HomeOmbre et lumièreEDUCATION ET COMPORTEMENT DE LA POPULATION EN CAS D’ATTAQUE TERRORISTE : Une nécessité absolue

EDUCATION ET COMPORTEMENT DE LA POPULATION EN CAS D’ATTAQUE TERRORISTE : Une nécessité absolue


 Un proverbe populaire du pays des hommes intègres dit ceci : « Quand  votre  tante  change de conjoint, il est temps pour vous de changer d’oncle à plaisanterie ».Pour dire simplement qu’à chaque situation et réalité, il faut un comportement adéquat, approprié et actualisé  en fonction de la situation.   Le plus souvent face à un danger,  il faut surtout éviter la panique incontrôlée qui peut faire autant de victimes que le  danger lui-même. Et parfois même plus. Le vendredi 02 mars 2018,  il était 11h moins quelques minutes  quand  j’arrivai au journal  « Le Pays » au quartier 1200 Logements de Ouagadougou pour prendre le numéro du jour.  C’est  là que j’apprends avec stupeur qu’il y a  des tirs au centre ville dans plusieurs lieux et une forte explosion :  quelque chose de pas catholique se passait encore à Ouagadougou. Les chaînes de radios et de télévisions, pour l’instant, ne donnaient que de vagues informations.  Promptement,  j’appelai la famille et  demandai à chacun de rester sur place dans le calme dans l’attente d’informations. En sortant du journal,  je croisai une foule immense qui revenait de la ville. A vélos, motos, en voitures, tricycles et charrettes, tous  roulaient à tombeau ouvert comme si le diable en personne ou l’apocalypse venait de faire son apparition.  Feux tricolores, priorité, sens interdit, personne ne respectait plus rien. C’était  la panique  dans un désordre et une cacophonie indescriptible. Et dans cet enfer, des élèves du primaire d’une école d’à côté qu’on venait de libérer précipitamment dans la confusion, s’égaraient. Certains  tentaient vainement, au risque de  se  faire « écraser », de traverser la rue ; d’autres,  ne sachant que faire et paniqués, pleuraient. Avec trois jeunes gens, nous tentions de les aider  mais c’était peine perdue. Un monsieur dans sa voiture,  roulant à tombeau ouvert, nous lança ceci à travers la vitre :

« Ça tire de partout en ville. Courez ! courez » !

Une dame sur sa moto  ajouta : « C’est la guerre entre les militaires en ville. Ça tire de partout et il y a beaucoup de morts ».

C’était le sauve- qui -peut dans un désordre et une panique affreuse et très dangereuse. En imaginant toute la ville de Ouagadougou dans ce décor infernal, je ne puis m’empêcher de penser aux conséquences d’une telle panique.Avec les heures, l’information d’une attaque terroriste se précisa et on  situa les lieux. Puis, ce fut l’assaut final et la libération des lieux par la neutralisation des forces obscures du mal. Et enfin, les déclarations officielles des autorités.  A ce vendredi noir, pour la énième fois, le Faso était touché dans son cœur, mais  a su résister dans  l’union  et la dignité. Le bilan en termes de perte en vie  humaine était lourd. Union de prière !La nuit, avant de me coucher, je pensai profondément à ces familles  tragiquement  endeuillées. Je pensai  à ces victimes directes de la folie  de l’obscurantisme.  Je pensai et priai pour ces âmes innocentes tombées dans le champ de bataille.  Je priai aussi pour ces victimes dont on parle peu, mais dont je crois qu’ils sont  nombreux.  Ces victimes de l’affreuse  panique dans les quartiers et dans les rues. Ces accidentés, victimes indirectes de l’attaque. Je pensai beaucoup à eux et pour ce que j’avais vu dans la journée, je me dis qu’il  est  temps que nos autorités au-delà des discours, mettent une véritable politique de formation et de sensibilisation efficace  auprès de la population. Que dans les classes  d’écoles primaires, de lycées,  à l’université, dans les  bureaux, les marchés, les rues, les quartiers, les villes les campagnes, etc., on éduque la population à  comment se comporter en cas d’attaque terroriste.  Car nous croyons que le danger fait autant de victimes que la panique incontrôlée. Cela prendra du temps,  nous en sommes conscients, mais il est vraiment temps que nous vivions  notre époque avec ses réalités et probables dangers.

Comme le disait l’autre : « Si  on s’attend à tout, il faut bien  qu’on  se prépare à tout ».

 

A bon entendeur, salut !

 

Ousseni Nikiema, 70132596

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