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EBOLA :La lutte se renforce


Pendant que le bilan des victimes de la fièvre hémorragique Ebola  continue de s’alourdir, avec plus de 10 000 cas répertoriés dont plus de 4 500 morts depuis le début de l’année, l’implication de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la lutte contre ce mal vient d’être entachée par un mea culpa. L’OMS reconnaît en effet n’avoir pas pris toute la mesure de la gravité de l’épidémie en Afrique de l’Ouest. L’erreur est déjà commise certes, mais il n’est pas trop tard pour bien faire. Elle peut encore se rattraper, en prenant à bras-le-corps la lutte contre Ebola et en mettant tout en œuvre pour l’enrayer. Pour ce faire, l’OMS peut compter sur la communauté internationale qui a compris que la lutte contre Ebola est l’affaire de tous. En témoigne le fait que cette communauté internationale accourt au chevet de la Sierra Leone, du Liberia et de la Guinée, ainsi que la promesse d’augmenter l’aide financière accordée à ces pays, afin de réussir à  confiner l’épidémie.  Le moins que l’on puisse dire, c’est que la lutte contre Ebola se renforce, même si cette magnanimité des dirigeants du Nord peut s’expliquer surtout par leur volonté de maintenir le virus loin de chez eux. Les cas détectés en Europe et aux Etats-Unis sont la preuve que tant que le mal ne sera pas vaincu en Afrique occidentale, aucun pays à travers le monde ne sera à l’abri d’une éventuelle contamination. Ebola l’a démontré, il peut frapper n’importe où. En concentrant leurs efforts dans la lutte contre le virus Ebola, les Occidentaux assurent donc   leur propre sécurité.

 

Avec la mutualisation des efforts, l’espoir est permis

 

Qu’on se le tienne pour dit : Ebola est la maladie de la pauvreté, de la promiscuité et du manque d’hygiène. A cela s’ajoute la quasi inexistence de systèmes sanitaires adéquats dans les pays touchés, toute chose qui  contribue largement à l’expansion de l’épidémie en Afrique de l’Ouest. Pour lutter efficacement contre ce mal, l’Occident a   intérêt à s’attaquer aux conditions qui permettent au virus de trouver un terreau fertile pour prospérer. Il y va  de la tranquillité des pays du Nord,  d’aider l’Afrique à voler de ses propres ailes, aussi bien sur les plans sanitaire qu’économique. Certes, l’aide dont les pays touchés bénéficient déjà n’est pas négligeable. Mais les donateurs peuvent encore faire mieux.

Cela dit, les dirigeants africains ont aussi une grande partition à jouer dans cette lutte car, comme le dit l’adage, « aide-toi et le ciel t’aidera ».

Contre ce mal, la prévention est importante. Les dirigeants africains en ont de plus en plus conscience. On observe une prise de conscience progressive de la nécessité de s’unir dans la lutte contre Ebola, comme l’atteste la réouverture des frontières de certains pays comme la Côte d‘Ivoire, qui avait coupé tout contact avec les pays touchés par la maladie à virus Ebola. Par ailleurs, il faudrait que l’aide reçue par les pays touchés ne soit pas utilisée à d’autres fins. On le sait, la bonne gouvernance n’est pas toujours la pratique la mieux partagée sous nos tropiques.  Or,  la transparence dans la gestion de ces fonds est nécessaire pour vaincre Ebola.  Avec la mutualisation des efforts, l’espoir de venir à bout de la fièvre hémorragique rouge est permis. Ebola n’est pas invincible. La preuve nous en a été donnée par le Nigeria. Après avoir été touché par l’épidémie, ce pays, le plus peuplé d’Afrique, a réussi à confiner l’épidémie et à l’enrayer, grâce notamment à une réaction rapide et efficace de son système sanitaire. De même, le Sénégal a su gérer le seul cas qu’il a eu, sans que la maladie ne se propage. C’est dire qu’un système de santé opérationnel est indispensable  dans la lutte contre la maladie à virus Ebola ; toute chose qui fait défaut jusque-là aux pays durement touchés que sont la Sierra Leone,  le Liberia et   la Guinée. La victoire sur Ebola passe aussi nécessairement par le renforcement voire la reconstruction des systèmes de santé en Afrique.

 

Thierry Sami SOU


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