HomeA la uneDEMANDE DE PARDON DE PARTIS POLITIQUES DE L’EX-MAJORITE : Le printemps des mea culpa nauséeux

DEMANDE DE PARDON DE PARTIS POLITIQUES DE L’EX-MAJORITE : Le printemps des mea culpa nauséeux


Pendant que la transition politique est en train de se mettre laborieusement en place, suite au soulèvement populaire du 30 octobre dernier qui a mis   brutalement fin au régime de Blaise Compaoré avec les conséquences que l’on sait, des partis politiques qui avaient, en toute conscience, choisi de jouer la carte de la modification de l’article 37 de la Constitution, s’illustrent ces derniers jours, les uns à la suite des autres, par des appels au pardon. A priori, cette demande est une bonne chose. Et la société burkinabè est une société qui sait pardonner, mais pas à n’importe quel prix. De ce point de vue, l’on peut avoir envie de demander à tous ces partis qui sollicitent aujourd’hui le pardon du peuple burkinabè, ce qu’ils ont fait hier, pour demander l’absolution de leurs péchés. Cette question est d’autant plus justifiée que demander pardon suppose que l’on reconnaît avoir commis une faute pour  laquelle on sollicite l’indulgence de la partie qui a été offensée. La réponse à cette question pourrait mettre dans l’embarras les demandeurs de pardon de l’ex-majorité. En effet, le peuple burkinabè, qui a payé un lourd tribut pour s’affranchir du système Compaoré, n’est pas si amnésique au point d’oublier que les gens qui sont en train de battre à tout rompre leur coulpe, sont aussi les mêmes qui s’étaient installés confortablement dans une logique de défiance, d’arrogance et de mépris vis-à-vis de tous ceux qui avaient été suffisamment patriotes et lucides pour leur dire que leur combat était dirigé contre l’intérêt général et la démocratie. Malgré tout, ils ont persisté jusqu’aux derniers instants du pouvoir de Blaise Compaoré, dans leur choix dont ils savaient,   puisqu’ils sont   adultes, qu’il était susceptible de mettre en péril la paix sociale. Ils n’ont pas reculé d’un iota jusqu’à ce que l’irréparable se produise. Et l’irréparable ici, ce n’est pas la fuite de Blaise Compaoré, leur mentor, ce sont toutes ces vies qui ont été fauchées et dont la plupart était dans la fleur de l’âge.

Quelle aurait été leur attitude, si leur forfaiture avait pu passer ?

De ce point de vue, l’on peut se poser la question de savoir s’ils méritent le pardon. C’est d’ailleurs pour cette raison que d’aucuns estiment   que ces demandeurs de pardon sont moralement et politiquement disqualifiés pour gérer la transition politique aux côtés des forces vives qui ont eu la témérité de défier, les mains nues, le pouvoir de Blaise Compaoré, jusqu’à le terrasser. Et on peut les comprendre. Car, ce serait une insulte suprême à la mémoire des Burkinabè qui ont trouvé la mort dans le cadre des manifestations du 30 octobre dernier.

L’autre question que l’on pourrait poser aux demandeurs de pardon de l’ex-majorité est la suivante : quelle aurait été leur attitude aujourd’hui, si leur forfaiture avait pu passer à l’Assemblée nationale le 30 octobre et ce, au prix de nombreux morts et blessés ? Cette question est d’autant plus pertinente que l’on pouvait s’attendre à un tel scénario, si les forces de l’ordre avaient, sans état d’âme,     réprimé par tous les moyens, les manifestants du 30 octobre. Cette question pourrait davantage embarrasser les demandeurs de pardon de l’ex-majorité au regard de la conviction et de la passion avec lesquelles ils défendaient les intérêts de la personne de Blaise Compaoré. De ce fait, l’on ne doit pas craindre de dire  qu’ils auraient attribué la responsabilité de ces morts et blessés à l’intolérance et à l’activisme de l’opposition politique et de certaines associations de la société civile. Et leurs principaux responsables auraient été vite rasés et embastillés dans l’attente de leur procès pour atteinte à la sûreté de l’Etat, incitation à la violence, homicide involontaire, saccages et pillages de biens, etc. Pour toutes ces raisons, l’on a envie de leur dire que leur mea culpa n’est pas sain. Il est au contraire opportuniste et nauséeux. En réalité, en fins et froids calculateurs, ils veulent simplement accrocher leurs habits là où le soleil brille. En effet, après leur facile et rapide demande de pardon, ils pourraient être intéressés par les postes alloués à l’ex-majorité, au sein des organes de la transition en gestation. Ils le feront d’autant plus allègrement que l’idée du lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida, selon laquelle « on ne peut pas avancer en laissant des fils du pays dernière », a tendance à les absoudre.

C’est pourquoi l’on peut se risquer à apporter cette antithèse à l’idée du lieutenant-colonel. On ne peut pas avancer non plus en faisant table rase du passé. Surtout que dans le cas d’espèce, il est encore récent.

 

Poudem PICKOU


Comments
  • Tout cela dénote du fait que le Lt/CL ZIDA à plus ou moins des accointances avec l’ancienne majorité.
    Un traitement froid et dépassionné aurait été de dissoudre les partis de l’ancienne majorité présidentielle (CDP+ADF-RDA+UNDD…) et interdire leurs leaders de tout activisme politique jusqu’à la fin de la transition. Les militants de base pouvant rallier d’autres formations politiques ou créer un ou plusieurs partis pour repartir à zéro.
    Après les élections présidentielles et législatives ils pourront s’ils le veulent repartir sur de nouvelles base dans une nouvelle configuration du paysage politique.
    Cela n’a rien de méchant ou d’extrême, c’est une question de paix sociale et de responsabilité. Les Burkinabè ont souffert dans leur âme et leur chair des actions et paroles de ces personnes. Sans toucher à leur intégrité physique et morale, il serait sage pour tous qu’ils soient écartés pour un temps.
    Nos aspirations à un Burkina nouveau passe par là. Sinon le combat aurait un goût d’inachevé.

    14 novembre 2014
  • Bonne analyse Pickoum. S’ils avaient réussi leur forfaiture, on serait encore à ce jour à la chasse aux sorcières. Tu parles de PROCES pour atteinte à la sûreté de l’Etat ? Eh bien, je postule qu’il s’agirait plutôt d’assassinats des responsables de l’opposition et de la société civile. Revoyez l’interview accordée au responsable adjoint à la communication du CDP sur BF1 après la marche du 28 octobre. Il pointait déjà du doigt une partie de l’opposition dite radicale. Lisez aussi le mea culpa d’Alain Zoubga. Une hypocrisie monstre pour un monsieur de son âge. Mais rien d’étonnants quand on voit ses intrigues à la tête du ministère de l’action sociale. Une véritable souris qui mord et qui souffle. Et tout le système Compaoré est jonché de ces types d’hypocrites.
    Quelle arrogance s’ils avaient réussi leur forfaiture malgré les cadavres qui courent les rues ? Mais Dieu aime le Burkina. Il intervient toujours au bon moment. 27 ans de souffrance pour Nelson Mandela avant de connaître l’aube d’or pour son peuple, 27 ans de souffrance pour le peuple burkinabè qui va paraître enfin dans la lumière. Sinon, on serait aujourd’hui dans la terreur et qui sait s’ils ne vont pas traquer et assassiner nous autres internautes qui avions conscientisé le peuple des mois durant afin de lui extirper la peur et l’emmener à prendre son destin en main.

    14 novembre 2014
  • C’est scandaleux de la part du parti majoritaire de jouer aux sapeurs pompiers; à l’heure actuelle ou des gens qui cherchent à rehausser l’image du pays.Je crois que ces personnes ne veulent pas une transition pacifique, mais déstabiliser le mouvement mis en place par des patriotes.Ils feraient mieux de se taire.Car on ne peut marcher avec un ami en lui donnant toujours des coups de pieds.Je crois que l’amitié n’ira pas loin. A mon humble avis on devrait leur accorder dans la transition un quota inférieur à 20%;à prendre ou à laisser.Car on leur a permis de faire une négociation à l’ amiable mais en vain, maintenant qu’on a le profil bas on joue au chat et à la souris.Je crois que qui sème le vent récolte la tempête; mais ici il doit récolte la tornade.GLOIRE AU PEUPLE.LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS.

    14 novembre 2014
  • Blaise Compaoré n’est-il pas un MARTYR ? Trahi aujourd’hui par de faux repentants qui l’ont EMBOBINE des années durant et pris en otage par une consanguinité avec un petit frère en la personne de Francois.
    Si nous devons vous croire, chers REPENTANTS, alors je declare BLAISE COMPAORE MARTYR, BOUC EMISSAIRE NATIONAL.

    A ce rythme, et pour etre INCLUSIF, je reclame Blaise Compaoré comme CONSEILLER du PRESIDENT de la TRANSITION. C’est un fils du Burkina Faso, une personne ressource pour la transition.

    14 novembre 2014
  • Je vais clairement signifier mon opposition et mon doute sur la personne du Colonel Zida et de l’armee. en permettant a l’ancienne majorite de s’asseoir sur la meme table et dans le meme hemicycle que ceux qui ont paye de leurs noms et de leurs vies le 30, Zida nous montre qu’il est un peu partisan de la cause de l’ancienne majorite. l’armee s’est octroye 25 places pendant que l’ensemble de l’opposition n’a que 30, cela nous montre que ces monsieurs sont des opportunists qui en realite ne sont pas vraiment pres a lacher le pouvoir. je pense que l’armee dans son ensemble ne devrait pas jouir d’une si grande position surtout qu’elle a fait plus de trente morts juste pour garder Blaise au pouvoir. Il y a un grand nettoyage qui doit s’operer dans l’armee a commencer par le RSP et tout ce qui l’entour.

    14 novembre 2014
  • Mon instinct me dit souvent qu’à tous ces demandeurs de pardon issus de l’ex-majorité, la réponse devrait être celle-ci: “si les morts des 30 et 31 octobre 2014 et leurs veuves et orphelins vous pardonnent, alors le peuple vous pardonnera”.

    Ces personnes voudraient, en toute impunité, revenir à la tête des partis politiques et prendre des décisions qui impacteraient la vie de citoyens Burkinabè.

    Mais en toute franchise, certains partis et leurs responsables méritent d’être traduit en conseil de discipline pour que plus jamais ils ne monnaient la vie de leurs concitoyens contre des promesses d’argent. C’est tout simplement indigne de leur part.

    14 novembre 2014
  • Le lieutenant-colonel semble être partial. il faudrait comme le dit l’autre suspendre tous les partis de l’ancienne majorité et les autres partis du front républicain. A défaut tous leurs membres de bureau. Ils sont comptables des morts, des pillages et des dégâts. Le peuple en a toujours gros sur le cœur. Il est précoce de les associer la gestion du pays. Pourquoi ne vont -ils pas à leur tour jouer aux opposants en attendant d’être oublier. Ils ont joué, et ils ont perdu qu’ils endossent leur choix.

    14 novembre 2014
  • je demande au peuple burkinabe de faire beaucoup attention si nous voulons reellement la paix dans notre pays.Si certains partis de l’ex-majorite demande pardon au peuple il n’y a pas de quoi ne pas l’acceper.Si l’ex-majorite etait aussi intolerante beaucoup d’oppsants croupissaient actuellement en prison.De grace cultivons la paix et la tolerance pour faire la difference on risque d’etre pire que l’ex majorite.A bon entendeur salut

    14 novembre 2014
    • Mon frère réveille toi car tu rêves les temps ont changé, le monde évolue. Il est difficile d’emprisonner aujourd’hui les gens comme avant tout le monde veille au grain ( société civile, communauté internationale sans oublier la CPI en cas d’exagération ect…..)

      20 novembre 2014
  • Le principal coupable dans cela, c’est l’homme qui ne sait pas se situer, je veux parler de Gilbert Noël Ouédraogo. il a soutenu à la veille de la marche sur la chaine de télévision Afrique média qu’il n’a jamais été opposant et que son parti a contribué à installer Blaise et le faire élire. il a voulu s’assurer des postes en vendant les députés de son parti au cdp. c’est un fourbe, opportuniste qui a contribué à conforter Blaise dans son idée de modification de la constitution. il ne faut pas qu’il revienne avec ce vieux que l’âge n’a pas rendu sage, pour révolter nos esprits, avec leur face qu’on voit. l’air fier, suffisant. les héros qui sont tombés n’ont pas encore eu leur deuil. qu’ils s’efface un peu, eux , avec le fameux et arrogant maire de Bobo-Dioulasso. Victoire et paix à la nation Burkinabé. HONTE aux fils qui veulent la traire comme leur vache.

    15 novembre 2014
  • Ils ont joué, ils ont perdu, qu’ils assument leurs choix

    15 novembre 2014
  • Voici une très belle analyse.Assimi koanda et Gilbert Noel Ouédraogo sont des personnes qui ne méritent pas le pardon des ”forces vives de la nation” qui ont osé braver les armes pointées sur elles.C’est parce que le peuple a survécu que des gens comme Assimi Koanda et Noel peuvent prétendre demander pardon.Surtout, Assimi koanda, le peuple a toujours à l’esprit, les propos les plus arrogants, virulents, déchirants et à la fois démesurés lorsqu’il s’adressait aux ”forces vives de la nation”.Dommage que la présidente du CSC en son temps à laissait faire.Nous avons honte de vous car vous ne faites pas honneur au pays des hommes intègres.Ne saviez-vous pas que la roue tournait ?Pour Assimi Koanda, rien ne pouvait résister à leur machine inferlante et diabolique.Malgré tous les appels de toutes les personnes plus averties face au risque de modification de l’article 37, les uns et les autres ont préféré jouer à la sourde oreille et persister dans l’erreur.Qu’ils assument toutes leurs responsabilités.La justice c’est pour le peuple et non pour vous.Seriez -vous des croyants? Je n’en suis pas sûr.Vous auriez eu un peu de pitié pour le peuple.Où est votre ”Blaise” que vous avez tant soutenu?Pourquoi ne l’avez-vous pas suivi dans sa fuite? Blaise dans un message sur son twitter aussi vous pardonne quand bien même vous l’avez trahi. Monsieur le modérateur je vous de laisser passer ce message car ce sont les propos d’un jeune qui a encore mal au coeur.

    16 novembre 2014
  • Je reste extremement revolté quand ces sinistres visages tombent dans mon champ de vision. Pourtant j’ai toujours été un homme tolérant. J’ai froid au dos quand je lis la réquisiton des forces armées signée par LAT les enjoignant de tirer sur le peuple le jour du soulèvement. Si la consigne avait été respectée quel allait être l’état d’esprit de ces zélateurs qui demandent le pardon en ce moment? Peut-on seulement les pardonner en y pensant? J’ose y croire mais cela va beaucoup dépendre d’eux.Pour commencer qu’ils se convaiquent que ce peuple n’est pas et n’a jamais été un ramassis de simplets.

    16 novembre 2014
  • Demande de pardon ou pas,la Justice a enfin l occasion de redorer son blason en mettant fermement tous ces messieurs en examen.Ceux qui ont perdu leurs biens ont eu plus de chance que ceux qui ont pêrdu leurs vies.il n ya donc pas de reclammations possibles.CE QUI AVAIT ETE DIT PAR L EX MAJORITE EST DIT ET CE QUI A ETE FAIT PAR LE PEUPLE EST FAIT.(point-barre)

    18 novembre 2014

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