HomeA la uneDIALOGUE INTERRELIGIEUX ET DES CULTURES : C’est bien, mais c’est la sincérité qui manque le plus

DIALOGUE INTERRELIGIEUX ET DES CULTURES : C’est bien, mais c’est la sincérité qui manque le plus


Beaucoup de conflits et de guerres dans ce monde ont eu et ont pour fondements ou explications, des questions identitaires. Moi, je voudrais juste dire que la couleur de la peau, l’appartenance religieuse, l’origine sociale, régionale ou ethnique, pour ne citer que cela, ne sauraient être utilisées pour justifier des barbaries dans ce monde.

Voilà pourquoi, moi, j’ai apprécié certaines initiatives qui font parler d’elles dans mon pays. Il s’agit premièrement de la création de l’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori), une organisation interconfessionnelle qui s’est engagée depuis plusieurs décennies, à promouvoir le dialogue social, la paix et le développement. Elle a d’ailleurs tenu sa 19e  assemblée générale ordinaire, le samedi 04 mars 2017 à Dori. Deuxièmement, il y a le symposium international de Ouagadougou sur le dialogue des religions et des cultures, tenu du 3 au 7 mars 2017 dans la capitale burkinabè.

Je n’ai pas été personnellement invité à cette rencontre, mais je sais qu’elle a réuni des éminences grises et des leaders d’opinion dont la parole compte dans la société.  Troisièmement, je peux citer l’Observatoire national des faits religieux (ONAFAR). En effet, face à la situation de troubles sociaux observés à travers le monde, occasionnés par les conflits religieux, l’Etat burkinabè a entrepris la mise en place d’un mécanisme de veille aux contenus médiatiques à caractère religieux, de suivi des pratiques cultuelles et de promotion de la tolérance et du dialogue interreligieux. Et c’est ce mécanisme qui est appelé « Observatoire national des faits religieux » (ONAFAR), créé en janvier 2015. Tout cela contribue, pour ce qui est du cas spécifique des religions, à des échanges et partages entre les différentes confessions. Il reste à vérifier si ce dialogue répond aux attentes.

 

Eviter de faire semblant

 

Moi, fou, j’entends des gens se féliciter du dialogue interreligieux au Burkina Faso. J’en conviens, il permet une meilleure compréhension entre les uns et les autres. Mais dans le fond, j’ai l’impression parfois que les initiatives sont prises surtout pour permettre aux cameramen, aux photographes et aux journalistes, de projeter un discours folklorique sur la société. Je m’explique. Chaque religion se considère comme la meilleure, celle détenant la vérité et cela est enseigné aux fidèles. Toute chose qui provoque le rejet de l’autre. Bref, il existe des obstacles réels dans le dialogue interreligieux, dans lequel chacun « fait semblant ». Il en est de même dans le dialogue des cultures. Je pense qu’il s’agit avant tout d’une question de sincérité. Les problèmes identitaires auxquels nos sociétés sont confrontées, seront toujours des armes destructrices si dans les différentes relations, les uns et les autres font preuve d’hypocrisie. Je crois d’ailleurs que c’est ce manque de sincérité « des gens bien » qui encourage les extrémismes.  Dans la journée, on rit ensemble mais dans la nuit, on parle mal des uns et des autres. Devant les caméras, on est ensemble mais dans les lieux de culte, les discours changent. Autrement dit, si les religions et les cultures continuent de se chatouiller pour rire, les terroristes se convaincront de jour en jour que leur victoire n’est qu’une question de temps.

 

« Le Fou »

 


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