ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE DE OUAHIGOUYA : Les élèves exigent de meilleures conditions d’étude
Les élèves de l’Ecole nationale de santé publique (ENSP) de Ouahigouya ont observé un sit-in, le vendredi 22 janvier 2016, pour exiger l’amélioration de leurs conditions d’étude et un arrêté ou un décret qui justifie les nouvelles modalités de leur pécule. Ce sit-in d’envergure nationale se déroulait simultanément dans les autres ENSP du pays.
Face à ce qu’ils appellent des malversations dont sont responsables des agents de leur ministère de tutelle, les élèves des ENSP ont décidé de paralyser pendant 72h les activités académiques dans toutes les ENSP du pays. Convaincus du bien fondé de leur lutte, les élèves de l’ENSP de Ouahigouya n’ont guère manqué de dénoncer la perfidie de certains agents de l’Administration à vouloir s’enrichir sur leur dos, notamment en réduisant le pécule des boursiers, qui était de 45 000, à 35 000 F CFA.
Ils exigent surtout l’amélioration des conditions de formation dans les ENSP. Selon eux, au niveau des maïeuticiens et sages-femmes d’Etat, 2e année, pour 50 places assises, on se retrouve avec 112 élèves. Les manifestants ont évoqué également le point du trousseau alloué pour le milieu rural. Pour eux, celui-ci doit être de droit pour tous les élèves-infirmiers, y compris les élèves-infirmiers professionnels car, à leur avis, aucune ségrégation ne doit être faite. « Pendant un certain temps, chaque année, il faut que les élèves manifestent leur mécontentement pour pouvoir entrer en possession du trousseau. Nous voulons que l’Administration puisse se pencher sérieusement sur la question pour éviter que chaque année, les élèves se fassent entendre pour voir leurs problèmes être solutionnés », a déclaré le délégué des élèves de l’ENSP de Ouahigouya, Alidou Kaboré. En effet, la convention entre le CHR et l’ENSP exigerait aux élèves de débourser 2 500 F CFA pour leurs stages. Ce qui fait couler beaucoup d’encre et de salive car, selon la Directrice régionale de l’ENSP de Ouahigouya, Laurentine Barry/Belem, les élèves n’ont pas été associés à l’adoption de cette convention. « C’est une convention entre le CHR et l’ENSP et quand l’ENSP signe la Convention, c’est elle qui s’engage. Elle a été déposée en conseil d’administration mais elle n’est même pas appliquée d’abord », a-t-elle ajouté. La plateforme des futurs infirmiers du Burkina contient 7 points, dont le vaccin contre l’hépatite B et la méningite dont ils ne bénéficient pas avant d’aller en stage rural, l’inaccessibilité du WIFI par ceux-ci, les conditions de participation à l’examen, les effectifs pléthoriques. «C’est un sit-in d’envergure nationale pour une durée de 3 jours. Nous avons déposé une plateforme au niveau du Secrétariat général du ministère de la Santé, au niveau de la Direction générale des ENSP ainsi qu’au niveau de toutes les Directions régionales des ENSP, à l’exception de Kaya. Il y a beaucoup de choses à revoir au niveau de l’administration », a martelé le délégué Alidou Kaboré.
Se prononçant sur les points revendicatifs des élèves, la Directrice régionale de l’ENSP de Ouahigouya, Laurentine Barry/Belem, a indiqué que le vaccin contre la méningite a été fait et des flacons en restent toujours. « C’est celui de l’hépatite B qui n’est pas encore d’actualité. Il a été demandé aux élèves de faire leurs tests de sérologie afin de pouvoir les vacciner contre l’hépatite B car une question de compatibilité se pose à ce niveau », a-t-elle indiqué. Et d’ajouter que selon le guide d’organisation de l’examen national établi par le ministère de la Santé, une quittance de 10 000 F CFA est imposée pour complément de dossiers à tous les élèves-infirmiers relevant du public comme du privé. A l’en croire, toutes les décisions viendraient de la hiérarchie, contrairement à ce que pensent les élèves. Concernant la réduction du pécule des boursiers, Mme Barry a laissé entendre qu’il y a eu un problème d’interprétation. « Ils percevaient plus que ce qu’ils ne devaient et les élèves des autres écoles, comme l’ENAREF, ont posé plainte et cela est arrivé au niveau des finances. Une note a été faite pour revoir les textes parce que cela a été mal interprété et appliqué au niveau de l’ENSP. Au niveau étatique, quand on perçoit trop, il faut rembourser. Il y a eu un manque de communication même au niveau des délégués. Les délégués sortants étaient chargés d’informer leurs camarades qu’il y aura une coupure pour trop perçu. Au niveau régional, j’ai tenté de l’expliquer. Les nouveaux, en tous cas, ne sont pas au courant. (…) Mais ils ont reçu une note par rapport à cela ». La Directrice de l’ENSP de Ouahigouya a surtout demandé aux élèves d’avoir un esprit d’ouverture et de communication et d’aller chercher l’information toujours à la source. « La porte est toujours ouverte et nous sommes là pour les accompagner pas pour les pénaliser », a-t-elle conclu.
Rimédo Séverin