DIALOGUE MAJORITE / OPPOSITION :Attention à ne pas faire un bébé dans le dos du peuple !
Depuis que Blaise Compaoré a laissé transparaître l’idée de modifier la Constitution par voie référendaire afin de se donner la possibilité d’être candidat à la présidentielle de 2015, le pouvoir et l’opposition se sont installés dans une logique d’affrontement susceptible d’évoluer vers une remise en cause de la paix sociale. L’initiative donc que vient de prendre le président, de mettre en place un cadre de dialogue dans lequel se retrouveront majorité, opposition et société civile dans la perspective de parvenir à des réponses consensuelles aux questions qui les divisent, est a priori une très bonne chose. L’on peut aussi se féliciter de l’implication de la société civile et de l’exclusion du Front républicain de cette démarche.
La question qui représente un véritable enjeu politique est celle de l’article 37
Toutefois, l’on ne peut s’empêcher de se poser certaines questions et de formuler des inquiétudes. D’abord, l’on pourrait, à l’instar de certains citoyens, s’interroger sur la pertinence du choix du palais de Kosyam pour abriter ce dialogue. Certains Burkinabè pourraient tout de suite objecter que cela n’a aucune importance. Mais, ce serait oublier la dimension psychologique qui en résulte forcément. Un autre cadre aurait eu l’avantage de mettre les uns et les autres dans une disposition d’esprit favorable à des débats ouverts et qui excluent toute forme de gêne qu’on peut éprouver quand on est au domicile de quelqu’un.
Ensuite, l’on pourrait se poser la question de savoir si, en l’état actuel des choses, il peut être possible de trouver un consensus, notamment sur la question essentielle qui est celle de la modification de l’article 37 de la Constitution. Les autres questions qui sont mises en débat sont en réalité des questions subsidiaires. La question qui représente un véritable enjeu politique et qui intéresse le peuple burkinabè est de toute évidence celle de l’article 37. Le fait d’inscrire les autres questions sur la feuille de route peut être perçu comme une tentative de diversion publique, qui pourrait irriter les esprits éclairés.
La troisième question que l’on pourrait se poser est en rapport avec la liste des membres de la majorité présidentielle. A ce niveau, l’on peut être surpris de constater la présence de l’ADF/RDA dont la position, contre la modification de l’article 37, est officiellement connue, aux côtés notamment des représentants du parti au pouvoir dont l’attachement à sauter le verrou limitant le mandat présidentiel est quasi-passionnel. Visiblement, cela ressemble à une incohérence dont Me Gilbert seul a l’explication.
Toutes ces questions nous amènent à être sceptiques quant à l’issue de ce dialogue. L’on peut, en effet, avoir l’impression que Blaise Compaoré, en vrai stratège politique, s’est déjà tracé un itinéraire à parcourir pour atteindre ses objectifs.
Il faut espérer que majorité et opposition trouveront le juste équilibre
Comment va-t-il y parvenir ? La réponse pourrait être la suivante. Il organise une grande foire où opposition, majorité et société civile se retrouveront pour se défouler afin de donner le sentiment aux Burkinabè qu’il est un homme de dialogue et de paix.
Comme nous l’avons déjà écrit, le président Compaoré est toujours en avance d’une ruse sur ses vis-à-vis. Et puis, il dispose d’une immense expertise en matière de négociation. Mais il est vrai que les acteurs de l’opposition ne sont pas nés de la dernière pluie. Tous ces paramètres font craindre que le Burkina ne se retrouve dans une dangereuse impasse.
En tout état de cause, il faut espérer que majorité et opposition trouveront le juste équilibre, une sorte de compromis dynamique qui ne remette pas en cause l’alternance et qui préserve l’essentiel, en l’occurrence la paix. Il faut surtout croire que les deux entités ne feront pas un bébé dans le dos du peuple dont on ne pourrait présumer de la réaction si, in fine, il avait le sentiment d’être le dindon de la farce.
Cette inquiétude est d’autant plus justifiée que dans l’hypothèse où les acteurs de ce dialogue ne parviendraient pas à un consensus, l’on pourrait aboutir à des décisions prises à l’issue d’un vote. Avec l’implication de la société civile dont nul ne peut définir avec certitude les contours sous nos tropiques, le pouvoir pourrait se doter de supplétifs qui voteront pour sa cause, surtout s’il s’agit de le faire à bulletins secrets.
C’est pourquoi l’on peut se permettre de rappeler aux uns et aux autres que le peuple burkinabè les regarde.
Pousdem PICKOU
sidnoma
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si jamais ces gences là se laisse niquer ils nous rendrons des comptes. Votre hypothese me tourmente bocou meme si je sais que cela peut arriver mais coma?????????
30 septembre 2014yabsoré
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il se rappeler que:
2 octobre 20141) la société est organisée autours de tous droits reconnus par la constitution
2) la même reconnait le politique de participer à la gestion des affaires publiques et de s’organiser en conséquence
3) la gestion se fait donc par délégation et non par usurpation;
4) dans le passé la mésentente entre politicien entraine une intervention de l’armée, mais voici plus cinquante que l’armée est pouvoir par voies retournées , elle est donc disqualifiées pour arbitrer
si par hasard les politiciens ne s’accordent pas, la société civile est en droit de réclamer la gestion des affaires publiques. la société civile est en droit de proposer ce qu’elle entend de bon pour une sortie de crise;