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ELECTIONS COUPLEES DE 2020


L’Union pour le progrès et le changement (UPC) a animé une conférence de presse, le 20 février 2020 à Ouagadougou, pour, ont dit ses premiers responsables, dénoncer les opérations de financement de Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) par des structures proches du pouvoir MPP au profit de leurs militants. Ils voient en cela une volonté de manipuler les résultats des élections couplées de 2020.

Les responsables de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) voient d’un mauvais œil, les opérations tous azimuts de financement de la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB). Ils soupçonnent le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), de mener ces opérations dans le seul but de garantir la réélection de son candidat en 2020. Ils l’ont dit au cours d’une conférence de presse animée le 20 février dernier à leur siège sis au quartier Gounghin de Ouagadougou. Ils vont jusqu’à suspecter l’Office national d’identification de ne pas jouer franc jeu dans ce processus. « Des citoyens ont demandé une opération d’enrôlement au secteur 10 de Koudougou et ont souhaité que je vienne être témoin. Cette opération a eu lieu du 9 au 12 janvier 2020. Deux semaines après, le MPP a fait passer un communiqué pour inviter la population à venir s’enrôler au théâtre populaire de Koudougou. Tous ont reçu leurs CNIB avant ceux de l’opération qui a eu lieu du 9 au 12 janvier 2020 au secteur 10 », a confié Henriette Zoumbaré/Zongo, une des animatrices de la conférence. Pour elle, si des ministres, députés, hommes d’affaires proches du pouvoir MPP peuvent se permettre d’organiser ces types d’opérations au profit de leurs militants, c’est parce qu’ils sont aux affaires.

Le président Roch Kaboré ne veut pas d’une subvention des CNIB

C’est d’ailleurs, pense-t-elle, la résultante des marchés accordés dans le cadre de la mise en œuvre du Partenariat public-privé (PPP). « Aujourd’hui, des gens détiennent par devers eux, des Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) de tierces personnes à leurs domiciles à Koudougou. A la mairie, il y a un lot de pièces d’identité et nous nous posons la question de savoir à quelle fin ? Ce sont les ingrédients des crises postélectorales qui sont en train d’être réunis et notre pays n’en a pas besoin », a-t-elle laissé entendre. Et pour que tous les Burkinabè en bénéficient, confie Moussa Zerbo, porte-parole et secrétaire national en charge des questions électorales de l’UPC, Zéphirin Diabré, président de l’UPC, a pris langue avec certains Partenaires techniques et financiers (PTF) pour la subvention de la CNIB afin que le citoyen lambda puisse l’obtenir à hauteur de 500 F CFA. A l’en croire, ce partenaire du Burkina est prêt à accompagner le processus, à condition que les autorités en fassent la demande. «Le président Diabré a écrit au Président du Faso, le 23 octobre 2019, pour lui annoncer la bonne nouvelle et lui demander d’exprimer le besoin auprès des partenaires. Jusqu’à ce jour, le chef de l’Etat n’a pas donné suite à cette requête. En clair, le président Roch Kaboré ne veut pas d’une subvention des CNIB comme le président Diabré l’a négociée et obtenue des partenaires techniques et financiers. On voit maintenant qu’il préfère débloquer de l’argent, le remettre aux structures du MPP et à des pseudo associations affiliées à ce parti, pour qu’elles financent la distribution de la CNIB aux militants MPP uniquement. On les voit d’ailleurs sur le terrain. Tout cela pour éviter que le mérite ne revienne à l’Opposition », a-t–il indiqué. Signalons que le processus de révision de la liste électorale a fait l’objet de débat au cours de ce face-à-face avec les Hommes de médias. Pour le parti du Lion, l’opération débutée le 10 février dernier à Dédougou, est un échec. « A titre d’illustration, dans la zone 1 d’enrôlement (la Région de la Boucle du Mouhoun et la province du Boulkiemdé), à la date du 17 février 2020, le nombre de citoyens enrôlés était d’environ 123 000 sur un potentiel de près de 660 000 électeurs à immatriculer », a déploré Moussa Zerbo. Cela s’explique, relève-t-il, non seulement par l’insécurité dans certaines sous-zones, mais aussi par le désordre entretenu par le MPP et ses alliés au sujet des CNIB, et par la vétusté du kit d’enrôlement. L’UPC demande au gouvernement de sécuriser les zones à risque, de veiller à la sécurité des agents de la CENI, des opérateurs de kits et des personnes qui leur viennent en aide, de trouver des solutions palliatives à la défaillance des kits d’enrôlement des électeurs. Ce fut l’occasion pour eux d’inviter la jeunesse (scolaire, estudiantine, du secteur informel…) à s’enrôler massivement au passage des équipes d’enrôlement de la CENI dans leurs localités respectives, pour pouvoir, disent-ils, « chasser le pouvoir  incompétent et porte-malheur du MPP le 22 novembre prochain. Il est, en effet, temps de corriger l’erreur de 2015 en allant à une insurrection électorale en votant l’UPC pour un Burkina de paix, de sécurité et de sérénité. Il y va de l’intérêt de ce pays ».

Issa SIGUIRE

 


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