HomeA la uneELECTION A LA FBF : Jouer balle à terre !

ELECTION A LA FBF : Jouer balle à terre !


C’est en principe le jeudi 10 novembre prochain que les Burkinabè seront situés sur l’identité de la personne qui aura la charge de présider aux destinées du football au pays des Hommes intègres. Le scrutin est prévu pour se tenir à Koudougou. Au moment où nous tracions ces lignes, nous n’étions pas en mesure de dire le nombre de candidats qui seraient autorisés à prendre part à la course finale. Car, le recours qui avait été déposé par Amado Traoré pour réfuter l’invalidation de sa candidature n’avait pas encore connu son épilogue. En attendant que la justice tranche et souhaitons-le, dans les formes de l’art, l’on peut déjà faire les constats suivants. D’abord, et contrairement aux autres années où les dés étaient pipés à l’avance du fait de l’intrusion flagrante du politique dans le jeu électoral, cette fois-ci, l’on peut avoir l’impression que le suspense sera au rendez-vous jusqu’au bout du scrutin. A priori, cela n’est pas mal en soi. En effet, nous pouvons y voir un signe des temps nouveaux que vit le Burkina depuis l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Cet événement, peut-on dire, a suscité chez les Burkinabè un état d’esprit qui les prédispose à ne pas s’accommoder de simulacre d’élection et ce, quel que soit le domaine. Sous Blaise Compaoré, à ce que l’on dit, l’élection du président de la Fédération de football était perçue comme un non-événement. Car, les électeurs y étaient conviés juste pour entériner un choix déjà opéré par les hommes forts de l’époque, pour ne pas dire par le plus fort des hommes forts, c’est-à-dire le président du Faso himself. C’est cela qui expliquait que quelques  fois, l’on se retrouvait avec un unique candidat ou candidat unique pour briguer la présidence de la FBF. L’enseignement majeur que l’on peut tirer de cette façon gondwanaise de désigner le patron de la FBF est que celui-ci s’apparentait à un pantin incapable de la moindre initiative personnelle tendant à tirer le football vers le haut. Le deuxième constat que l’on peut faire relativement à l’élection à la présidence de la FBF du 10 novembre prochain, est que celle-ci est marquée par une campagne où tous les coups, notamment ceux dirigés vers les personnes, sont permis. Il en résulte que la guerre des programmes, qui aurait eu l’avantage d’amener les électeurs à choisir le président en toute connaissance de cause, a cédé la place à l’invective, à l’insulte facile et à une sorte de conditionnement pavlovien des amoureux du football de sorte à les dresser contre l’éventuelle victoire de x ou de y. Le moins que l’on puisse dire est que le climat qui prévaut dans les milieux du football en cette période préélectorale, n’augure rien de bon pour la promotion du football dans notre pays. Il urge donc de jouer balle à terre de sorte à apaiser les passions à l’effet de permettre un déroulement civilisé du scrutin à venir.

 

Une élection, ce n’est pas la guerre

 

Car, l’enjeu ici est de sortir notre football de l’ornière dans laquelle il se trouve et de le positionner comme un instrument participant au renforcement de l’image de pays de démocratie et de tolérance du Burkina Faso, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’est d’ailleurs, ce message que le premier responsable des Sports a laissé entendre aux Burkinabè à propos de l’élection du 10 novembre prochain prévue pour se tenir à “Bengazi”, c’est-à-dire Koudougou. Et il faut l’en remercier pour sa hauteur d’esprit. De ce point de vue, l’on peut se permettre de décocher une flèche en direction de l’UNSE (Union nationale des supporters des Etalons) ; elle qui, contre toute attente, a déjà fait montre d’une attitude partisane en apportant son onction à l’un des candidats à la présidence de la FBF. De toute évidence, les responsables de la faîtière des supporters ont fait par-là une sortie de route. Car, ce n’est pas son rôle que de soutenir un candidat en particulier. L’attitude idéale pour elle aurait consisté à se mettre au- dessus de la mêlée de manière à éviter d’accentuer les clivages au sein de la structure. Le maître-mot qui sied en ce moment est l’apaisement et le sens élevé des responsabilités. Car, notre pays a tellement de problèmes par ces temps qui courent, qu’il faut éviter d’en rajouter en dressant les Burkinabè les uns contre les autres à l’occasion de l’élection à la présidence de la FBF. Ce d’autant que la moindre étincelle que suscitera ce scrutin pourrait être attisée de sorte à se transformer en incendie dévastateur du fait de tous ceux qui n’ont pas intérêt à ce que le Burkina Faso se positionne comme un pays qui force le respect dans le concert des nations. Les Burkinabè dignes de ce nom, ne doivent pas à l’occasion de ce scrutin, leur donner du grain à moudre. Cela dit, l’occasion est bonne pour procéder à une relecture des textes de la FBF de sorte à les rendre univoques et susceptibles de tirer notre football vers le haut. Plus ils sont équivoques, comme c’est le cas aujourd’hui, plus ils sont potentiellement porteurs de conflits. Toute chose qui entraîne les Burkinabè à s’éloigner de l’essentiel, c’est-à-dire le développement du football. La FBF doit véritablement opérer sa mue. Tous les acteurs du domaine doivent se dire qu’une élection, ce n’est pas la guerre. C’est juste une compétition à l’issue de laquelle les vainqueurs comme les vaincus doivent se donner la main pour gérer au mieux notre football. Dans la sérénité donc, tout le monde  doit attendre la fumée blanche qui s’élèvera le 10 novembre prochain de Koudougou, pour annoncer aux Burkinabè l’identité de la personne qui sortira des urnes. Et Dieu seul sait que son mandat ne sera pas de tout repos, au regard des défis multiples qu’il devra relever. Le premier est notre participation honorable à la CAN prochaine.

 

Sidzabda


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