HomeA la uneDEMOBILISATION DE COMBATTANTS TERRORISTES AU BURKINA FASO : Une offre de paix qui vaut son pesant d’or

DEMOBILISATION DE COMBATTANTS TERRORISTES AU BURKINA FASO : Une offre de paix qui vaut son pesant d’or


L’initiative avait été accueillie avec beaucoup de scepticisme sinon avec des quolibets par de nombreux Burkinabè qui y voyaient une forme d’impuissance des militaires au pouvoir  face aux groupes terroristes  qui ont mis sous coupe réglée de larges franges du territoire national. Il s’agit de l’appel du gouvernement aux groupes armés, à déposer les armes et à rejoindre les centres de démobilisation et de déradicalisation créés à cet effet. Il faudra désormais compter avec cette stratégie qui, aux  dires du gouvernement qui a animé, le 12 août dernier,  une conférence de presse, commence à porter ses premiers fruits. En effet, selon le ministre Yéro Boly, en charge de la réconciliation nationale, « plusieurs dizaines de combattants terroristes », renonçant à la violence du langage des armes, ont saisi la main tendue des autorités burkinabè. Ce retour au bercail des enfants égarés de la République, a été possible grâce à la mise en place des comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix. Même si « le processus est encore jeune » comme le reconnait lui-même le gouvernement, il faut saluer, à sa juste valeur, ses premiers résultats qui permettent d’espérer, au-delà du nombre très modeste des combattants qui, pour l’instant, ont répondu à l’offre de paix de la Nation,  que le dialogue est encore possible avec les Burkinabè qui, pour diverses raisons, ont pris les armes contre la mère-patrie.

 

Le gouvernement devrait faire preuve de plus de diligence dans la mise en place des comités locaux de dialogue

 

 

L’initiative est d’autant plus salutaire que la démobilisation de ces dizaines de combattants, équivaut à de nombreuses vies sauvées tant au sein des populations civiles et militaires qui subissent l’ire indiscriminée des bandes armées qu’au sein des insurgés eux-mêmes dont certains, on le sait aujourd’hui, sont des otages de la nébuleuse terroriste. Il reste à espérer que l’exemple des premiers qui se sont engagés dans le processus, fasse des émules au sein de leurs compagnons d’armes d’antan. Pour cela, l’on devrait pouvoir compter sur l’engagement des démobilisés eux-mêmes qui peuvent servir de courroie de transmission avec ceux de leurs proches restés dans le maquis. Cela dit, pour optimiser les résultats de l’offre de paix aux groupes armés, le gouvernement qui peut s’enorgueillir de la pertinence de son initiative, devrait faire preuve de plus de diligence dans la mise en place des comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix dont seulement une dizaine a pu être installée sur l’ensemble du territoire national et surtout dans leur accompagnement  par des moyens conséquents pour réussir leurs missions. Dans la même dynamique, les leaders religieux et communautaires qui jouent les premiers rôles dans ces médiations,  devraient faire preuve de plus d’engagement pour soutenir ce processus qui, malgré les réserves de ceux qui crient à l’impunité, est l’une des voies les plus sûres pour ramener la paix dans le pays.  Et parlant justement du retour à la paix, le gouvernement burkinabè,  au cours de la même conférence de presse, a annoncé le retour de certaines populations déplacées du fait des violences terroristes, dans leurs zones de départ. S’il faut se féliciter de ce retour à la maison des PDI, pour peu que cela soit vrai, il faut cependant rappeler que la situation est souvent bien fragile et éphémère. On sait, en effet, que les groupes armés sont souvent en mouvement et leur départ d’une zone n’est pas forcément définitif.

 

Sidzabda   

  


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