Dr LUCIEN TONDE, OPHTALMOLOGUE : « La période propice à la conjonctivite est l’harmattan »
Il est médecin ophtalmologiste au Centre hospitalier universitaire de Tengandogo. Dr Lucien Tondé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, nous a accordé, le 5 février dernier, une interview dans laquelle il parle de la conjonctivite dans tous ses aspects. Lisez !
Qu’est-ce que la conjonctivite?
La conjonctivite se définit comme étant l’inflammation localisée au niveau de la diffuse de la muqueuse conjonctivale. En fonction de la cause, on distingue plusieurs sortes de conjonctivites, notamment celle bactériale, la conjonctivite virale, celle allergique et le type parasitaire qui est rare.
Quelles sont les causes de la maladie ?
L’agent causal de la conjonctivite sont les germes, les bactéries, les virus et les allergènes ou agents irritants.
Comment peut-on savoir qu’on est atteint de la conjonctivite ?
Les signes de la conjonctivite sont simples. Soit le malade va ressentir une légère douleur au niveau des yeux, soit une rougeur diffuse ou bien même une sensation de grain de sable et parfois des secrétions purulentes matinales. Et en cas de ces différents signes cités, en tant que praticiens, nous disons aux malades d’éviter l’automédication et de se faire consulter par un spécialiste.
Qui peut contracter la conjonctivite ?
La conjonctivite s’attaque à tous. Du nouveau-né au vieillard, tout le monde peut contracter cette maladie. Elle est permanente et à tout moment, on peut faire la conjonctivite
Y a-t-il un moment propice qui est favorable à la maladie ?
La période propice à la maladie est l’harmattan qui est favorable au transport des germes de la conjonctivite. Puisque le mode de contamination est par voie exogène.
Peut-on la soigner ? Et comment ?
La conjonctivite se soigne facilement. Il suffit, en cas de signes coureurs, de se faire consulter par un spécialiste et c’est ce dernier qui va poser le diagnostic et prescrire les produits adaptés.
La maladie est-elle connue du grand public ?
La conjonctivite est connue de tout le monde. Car, c’est une maladie qui est assez fréquente. Donc, chacun a, au moins, fait la maladie une fois dans sa vie.
Quelles sont les complications de la maladie ?
Elles sont rares, mais elles existent. Il y a essentiellement les kératites. Pour ce genre de complications, l’œil devient rouge, irrité et très douloureux. Parfois, peuvent survenir des pertes de la vision et des démangeaisons. Si ces inflammations ne sont pas prises en charge, les conséquences peuvent être lourdes. Comme autres complications, il y a aussi les ulcérations-corneurs appelées encore ulcère de corneur et les abcès. La complication la plus grave, c’est l’abcès de la cornée (ou kératite infectieuse). Elle intervient généralement en cas de mauvaise utilisation du patient, qui n’a pas respecté les consignes. En cas de kératite infectieuse, il faut consulter au plus vite, car le patient peut perdre un œil dans les cas extrêmes. Bactéries, amibes et champignons sont particulièrement redoutés car ils peuvent gravement endommager l’œil.
Comment prévenir la conjonctivite ?
Les poussières, la pollution ou encore les systèmes de climatisation qui sèchent l’œil peuvent parfois provoquer des inflammations. Nous conseillons le port des verres de protection qui évite la réception de la poussière au niveau des yeux. Pour porter ces verres de correction, l’idéal c’est d’aller vers un spécialiste pour la prescription de ces verres. Pour éviter tout risque d’infection, les lentilles ne doivent jamais être utilisées plus de douze heures et une hygiène stricte doit être respectée. Et je signale que le port de verres n’empêche pas d’avoir une conjonctivite, mais réduit le transport des germes à travers la poussière.
Est-ce que l’application de crayons de beauté chez les femmes ou chez les nouveau-nés peut aussi être un facteur de contraction de la conjonctivite ?
Nous déconseillons ces pratiques, surtout chez les bébés. Nous voyons parfois des tracés de crayon au niveau du bas de l’œil. Car, il y a un protocole que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a donné pour les nouveau-nés, qui est que dès la naissance du bébé, on lui administre un collyre antibiotique.
Avez-vous autre chose à ajouter pour clore cet entretien ?
Nous souhaitons bon vent au Journal. Et nous invitons toute la population à se faire consulter en cas de douleurs ou de quelque anomalie.
Valérie TIANHOUN