DIALOGUE POLITIQUE INCLUSIF : L’Opposition suspend sa participation
La 4e rencontre du dialogue politique inclusif Majorité-Opposition s’est tenue dans la matinée du lundi 6 octobre 2014 à Kosyam, et semble être la dernière rencontre de cette initiative du président du Faso. En effet, l’Opposition politique a annoncé quelques heures après la rencontre, qu’elle suspend sa participation au dialogue. C’était au cours d’une conférence de presse qui a eu lieu dans l’après-midi du même jour au siège du Chef de file de l’opposition politique.
« Face à cette impasse, l’Opposition politique estime que les principes fondamentaux d’un dialogue inclusif ne sont pas respectés. Par conséquent, elle suspend sa participation à ce dialogue et tient à exprimer sa profonde déception quant à la volonté clairement affichée par le président du Faso d’aller au référendum en se basant sur n’importe quel prétexte. » C’est ce qu’on peut retenir en substance de la déclaration liminaire du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, lors de la conférence de presse qui s’est déroulée le 6 octobre dernier à son siège, et cela faisait suite à la 4e rencontre tenue quelques heures plus tôt à Kosyam sur le dialogue politique inclusif Majorité-Opposition, initié par le président du Faso. Avant de livrer la décision de l’Opposition politique, le CFOP, Zéphirin Diabré, président de l’UPC, a fait le film de cette initiative du président du Faso. Il a rappelé que c’est le 23 septembre dernier que l’initiateur a reçu les deux camps de façon séparée, afin d’obtenir leur accord à participer à un dialogue inclusif avant de les recevoir une fois de plus le 25 septembre pour leur expliciter le contenu de sa lettre du 24 septembre où il était question de ses propositions pour les points d’échanges. Ceux-ci portaient sur la légalité de la révision de l’article 37 de la constitution ; si oui, par quelle voie consensuelle et quelle convergence de vues pour l’installation du Sénat. Les deux parties se sont retrouvées le 29 septembre pour adopter le projet de document de cadrage avec une réserve de l’Opposition politique portant sur la suite à donner aux points non consensuels comme l’a relevé Zéphirin Diabré. Elles se sont finalement accordées sur cinq points d’échange que sont la question de la révision de l’article 37 ; celle de l’installation du Sénat ; les questions relatives à l’organisation de l’élection présidentielle de novembre 2015 ; celles relatives à l’organisation et au fonctionnement du Conseil constitutionnel, et la question de la contribution de la société civile à la recherche de solutions consensuelles pour la consolidation de la paix.
Et la fin du film intervint
Face à la réserve de l’Opposition politique sur les points non consensuels, les deux co-présidents ont rencontré le président du Faso le 30 septembre et ce dernier a, selon le CFOP, indiqué qu’au regard de ses prérogatives, il est de son devoir de donner une suite aux points non consensuels, car la République et les institutions doivent continuer de fonctionner. Alors que pour l’Opposition politique, tous les points non consensuels devraient rester en l’état et ne pas faire l’objet d’une quelconque initiative. Suite à cela, la délégation de l’Opposition politique a échangé avec les chefs de partis du CFOP, le 30 septembre ; et la position arrêtée était que pour éviter de placer l’initiateur du dialogue dans une position où il serait juge et partie, il est nécessaire d’avoir des garanties sur la suite à donner aux points non consensuels qui doivent rester en l’état. Et la fin du film est finalement intervenue le 6 octobre, parce que face au préalable de l’Opposition politique sur la question de « que fait-on des points de désaccord ?», la délégation de la Majorité n’avait pas de réponse. Ce qui a conduit les deux co-présidents à aller informer le président du Faso qui, à son tour, a demandé à ces derniers de remercier leurs membres pour le travail qui a été fait et a indiqué que ce dialogue s’arrêtait là et que d’autres formes d’échanges seront développées. Ce qui a amené le CFOP à prendre la décision de suspendre sa participation au dialogue. Mais, l’Opposition rappelle que sa position n’a pas changé, à savoir la non- modification de l’article 37, le rejet du référendum et du Sénat. Mais qui est gagnant au sortir de ces quatre rencontres de dialogue inclusif ? Se sont interrogés les hommes de médias. A ce sujet, Ablassé Ouédraogo, président de Le Faso Autrement, a fait savoir que personne ne l’est et même pas le président du Faso. Pour le président du MPP, Roch Marc Christian Kaboré, les conditions pour discuter sereinement n’étaient pas réunies. Et de poursuivre que l’Opposition y est allée de bonne foi, avant d’ajouter qu’ils travaillent pour préserver la paix et non pour diviser les Burkinabè. Et dans ces conditions, comment mesurer le degré de confiance entre les parties ? Pour Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l’UNIR/PS, il n’y a malheureusement pas de baromètre pour le faire, tout en relevant que la Majorité n’était pas de bonne foi. Il ajoute qu’il y a un agenda caché quant au fait qu’on dise qu’il y aura d’autres formes d’échanges. Sur les points non consensuels laissés à la décision du président du Faso, la présidente du PDC, Saran Séré/Sérémé, déclare que l’Opposition politique ne pouvait pas être d’accord. Il a même été question d’un facilitateur ou médiateur et la Majorité, confie Zéphirin Diabré, avait proposé le ministre d’Etat, Arsène Bongnessan Yé, pour lequel l’Opposition politique a opposé un non catégorique, tout en prenant à témoin l’opinion nationale et internationale sur les velléités de modification de l’article 37 de la Constitution par un passage en force programmé.
Antoine BATTIONO
kolson
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A Mon avis le president se met dans une situation tres difficile, pour quoi apres 27 ans de règne on veut toujours rester au pouvoir? je vs demande de permettre à nous jeunes générations de participer au decision et à la gouvernance de ce pays!!!!
7 octobre 2014Koumbem Tipousga
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Je pense sincèrement que le Président Blaise a refusé le vouvoiement pour le tutoiement; alors, il va se faire tutoyer mal. Comment peut –il depuis près de 30 ans se mettre à ruser avec son peuple et à le mépriser autant? Aucun respect pour les gens, c’est son naam et son avenir ou survie qui l’intéresse même s’il s’en défend dans Jeune Afrique. Monsieur le Président, est-ce que vous savez que tout a une fin? Sauf Dieu, et si vous l’avez oublié, c’est juste un rappel et c’est gratuit. Qui a dit que quel que soit la durée de la nuit, le jour va se lever? Vous allez voir qu’on ne méprise pas autant son peuple. Pour moi, je demande que l’on supprime la Constitution et qu’il n’y ait plus un texte auquel on fait référence car cela ne sert à rien. Chacun fait ce qu’il veut. C’est de l’anarchie ce que vous faites monsieur le président. Vous êtes au-dessus des règles, même la Constitution que vous avez juré de respecter. Aucune logique. Le Burkina ne va pourtant pas disparaitre quand vous ne serez pas là, de cela, je peux vous garantir et cela veut aussi dire que personne n’est indispensable. Pourquoi vous voulez obliger les gens pour les diriger alors que vous semblez dire que c’est une charge? Vous avez fait semblant d’être un faiseur de paix en « éteignant le feu ailleurs, alors que vous voulez l’allumer chez vous. Tous les conseils que vous avez donné aux protagonistes en RCI, Togo, Guinée, Sierra Léone, Liberia, Angola et j’en oublie étaient juste de l’hypocrisie, non, je ne crois pas.
7 octobre 2014