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DEPART HONORABLE DE ZIDA :Une aura à préserver


Deux évènements ont marqué  la vie politique du Burkina, ce mardi 18 novembre 2014. La décoration du lieutenant-colonel Yacouba Zida et la prestation de serment de Michel Kafando en tant que président désigné de la transition. Si le second est un acte qui ne mérite pas que l’on s’y attarde, puisqu’il s’inscrit naturellement dans le processus de transfert du pouvoir, le premier mérite bien un commentaire.

L’on peut d’abord se poser la question de savoir si Isaac Zida est digne de cette décoration. A cette question, les forces politiques, citoyennes et morales du pays en particulier et le peuple burkinabè en général, pourraient répondre par l’affirmative. En effet, « l’enfant de Gomponson » dans la province du Passoré, le lieutenant-colonel Zida, puisque c’est de lui qu’il s’agit, aura positivement marqué les esprits par son attitude, depuis la chute de Blaise Compaoré jusqu’à l’avènement de Michel Kafando à la tête de l’Etat.

On peut s’interroger sur l’avenir de Zida

La promptitude avec laquelle il s’est emparé des manettes du pays, a visiblement évité au pays de s’installer dans la cacophonie et la chienlit. L’on peut aussi relever la perspicacité avec laquelle il a su encadrer le redoutable RSP ( Régiment de la sécurité présidentielle), aux temps forts de l’insurrection. L’on peut dire, et c’est le moins, que l’homme a su garder ses hommes sous-contrôle. Autrement, au regard de la puissance de feu de cette unité, Ouagadougou aurait été complètement défigurée, le pays aurait compté ses morts par milliers et le Burkina aurait basculé dans la guerre civile. Pendant le court moment qu’il a passé à la tête  de l’Etat, il a fait preuve d’un sens élevé de l’écoute et du compromis, pour sauver notre chère patrie. Ce faisant, il s’est inscrit en faux contre tous ceux qui avaient prévu que le Burkina connaîtrait le chaos au cas où « l’indispensable » Blaise Compaoré viendrait à quitter le pouvoir d’une manière ou d’une autre. Enfin, Zida est un homme de parole. D’aucuns avaient craint qu’il ne fît comme certains de ses frères d’armes d’Afrique, qui s’étaient emparés avant lui du pouvoir dans un contexte de crise dans leur pays, avec l’engagement ferme de le restituer  aux civils dans un bref délai. Finalement, ils se sont illustrés dans une attitude de « pouvoiristes ». Toute chose qui avait été préjudiciable à leur pays. De ce point de vue, l’on peut affirmer que Zida ne peut être logé à la même enseigne que le Guinéen Dadis Camara ou le Malien Haya Sanogo. Manifestement, le lieutenant-colonel  Zida n’est ni un soudard, ni un assoiffé du pouvoir. Il est plutôt un soldat vaillant qui a pris  fait et cause pour son peuple, à un moment critique de son histoire, à l’instar du Ghanéen Rawlings et du  Nigérien Salou Djibo. Pour toutes ces raisons, l’on ne doit pas craindre de dire que la distinction que vient de lui conférer la nation n’est pas volée. Cela dit, l’on peut, à présent, s’interroger sur l’avenir de Zida. Restera-t-il au sein de la Grande muette, et à quel poste ? Bénéficiera-t-il d’un statut d’ancien chef d’Etat ? Quel rôle jouera-t-il dans la transition politique ? Rêve-t-il d’un destin national ? Ces questions sont d’importance parce que leurs réponses pourraient aider à élucider le mystère que  représente « l’enfant de Gomponson » aux yeux de bien de ses compatriotes.

Zida devrait s’orienter vers une carrière internationale

Mais en attendant, l’on peut se permettre de lui faire les suggestions suivantes. L’aura qu’il a aujourd’hui au sein de l’opinion nationale et dans une certaine mesure, de l’opinion internationale, pourrait être ternie, s’il venait à troquer le treillis contre la veste pour prendre pied dans l’arène politique. Le Malien Toumani Touré en sait quelque chose. En effet, adulé dans un premier temps par les forces vives maliennes, pour avoir aidé à débarrasser le pays du régime vermoulu de Moussa Traoré, il fut après conspué par le même peuple. La suite, on la connaît. Le justicier d’hier est devenu aujourd’hui un véritable paria qui vit un exil forcé et humiliant qui s’apparente à une mort politique et sociale au « pays de la Teranga » ; personne ne doit souhaiter ce destin cruel à Zida. Or, c’est ce qui pourrait lui arriver s’il venait, un jour, à céder à certaines sirènes. A ce que l’on dit, il pourrait être intéressé par le poste de Premier ministre. Ce serait également une erreur, parce qu’en plus de porter ombrage à Michel Kafando, il s’exposerait à des attaques venant de toutes les chapelles politiques pour la moindre erreur de sa part. C’est pourquoi Zida, pour préserver l’aura qu’il a aujourd’hui, doit savoir qu’il pourrait être utile à son pays, à l’Afrique et au monde, en s’orientant vers une carrière internationale. Il en a le profil de l’emploi et les grands de ce monde qui l’ont observé ces derniers jours, ont dû certainement le noter.

« Le Pays »


Comments
  • Personne, je dis bien personne ne peut contester le bien fondé de la distiction honorifiqque decerné à Monsieur ZIDA mais cette distinction suscite en moi quelques questions tout de même. Qui a eu l’initiative de cette distinction? Qui a signé le décret en question, pas Michel KAFANDO en tout cas? J’aurai aimé que cette distinction provienne du président de la transition et non d’ailleurs. Telle que fait j’ai l’impression que la distinction a été telguidé par l’interessé lui à son propre profit ce qui lui un arrière gout.

    Pour ce qui est de l’avenir de ZIDA je pense qu’il est suffisament mûr et surtout lucide pour savoir que son futur radieux ne réside pas à la tête de l’éxecutif Burkinabé. S’il ne veut pas donner l’occasion à ses détracteurs de le vilipender; s’il n’est pas un assoifé du pouvoir qu’il se mette à la disposition de sa patrie mais ailleurs en dehors de l’executif de la transition.

    18 novembre 2014
  • Bonjour,
    Je pense que premier ministre est bien pour ZIDA. Il ne s’agit pas de faire ombrage à qui que ce soit mais pour le bien de la nation.
    Il y a une bombe compaoré à désamorcer et seul un interne du système peut le faire et Zida est bien placé pour cela.
    Premier ministre , un poste pour nettoyer les écuries d’ogias:
    – RSP à disoudre
    – corruptions à endiguer
    – chômage à résorber
    – dignité burkindi à restaurer
    – etc etc
    Après la transition Zida peut aller à l’international avec le devoir accompli.
    Merci encore à votre journal Le pays.

    19 novembre 2014
    • Le brave Zida n’est rien de plus qu’un opportuniste! L’occasion fait le larron…

      19 novembre 2014
  • Zida prend tout bonnement la place de Blaise comme médiateur de la sous région

    19 novembre 2014
  • Zida s’est comporté en vrai homme intègre.bon vent à lui

    19 novembre 2014
  • Bravo à ZIDA pour s’être illustré positivement.La place de ZIDA à mon sens n’est pas celle du premier ministère parce qu’il risquerait de suite une riche carrière s’il a de telles aspirations.Il a montré qu’aucun président de l’histoire du Burkina ne mérite sa décoration.
    Je dis à Burkidi que ce n’est pas maintenant la dissolution du RSP parce que la sauce telle que vous la voyez est encore chaude à comploter avec le Cabato.C’est déjà bien qu’il ait commencé le châtiment. Les flammes de l’épreuve qu’il traverse rendront éclatant son honneur ou son déshonneur et cela, jusqu’à la dernière génération.Je lui demande tout simplement d’être prudent même s’il est plus expérimenté et plus âgé que moi.

    19 novembre 2014
  • Bonjour. Le Lieutenant Colonel mérite amplement la distinction honorifique qui lui a été faite mais à l’image de ce que quelqu’un disait, qui peut répondre à la question de savoir : qui a fait la proposition et qui a signé le décret? Dans le même ordre d’idées que devient son ancien chef notamment Diendéré? Pour ce qui est de sa carrière, je propose que, pendant la transition Zida soit nommé Chef d’Etat Major de l’Armée pour réorganiser et réunificier l’Armée (RSP + les autres); après cela la carrière internationale peut commencer. Pour le poste de Premier Ministre je propose le Général, actuel Chef d’Etat major; quelque soit l’option, l’épinieuse question du RSP reste pour le moment à règler.

    19 novembre 2014
  • Il ferra des erreurs s’ils devient PM et tout ce qu’il a fait de bien sera ainsi occulté! Il y aura conflit inévitablement avec le Président civil! Un PM trop charismatique à l’image Thomas Sankara n’a pas pu s’accorder avec Jean Baptiste Ouedraogo en 1982 et Zida se retrouvera dans la même situation! Alors, que la sagesse l’inspire pour qu’il sache se retirer en se préparant pour d’autres fonctions non moins gratifiantes!

    19 novembre 2014
  • Pourquoi Michel se contente d’emblée de dire que les 12 mois voire 13 mois sont peu pour balayer la maison.Nous ne demandons que l’organisation des élections et la mise en place de quelques institutions fortes pour l’après 2015 au lieu d’exposer tes forces comme quelqu’un l’a fait auparavant.Il ne me parait d’ailleurs pas crédible dans sa déclaration à douter de sa capacité à faire l’essentiel en 12 mois.Si ZIDA a fait le centième en 18 jours ,qu’il sache que lui, il en a pour 365 voire 395.Il ne reste que la question de chômage et de l’impunité(qui ,pour moi doit attendre l’après transition). Tout le reste à l’exception de l’éducation ,dérive de la question du chômage. Si la LONAB à elle seule peut payer nos pauvres fonctionnaires,où rentrait l’argent du contribuable, de l’or, les bénéfices générés par les sociétés d’Etat ,l’aide au développement,la dette publique contractée pour la relance économique, les dons en numéraires de nos partenaires au développement.C’est “une équation” à une seule inconnue.Trouver la solution générale d’où irradient les solutions particulières.

    19 novembre 2014
  • Je pense que Zida vient de faire un pas avec le peuple en gérant convenablement ces événements. Les actes qu’il vient de poser aussi concordent avec les aspirations du peuple. Par conséquent, il pourrait être vivement utile à la transition en prenant la primature ou la défense. N’oubliez pas que ce sont des gens qui connaissent bien le système de Blaise Compaoré et ses affaires sales. Il y a beaucoup à faire dans cette transition et on a toujours besoin d’un guerrier comme lui pour rétablir la dignité et l’intégrité du burkinabé, le respect de l’autorité public et des bien public, l’éradication de la corruption, la bonne gouvernances dans nos ministères et nos sociétés d’états, etc….
    Après ce travail qui ne peut en aucun cas excéder la période de transition, je lui conseillerai de créer avec ses pairs d’Afrique, un Organe Africain de formation des Militaires en Science politique et en Management International. Les produits finis d’une telle organisation pourraient être utiles à l’Afrique pour restaurer la démocratie,la paix et la stabilité dans dans tout le continent.
    Merci pour votre attention!!!

    19 novembre 2014
  • ZIDA pourrait être un conseiller rapproché du président ou rester tout simplement un homme intègre digne de ce nom.Il mérite un monument à son nom pour ce comportement.

    19 novembre 2014
  • La courte vue des burkinabè est inquiétante car en effet, comment peut-on seulement apprécier à ce point un inconnu en quinze jours? Pourquoi le reste de son équipe, qui ne démérite donc pas, n’est pas décoré? Après Dieu Blaise voici Dieu Zida, quel peuple de courte mémoire? Un Colonel du RSP, régiment qui a aidé Blaise et les siens dans leur forfaiture et dans leur fuite, soit aussi magnifié et glorifié en oubliant jusqu’aux morts qui sont frais dans nos mémoires.Si le mérite c’est cela alors le Chef de file de l’opposition, tous les ouvriers de l’ombre qui ont œuvré au départ mais surtout à la conception des différents textes et autres cadres doivent être élevés à la dignité de Grand Maître de l’ordre national.

    19 novembre 2014
  • Si mon jeune Frère Zida doit être élévé à la charge de 1er Ministre, il est nécessaire qu’il prenne immédiatement après une disponibilité de l’armée. Tout notre problème reviendrait à trouver un gradé (le plus ancien) pour renforcer l’unité de l’armée ainsi que sa réorganisation en une armée républicaine et opérationnelle. L’armée devant être apolitique (grande sagesse) le droit de vote est reconnu individuellement pour chaque militaire.
    Enfin, n’oublions pas que l’armée a beaucoup perdu en vie humaine jusqu’à ce jour. Je précise en disant qu’il n’est pas sage qu’il soit Premier ministre tout en restant militaire en activité (de surcroit RSP).
    Je reste cependant agréablement surpris par la démarche adoptée (contacts avec toutes les parties) et surtout de sa visite au Général GARANGO et du Président Jean-Baptiste OUEDRAOGO.

    19 novembre 2014

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