HomeA la uneDRAME DE GITEGA AU BURUNDI  

DRAME DE GITEGA AU BURUNDI  


C’est un drame d’une ampleur effroyable qui s’est produit au petit matin du 7 décembre dernier à la prison centrale de Gitega, la capitale du Burundi. En effet, un incendie y a provoqué la mort d’une quarantaine de personnes et blessé grièvement plusieurs autres. L’annonce a été faite par le vice-président burundais qui s’est dépêché sur les lieux pour constater de visu les dégâts. S’il est vrai que selon des sources officielles, l’incendie a été provoqué par un court-circuit, il suscite tout de même quelques interrogations : pourquoi les gardes de sécurité pénitentiaires ont-ils refusé d’ouvrir les portes afin de permettre aux détenus de sauver leur peau ? Pourquoi les pompiers, appelés à la rescousse, ont-ils mis près de deux heures pour arriver sur les lieux du drame ? Pourquoi la prison de Gitega qui ne dispose que de 400 places, abritait-elle trois fois plus de prisonniers qu’il n’en faut ? Autant de questions auxquelles il faudrait apporter des réponses, pour autant que l’on veuille éviter pareil drame à l’avenir. Cela est d’autant plus important que très souvent, les prisons, en Afrique, ne sont rien moins que des mouroirs ; tant elles ne présentent aucune commodité. Généralement très insalubres et surpeuplés, certains pénitenciers, faut-il le rappeler, datent de près d’un siècle.

 

Nul n’est à l’abri de la prison

 

Comme c’est le cas, par exemple, de la prison centrale de Gitega qui a été construite depuis 1929.  Comment s’étonner, dans ces conditions, qu’interviennent des accidents électriques dans la mesure où devenues très obsolètes, les installations ne font même plus l’objet de contrôle ?  Surtout que pour le cas de Gitega, l’alerte avait même été donnée en août dernier où avait déjà eu lieu un court-circuit qui n’avait heureusement pas fait de victime. Mais selon toute vraisemblance, aucune disposition n’avait été prise pour parer à toute éventualité jusqu’à ce que se produise ce drame qui aura choqué plus d’un. Il en va ainsi pour la plupart des pays africains où au faîte de sa gloire, l’on pense que la prison, c’est pour les autres. On ne se rend compte de la nécessité de rendre vivables les pénitenciers que quand, pour une raison ou pour une autre, l’on se retrouve embastillé, déchu ou tombé de son piédestal. Mais  là, c’est le médecin après la mort, d’où la nécessité, pour les décideurs, d’avoir plus d’égards pour les prisonniers qui, avant tout, sont des frères, sœurs, amis…, qui, à un moment donné de leur vie, sont entrés en conflit avec la loi.  Et n’oublions surtout pas qu’en tant que sujet du droit, nul n’est à l’abri de la prison pas plus que personne ne peut se prévaloir d’être au-dessus de la loi.

 

 

B.O


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