HomeA la uneDEMISSION DU PRESIDENT ET DU PREMIER MINISTRE MALIENS  

DEMISSION DU PRESIDENT ET DU PREMIER MINISTRE MALIENS  


Ce qui courait comme une rumeur, a fini par devenir une réalité. Le président malien de la Transition, Bah N’Daw, et son Premier ministre, Moctar Ouane, retenus depuis le 24 mai dernier au camp militaire de Kati, ont démissionné de leurs postes respectifs. L’annonce a été faite hier, 26 mai 2021, et ce, alors même que les deux personnalités recevaient la délégation de la troika composée des représentants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine (UA) et des Nations unies en séjour dans la capitale malienne. « Lorsque nous sommes arrivés (à Kati), ils (Bah N’Daw et Moctar Ouane) ont lu leur lettre de démission qui était déjà prête », a laissé entendre un diplomate ouest-africain membre de la délégation. D’où des interrogations: le président de la transition et son Premier ministre ont-ils été contraints à la démission ? Ou ont-ils décidé, au regard de la situation qui prévaut, de rendre le tablier, humiliés qu’ils ont été par des bidasses qui, par la force des armes, pensent que le pouvoir restera désormais leur chasse gardée ? A preuve, le chef de la junte et vice-président, Assimi Goïta, s’est autoproclamé président de la Transition.  Quant au poste de Premier ministre, il se susurre que les consultations sont en cours avec le M5 qui fut le fer de lance de la contestation contre le régime de Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), qui a abouti aux résultats que l’on sait. En fait, il faut le dire, la transition malienne, avec ce coup de force, vient d’opérer un  grand recul. Tant et si bien que l’on se demande si les élections prévues pour se tenir le 22 février 2022, auront lieu à bonne date.

 

 

La communauté internationale s’est tellement fourvoyée dans le dossier tchadien, qu’on la voit mal en train de remonter les bretelles aux putschistes maliens

 

 On peut en douter même si le désormais futur président de la transition s’est voulu rassurant quant au respect strict du calendrier électoral. Toutefois, la parole d’un militaire n’engage que ceux qui y croient. A moins que dans le cas d’espèce, la CEDEAO et la communauté internationale se montrent fermes et intransigeantes à travers des sanctions ciblées à même de contraindre la soldatesque malienne à lâcher prise.  On attend de voir. Car, la communauté internationale, on le sait, sous le prétexte de la lutte contre l’insécurité, s’est tellement fourvoyée dans le dossier tchadien, qu’on la voit mal en train de remonter sévèrement les bretelles aux putschistes maliens. Or, tant qu’il n’y a pas de mesures coercitives pour obliger la junte malienne à retourner dans les casernes, les coups d’Etat que l’on croyait révolus dans la sous-région ouest-africaine, referont surface au grand dam de la démocratie et de l’Etat de droit. A moins que face aux turpitudes de la communauté internationale, le peuple malien, visiblement résigné, fasse preuve d’un sursaut patriotique, en barrant la route à ceux-là qui, plutôt que d’aller au front, passent le temps à disputer le pouvoir avec les civils à Bamako. Pendant ce temps, nombreux sont les soldats des forces étrangères en présence, qui perdent la vie sur le théâtre des opérations pour défendre l’intégrité du territoire malien. Pauvre Mali !

 

B.O

 


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