EFFONDREMENTS D’ECOLES AU BURKINA
En moins d’un mois, près de trois écoles se sont effondrées et/ou ont vu leur toit emporté par le vent violent qui accompagne les pluies en ce début de saison pluvieuse. Le dernier cas en date, si ma mémoire est bonne, a été enregistré à Dandé où un élève a perdu la vie et 20 autres ont été blessés. Ce genre de spectacles, on en enregistre presque chaque année, avec toutes les conséquences qui vont avec. Tant et si bien que j’en viens à me poser des questions : qu’est-ce qui se passe ? Les entrepreneurs ont-ils bâclé le travail ? Ou bien, c’est le suivi qui a fait défaut ? Pour moi, les responsabilités sont partagées. Car, comme on le sait, certains entrepreneurs sont si friands d’argent que quand ils obtiennent un marché, ils ne se donnent pas la peine de bien l’exécuter. Ils font dans le bâclage pour pouvoir entrer en possession de leurs sous. A ce propos, je sais d’ailleurs qu’ils seront nombreux à se reconnaître dans mon propos. En tout cas, pour cette race d’entrepreneurs, seul l’argent justifie le travail et non l’inverse. Ils sont d’ailleurs aidés dans leur élan puisqu’ils sont le pus souvent en accointance avec les hommes politiques quand ils ne sont pas les faire-valoir de ces derniers. C’est ce qui explique que ces entrepreneurs indélicats arrivent non seulement à échapper à des sanctions, mais aussi continuent de bénéficier d’autres marchés publics et ce, alors même qu’ils ont fait la preuve de leur incompétence. Ainsi va la vie au Burkina Faso, pays des Hommes intègres, où la médiocrité a pris le pas sur l’excellence et le vice sur la vertu. Au point que, comme disait l’autre, « tout ce qui est grand est moqué, choqué et ridiculisé ». Je le dis parce que j’ai du mal à comprendre que des ouvrages qui viennent parfois d’être réceptionnés, cèdent au moindre vent. Il y a quelque chose qui ne va pas.
Je demande aux plus hautes autorités d’ouvrir l’œil et le bon sur la qualité des réalisations d’infrastructures publiques
Il faut que l’on se dise la vérité. Tout porte à croire que les services de contrôle ne jouent pas leur rôle. Ou alors, ils choisissent de fermer obstinément les yeux face aux insuffisances de certains entrepreneurs, contre des espèces sonnantes et trébuchantes. On le sait, c’est devenu presque la règle au Burkina Faso où beaucoup ne jurent que par l’argent. Rien que par l’argent. Cela dit, on peut affirmer, à la décharge des services de contrôle, que face à des entreprises appartenant à des hauts placés ou à des gourous de la République, ils n’ont pas de marge de manœuvre. Ils n’y peuvent rien si ce n’est monnayer leur silence contre quelques sous. Et s’il y a un seul contrôleur courageux qui refuse, il se fera court-circuiter par son supérieur hiérarchique qui ne tarderait pas à mordre à l’hameçon. C’est la triste réalité sous nos cieux où la morale a complètement foutu le camp. En tout cas, face aux drames que provoquent les effondrements d’écoles à travers le pays, je demande aux plus hautes autorités d’ouvrir l’œil et le bon sur la qualité des réalisations d’infrastructures publiques. Il y va, ici, de la sécurité de nos enfants ; les nôtres qui, faute de moyens, ne peuvent pas aller étudier en Europe ou aux Etats-Unis, qu’on a dû inscrire à Karpala, Kankalaba, Nampoanli, Kodjel, etc.
« Le Fou »