HomeA la uneDOUZIEME REFUS DE LIBERATION DE LAURENT GBAGBO : Le christ de Mama n’est pas descendu de sa croix  

DOUZIEME REFUS DE LIBERATION DE LAURENT GBAGBO : Le christ de Mama n’est pas descendu de sa croix  


 

Et de 12 pour les avocats de Laurent Gbagbo, qui, une fois de plus, ont été déboutés par la Cour pénale internationale (CPI) dans leur requête  pour  faire bénéficier leur client de la liberté provisoire en attendant la fin de son procès qui, de l’avis des experts, pourrait encore durer 7 à 8 ans.  C’est à croire que la défense du célèbre prisonnier de La Haye est victime de la malédiction de Sisyphe condamné à rouler sur le sommet de l’Olympe une pierre qui, inlassablement, lui retombe aux pieds. Et les motifs de cet énième refus essuyé par cette défense qui tentait de descendre le pauvre  christ de Mama de sa croix, demeurent les mêmes : le prisonnier disposerait encore d’un vaste réseau de partisans qui risquent d’organiser sa fuite en cas de remise en liberté, et le fait qu’il encourt la prison à vie pourrait l’inciter à vouloir se soustraire aux poursuites. Bien évidemment, pour les avocats, les arguments avancés par la Cour pour maintenir en prison leur client ne tiennent pas la route, car estimant que la Cour ne peut pas faire la preuve de l’existence d’un plan d’évasion de leur client et que celui-ci  est « maintenu en détention, uniquement parce qu’il jouit d’une grande popularité ». Au-delà de ces passes d’armes judiciaires, ce 12e rejet de la demande de mise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo vient doucher bien des espoirs dans les rangs de ses partisans qui attendaient un message de délivrance. Dans les quartiers d’Abidjan acquis à la cause de Gbagbo, tout comme dans les autres fiefs du Front populaire ivoirien (FPI) à l’intérieur du pays, l’allégresse qui devait accompagner le retour du messie a cédé le pas aux larmes. Mais, dit-on, « le malheur des uns fait le bonheur des autres » et l’on imagine que dans le camp d’en face, en l’occurrence celui du président Alassane Dramane Ouattara, une telle décision ne peut qu’être applaudie.

Gbagbo paie pour son entêtement

Car, on le sait, la majorité au pouvoir fait face à des dissensions internes sans nul doute alimentées par des querelles de succession. Le retour du leader du FPI au moment où se profilent les échéances électorales aurait à coup sûr corsé les équations en sus des troubles à l’ordre public qu’aurait entraîné dans l’immédiat, l’évènement. Mais, quel que soit le côté où l’on se situe, ce qui fait l’unanimité est que ce verdict de la CPI vient plomber davantage la machine de la réconciliation nationale en RCI en accentuant les clivages entre les deux camps qui, même s’ils se retrouvent dans le même bol, refusent de se mélanger comme les ingrédients d’une salade. C’est le « salad bowl » à l’ivoirienne. Cela dit, l’on peut dire que Gbagbo paie pour son entêtement. Car, il faut le dire, l’intransigeance de l’ex-président à retourner en Côte d’Ivoire en cas de mise en liberté provisoire plutôt que d’accepter l’exil dans un Etat tiers signataire du Traité de Rome, n’a pas plaidé en sa faveur. Mais il faut l’admettre, il était difficilement envisageable pour un homme qui se définit comme le patriote par excellence, de tourner le dos, pour des intérêts personnels, à la mère-patrie. Surtout que même dispersés, ses partisans continuent de réclamer son retour.

Cela dit, ce nouveau rejet de la demande de mise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo ne manquera pas de faire jaser dans les gargotes en Afrique où il se dégage une certaine opinion portée par des leaders politiques, et pas des moindres,  qui fait de la CPI une geôle à nègres  et de ce jugement du leader du FPI un procès politique avec en toile de fond des manœuvres occidentales.

SAHO


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