ELECTION DU MAIRE DE OUAGADOUGOU : Faire de la transparence une boussole
Le lundi dernier, en parcourant les colonnes d’un journal de la place, j’ai appris que le nouveau maire central de Ouagadougou, s’appelle Armand Béouindé. Connu pour être très proche du président du Faso, Armand Béouindé, si l’on met de côté la parenthèse de la délégation spéciale, devient le successeur élu de Marin Casimir Ilboudo, du nom de cet ancien bourgmestre incarcéré actuellement à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Tout en adressant mes vives félicitations au nouveau maire, je souhaite qu’il réussisse. Car, on le sait, diriger une commune comme celle de Ouagadougou requiert beaucoup de charisme et d’endurance. Et comme je ne connais pas personnellement le sieur Béouindé, je me garde de lui faire un procès en sorcellerie. Non, je ne le ferai pas. Bien au contraire, je lui accorde le bénéfice de la bonne foi, surtout qu’au regard de son parcours politique, on se rend compte que l’homme n’est pas tombé de la dernière pluie. Il a un background qui, s’il se conjugue avec une clairvoyance dans la gestion de la chose publique, peut lui permettre de se tirer d’affaire. Car, comme on le sait, le véritable problème des mairies, de façon générale, repose sur la gestion des parcelles qui, d’année en année, n’en finit pas de dresser les Burkinabè les uns contre les autres. Les exemples de problèmes de parcelles sont si nombreux au Burkina que je ne prendrai pas le risque de vouloir les répertorier, sous peine de me créer de nouveaux ennuis sanitaires. Seulement, je sais qu’ils sont nombreux les maires qui ont fait la prison du fait de leur gestion pas catholique des parcelles. C’est pourquoi je demande à Armand Béouindé et à ses collègues de se laisser guider par la transparence dans leurs actions. Il suffit seulement pour eux de savoir tirer leçon des erreurs de leurs devanciers pour réussir sans couac leurs missions.
Ils sont nombreux qui font grise mine dès qu’ils entendent parler de la fermeture des chambres closes
Car, à mon avis, et je le dis à qui veut m’entendre, que la fonction de maire est à la fois enthousiasmante et difficile. Elle est enthousiasmante parce qu’en tant que maire, on travaille pour le bien-être de toute la collectivité et de soi-même. Ce faisant, on y met parfois plus de volonté, conscient que tout échec serait fatal. Je dis que la fonction de maire est aussi difficile parce que le maire est l’autorité la plus proche des masses dont les besoins, ici comme ailleurs, sont toujours énormes. Or, au regard de certaines de nos réalités, répondre aux besoins sociaux de base comme la santé et l’éducation, relève d’un parcours du combattant ; certaines populations refusant même de payer les taxes qui alimentent les caisses de nos communes respectives. Pour revenir au cas de Ouagadougou, je ne sais si le maire Béouindé va poursuivre le combat déjà engagé par ses prédécesseurs, notamment la lutte contre les nuisances sonores et les chambres closes. Si dans le premier cas, il peut avoir l’adhésion des populations, je ne suis pas sûr qu’il en sera de même pour le second. Et cela pour plusieurs raisons : la première est qu’ils sont nombreux qui font grise mine dès qu’ils entendent parler de la fermeture des chambres closes, puisqu’ils ne savent plus où aller désormais. La deuxième raison, c’est qu’à y voir de très près, bien des tenanciers de ces lieux sont des gourous de la République, tant et si bien qu’il sera difficile pour un maire, fût-il du parti au pouvoir, de se lever torse nu pour aller fermer une chambre de passe. La troisième est que d’aucuns considèrent cela comme un mal nécessaire, vu sous certains angles. Je n’en dirai pas plus. Faut pas « manger son piment dans ma bouche ». C’est ça qui est la vérité. Ne nous voilons pas la face ! Tout est faisable dans le discours, mais dans la pratique, c’est tout autre.
« Le Fou »