HomeA la uneDROIT DE GREVE AU BURKINA FASO : L’UAS rappelle le gouvernement à l’ordre

DROIT DE GREVE AU BURKINA FASO : L’UAS rappelle le gouvernement à l’ordre


L’Unité d’action syndicale (UAS) a animé, le vendredi 25 mai dernier à la Bourse du travail de Ouagadougou, une conférence de presse pour se prononcer sur l’actualité nationale marquée par de nombreux arrêts de travail. Elle n’a pas porté de gants pour tancer le pouvoir quant aux « nombreuses atteintes aux libertés syndicales et démocratiques dont sont victimes de nombreux syndicats ».   

 

Intervenant en sa qualité de porte-parole des 19 signataires de la déclaration, Ouangré Norbert, secrétaire général adjoint de la Confédération générale des travailleurs burkinabè (CGT-B), a dénoncé « les atteintes aux libertés démocratiques aussi bien dans la pratique que dans le discours de nos autorités ». « Ces derniers temps, de nombreux syndicats ont subi des atteintes à leurs libertés d’organiser des manifestations sur leurs lieux de travail. Il en a été ainsi pour les syndicats du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, du ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, du ministère de l’Urbanisme et de l’habitat, du gouvernorat du Centre-Ouest, etc. », a-t-il dit d’entrée pour planter le décor. Poursuivant son intervention, le secrétaire général adjoint de la CGT-B a fustigé l’attitude du gouvernement qui, au lieu de prêter une oreille attentive aux revendications des travailleurs qui, du reste, sont légitimes,   brandit plutôt le fouet en s’adonnant à des actes d’intimidation et de musèlement des syndicats. « En réponse aux lettres de ces syndicats annonçant des sit-in, les ministères ont répondu sur la base d’un avis juridique du Conseil d’Etat, que les sit-in étaient illégaux. En application de ces réponses, les lieux des sit-in ont été investis par les forces de sécurité », a-t-il dénoncé. Malgré « toutes ces entraves visant à  les détourner de leur objectif », ces organisations syndicales se disent déterminées à défendre vaille que vaille les libertés comme la prunelle de leurs yeux  car, disent elles, sans liberté, point de possibilité d’obtenir  ou de défendre  un quelconque acquis. « L’histoire de notre pays témoigne d’un attachement constant  du mouvement  syndical à l’exercice  des libertés  et de luttes résolues et victorieuses  que nos devanciers  ont menées contre toutes  les tentatives  de confiscation  des libertés  démocratiques  et syndicales », rappelle-t-il.  Norbert Ouangré s’est adossé aux textes relatifs aux conventions du Bureau international du travail (BIT) ratifiés par notre pays reconnaissant la liberté pour les citoyens et les travailleurs d’organiser des manifestations sur leurs lieux de travail. « Du reste, indique M. Ouangré, sur requête du ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, adressée au BIT en 2014, celui-ci a clairement répondu que : « tant que la grève reste pacifique, les piquets de grève et l’occupation des locaux devraient être permis. Les limitations aux piquets de grève et à l’occupation des locaux ne peuvent être acceptées que si les actions perdent leur caractère pacifique ». S’inspirant de cette déclaration, le SG de l’UAS a interpellé le gouvernement sur la nécessité de se conformer aux textes nationaux comme internationaux et de respecter le droit inaliénable des travailleurs  et des citoyens à organiser  des rassemblements  sur les lieux publics, notamment  sur les lieux de travail.

Seydou TRAORE

 

Rupture diplomatique Burkina Faso-Taïwan

 Le SAMAE ne fait pas d’amalgame

 A l’issue de la conférence de presse, nous avons tendu notre micro au secrétaire général du Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères, Albert Djiguemdé. Il s’est prononcé sur la rupture des relations diplomatiques entre notre pays et la Chine Taïwan.

« Le SAMAE n’a pas une position particulière sur la question parce que nous ne faisons pas d’amalgame possible entre notre rôle de syndicaliste et notre métier de diplomate. C’est dangereux de confondre les choses. C’est oublier ce pourquoi nous sommes recrutés. Je rappelle que le syndicat, en ce qui concerne le SAMAE, a pour objectif, la défense des intérêts matériels et moraux de ses militants. En aucun cas, un intérêt particulier d’un militant quelconque, d’un agent quelconque du ministère des Affaires étrangères n’est entamé dans cette histoire.  Et comme je le disais tantôt, toute décision prise par l’Etat, notamment par le chef de l’Etat qui est le premier diplomate de notre pays, poursuit un but principal : celui de parvenir à quelque chose de meilleur pour l’ensemble des populations burkinabè. Et nous estimons que ce principe est respecté dans ce cas. Nous avons certainement mis sur la balance le pour et le contre. Le chef de l’Etat a certainement fait le distinguo et il a tranché. Nous suivons. C’est ça le rôle du diplomate et je le répète, nous ne faisons pas d’amalgame possible entre la défense de nos intérêts et la défense des intérêts du Burkina Faso. »

Propos recueillis par ST

 

 


Comments
  • Moi je voudrais bien comprendre ce qu’un lieu public dans cette affaire de droit de manifester han?!?! Le lieu. de travail ne saurait en aucun cas être assimilé à un lieu public c’est bien pour cela qu’il est appelé lieu de travail non? Interdir des” seat in” dans le lieu de travail est simplement du droit de l’administrateur de ces lieux IL faut dans tout ça éviter la démagogie et le populisme; ce sont des méthodes qui ont fait leurs preuves il y a belle lurette.. Dans notre forme de démocratie les travailleurs savent que le gouvernement ne les a jamais empêché de manifester. Il faut éviter les surenchères qui n’ont jamais servi à rien et plutôt se mettre au travail.

    3 juin 2018

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