HomeA la uneDEMISSION DU PRESIDENT DE l’ASSEMBLEE NATIONALE DU GABON : Ali Bongo saura-t-il lire ce signe des temps ?  

DEMISSION DU PRESIDENT DE l’ASSEMBLEE NATIONALE DU GABON : Ali Bongo saura-t-il lire ce signe des temps ?  


 

La date pour la prochaine présidentielle au Gabon n’est pas encore connue que le landerneau politique est déjà en ébullition. En effet, d’ores et déjà, les grandes affiches de cette compétition électorale qui s’annonce serrée, sont connues. Elle opposera deux grandes figures à savoir le président sortant Ali Bongo Ondimba et l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping, un pilier du régime de feu Omar Bongo Ondimba, passé à l’opposition. Ce dernier  a de réelles chances de l’emporter. Car il  a été désigné comme candidat unique du Front de l’opposition pour l’alternance (FOPA) qui regroupe tous les transfuges du Parti démocratique gabonais (PDG), parti au pouvoir. En effet, le président Ali Bongo Ondimba a réussi à faire l’unanimité contre sa personne si fait que bien de ses proches ont décidé de le lâcher. Le dernier exemple en date est celui du président de l’Assemblée nationale qui a rendu sa démission, hier, 31 mars 2016, à cause, dit-on, de profonds désaccords avec le Palais du bord de la mer.

La véritable opposition capable de troubler le sommeil du prince régnant, vient toujours de l’intérieur

En effet, avant hier, ils sont nombreux les cadres du parti au pouvoir, à avoir fait défection. Loin d’être un épiphénomène, ces démissions en cascade pourraient fragiliser le régime de Bongo fils ; en témoigne l’exemple du Burkina Faso où lâché par ses pairs, Blaise Compaoré, alors président de la République, a fini par être chassé du pouvoir par une rue en colère. En tout cas, ces défections tous azimuts, constituent un signe des temps qu’Ali Bongo se devrait de lire avec toute la lucidité qui sied, s’il ne veut pas se laisser surprendre par la tournure des évènements. Car, l’expérience a toujours montré qu’en dictature, la véritable opposition capable de troubler le sommeil du prince régnant, vient toujours de l’intérieur. Et c’est peu dire qu’aujourd’hui, las de la dynastie Bongo, le peuple gabonais aspire désormais au changement, surtout dans cette Afrique qui bouge. Cela dit, rien n’est encore joué, d’autant plus que l’opposition gabonaise elle-même reste jusque-là divisée sur l’investiture de Jean Ping comme candidat unique face au président Bongo. Or, une multiplication du nombre de candidats pourrait jouer en défaveur du « Chinois », étant donné que la Constitution gabonaise prévoit un scrutin à un seul tour. C’est dire que d’ici à la présidentielle d’août ou septembre prochain, beaucoup d’eau coulera sous les ponts.

B.O


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