HomeA la uneDURCISSEMENT DES CONDITIONS DE DECORATIONS AU BURKINA : L’Etat veut récupérer de la main gauche ce qu’il donne avec la main droite

DURCISSEMENT DES CONDITIONS DE DECORATIONS AU BURKINA : L’Etat veut récupérer de la main gauche ce qu’il donne avec la main droite


Depuis l’avènement des autorités actuelles au pouvoir, l’on assiste à des réformes administratives importantes dans le but d’améliorer la gouvernance dans notre pays. L’une d’entre elles que j’ai apprise par voie de presse, est l’obligation faite désormais à chaque candidat à la décoration, d’apporter un quitus fiscal et cela, en plus du récépissé de versement des droits de la chancellerie. En fait, l’un des documents obligatoires est désormais le reçu du paiement de la taxe de résidence. Personnellement, j’approuve une telle innovation qui n’avait que trop tardé. Car, quand l’Etat décide de distinguer un citoyen pour services rendus à la Nation, ce doit, à mon avis, être un homme ou une femme intègre qui ne ruse pas avec les textes pour en tirer des avantages particuliers. Mais tel que les choses se déroulaient dans notre pays, on avait la fâcheuse impression qu’il y avait une pagaille qui ne disait pas son nom dans les décorations des agents publics. Si bien que l’on voyait des gens dont la gestion est mise en cause, décorés pour services rendus à la Nation. D’autres épinglés par la Justice, étaient aussi distingués alors même qu’ils font l’objet de poursuites. Tant et si bien que l’on se demandait à quoi cela répondait. Pourquoi décorer des délinquants présumés ou reconnus comme tels ? C’est la question que se posaient beaucoup d’observateurs, sans réponse. C’est pourquoi j’encourage personnellement les autorités dans leur volonté de mettre de l’ordre dans les décorations ou distinctions des agents. Seuls le méritent ceux qui sont sérieux dans leur travail et qui font preuve de probité et de civisme fiscal.

 

Je ne serai pas surpris, un jour,  d’entendre que certains ont renoncé à la décoration

 

Les orfèvres de la fraude fiscale et leurs complices n’y ont plus droit. Il en est de même pour ceux qui sont reconnus coupables de corruption ou de malversations. Et pour y parvenir, il faut commencer par mettre fin aux choix des agents à décorer, qui se faisaient sur la base du copinage et des liens de parenté, qui défiaient la méritocratie et les compétences. Et là, je sais de quoi je parle, tant dans les couloirs de bien des services publics, se jouent trop de mics-macs. Je ne vous apprends rien en le disant dans la mesure où les faits parlent d’eux-mêmes. En fait, je ne suis pas contre le fait que l’on décore les uns et les autres. Loin s’en faut ! Mais je suis contre le fait que l’on passe le temps à « chérir » des filous au détriment des travailleurs consciencieux et dévoués. C’est cette manière de faire qui finit bien souvent par créer des frustrations préjudiciables au bon fonctionnement de l’Administration publique. Cela dit, quand je sais qu’une distinction donne droit à une bonification salariale dans la Fonction publique, je  me demande si l’Etat, en exigeant désormais un quitus fiscal, ne cherche pas à récupérer de la main gauche ce qu’il aura donné avec la main droite. C’est, en tout cas, l’impression que cela donne. Mais avec ces temps pour le moins difficiles, je ne serai pas surpris, un jour,  d’entendre que certains ont renoncé à la décoration parce que n’étant pas capables de remplir les conditions requises. Comme quoi, l’exigence du quitus fiscal, c’est bien mais…

 

« Le Fou »


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