HomeOmbre et lumièreDISTRIBUTION DES MANUELS SCOLAIRES:Pardon, touche pas à mon kit !

DISTRIBUTION DES MANUELS SCOLAIRES:Pardon, touche pas à mon kit !


Le lundi dernier, je me suis retrouvé dans l’enceinte d’une école de la place où je glanais des morceaux de feuilles sur lesquels j’aime écrire à mes temps perdus. Assis dans le hall de l’établissement en question, je prenais du plaisir à épier deux écoliers qui étaient venus voir s’ils avaient eu la place pour cette rentrée scolaire qui s’annonce. Apparemment, c’étaient des élèves qui venaient de passer avec succès le Certificat d’études primaires (CEP). J’ai entendu l’un d’entre eux se plaindre de l’arrivée tardive dans leur école, des fournitures scolaires au cours de l’année écoulée. Et l’autre de répondre que lui n’en n’a même pas eu. Et d’ajouter qu’ils sont nombreux les élèves de son école qui n’ont pas eu de kits scolaires.

 

La période des rentrées des classes constitue un moment d’angoisses pour les parents d’élèves

J’ai compris automatiquement que ces deux enfants fréquentaient des écoles différentes. Mais ce qui m’a fait perdre mon latin, c’est quand j’ai entendu qu’il y a des élèves qui, après la rentrée des classes, attendent un, deux voire trois mois avant d’obtenir leurs kits scolaires. Je ne comprends pas cela. Je veux que l’on m’explique. Car c’est une décision du gouvernement qui consiste à donner des kits scolaires à tous les élèves inscrits au public.

Est-ce le gouvernement qui ne remet pas les fournitures scolaires à temps pour les enfants ou sont-ce des esprits malins qui les détournent ? Je me pose cette question parce que je sais que la période des rentrées des classes constitue un moment d’angoisses pour les parents d’élèves et en même temps, une occasion de business pour certains individus véreux, nés après la honte.

Sinon, comment comprendre que des directeurs régionaux ou des chefs d’établissements trouvent moyen de détourner des manuels scolaires destinés aux élèves ? Oh bon Dieu de miséricorde ! Si la honte pouvait tuer, il y a longtemps qu’on ne parlerait plus de certaines personnes sur cette terre, tant leurs funérailles seraient déjà célébrées. En fait, on le sait, les kits scolaires ne prennent pas toujours la destination qu’ils devraient prendre. Et là, je sais de quoi je parle. Faites un tour dans ce que l’on appelle librairies par terre, et vous verrez disposés, dans les rayons, des manuels scolaires en vente avec la mention «vente  interdite».

Cette mesure gouvernementale ressemble à un véritable serpent de mer

Parfois même, quand vous empruntez certains boulevards, vous voyez exposés pêle-mêle des documents dont la vente n’est pas autorisée. D’où viennent-ils ces manuels scolaires destinés aux élèves et qui se retrouvent sur le marché au vu et au su de tout le monde ?

On pourra difficilement me convaincre qu’il n’y a pas de complicités quelque part. Ces libraires ne peuvent pas d’eux-mêmes avoir ces livres, sans la complicité active ou passive de quelques acteurs du monde de l’éducation. Du reste, on sait qu’il y a des chefs d’établissements, des enseignants et parfois même des élèves qui se livrent à ce commerce illicite sans aucune gêne. Cela dit, il revient au ministère en charge de l’Education d’ouvrir l’œil et le bon pour ne pas laisser prospérer cette pratique qui, faut-il le rappeler, prend de l’ampleur, et fait de plus en plus des émules au pays des Hommes intègres.

Peut-être faudra-t-il, s’il y a lieu, initier des contrôles inopinés dans certaines librairies, saisir les manuels scolaires vendus illicitement et chercher à remonter la chaîne. Cela permettra de savoir qui sont ceux-là qui se cachent derrière et prendre les sanctions qui s’imposent pour dissuader les autres apprentis-sorciers. En plus, pour ce qui est des kits scolaires, je pense que l’autorité gagnerait à publier à l’avance un calendrier de distribution, et enjoindre les directeurs régionaux et les chefs d’établissement de le respecter sous peine de sanction. Cela permettra de minimiser les risques de détournements et les retards injustifiés dans la distribution des kits scolaires aux enfants.

C’est le seul moyen, à mon avis, de faire respecter dans son intégralité cette mesure gouvernementale qui, pour certains élèves, ressemble à un véritable serpent de mer. En tout cas, moi fou, je ne veux plus entendre un enfant se plaindre de n’avoir pas eu tôt ou pas du tout son kit scolaire. Pardon, touche pas aux kits des enfants.

« Le Fou »


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