ELIMINATOIRES DE LA CAN JUNIORS NIGER 2019 : Les Etalons franchissent l’obstacle des Chevaliers de la Méditerranée
En match comptant pour la phase retour du deuxième tour des éliminatoires de la CAN juniors Niger 2019, les Etalons du Burkina ont réalisé un nul de 3 buts partout face aux Chevaliers de la Méditerranée de Libye, sur leurs propres installations. Un nul qui qualifie les Etalons pour le dernier tour de ces éliminatoires, suite à leur victoire à Ouaga par 3 buts à 1 au match aller. C’était dans la nuit du dimanche 20 mai 2018 au stade Olympique de Sousse en Tunisie, où les Libyens ont élu leur quartier général, compte tenu de la situation dans leur pays.
3 buts partout, c’est le score qui a sanctionné la rencontre entre les Chevaliers de la Méditerranée de la Libye et les Etalons du Burkina, rencontre qui s’est jouée dans la nuit du 20 mai dernier au stade Olympique de Sousse en Tunisie. Un stade désert, en dehors d’une vingtaine de Burkinabè résidant en Tunisie et des membres de la délégation. Un match qui comptait pour la phase retour du deuxième tour qualificatif pour la CAN juniors Niger 2019 et au vu de ce score, ce sont les Etalons qui obtiennent leur ticket pour le dernier tour de ces éliminatoires, pour avoir pris le dessus à l’aller à Ouagadougou, par 3 buts à 1. Il faut relever que pour leurs matchs de football officiels, les Libyens ont élu domicile en Tunisie où toutes leurs équipes nationales et leurs clubs jouent leurs rencontres continentales et internationales. Pour ce match de Sousse, le sélectionneur national des Etalons juniors, Séraphin Dargani, a renouvelé sa confiance à huit titulaires de l’aller et remplacé trois joueurs : Sam Ibrahim Ilboudo, Abdoul Kader Ouédraogo et Miki Mischael Kouanda par Cheick Djibril Ouattara, Elisée Sou et Issa Kaboré. C’est ainsi que du 4 – 3 – 3, le coach des Etalons est passé à un 4 – 4 – 2 avec un milieu de terrain bien dense qui devait constituer le premier véritable rideau défensif et un duo d’attaque emmené par Cheick Djibril Ouattara et Fessal Abdoul Tapsoba. Un choix tactique qui semble avoir fait ses effets dès l’entame de la partie et tout au long du premier quart d’heure où ce sont les Burkinabè qui ont eu la possession du ballon, tout en se créant de nettes occasions de buts que Cheick Djibril Ouattara et Fessal Abdoul Tapsoba vendangeront. Dès lors, les Libyens se mettent en exergue par une bonne maîtrise technique et une aisance dans le jeu. Ils font bien tourner le ballon grâce à une bonne intelligence de jeu où les passes sont bien agencées, avec un milieu de terrain où Abdoulmalik Abaid est le vrai ordonnateur du jeu libyen. Bien solidaires, les Etalons tiennent bon et procèdent à un jeu rapide depuis la défense en passant par un milieu où Gaël Cyril Tiendrébéogo était dans un bon coup, pendant que son compère Salifou Diarrassouba qui avait fait un bon match à Ouaga, manquait de repères. C’est ainsi que des opportunités s’offrent aux attaquants burkinabè qui font preuve de manque de lucidité. Et c’est contre le cours du jeu, sur un coup franc venu de la droite, que les Chevaliers de la Méditerranée ouvrent la marque. En effet, le centre dans la surface de réparation est renvoyé par la défense burkinabè mais à l’affût, les Libyens reviennent à la charge et coulissent le ballon dans la surface où Salah Aldeen Fakroun n’a aucune peine à marquer sous les regards des défenseurs burkinabè tétanisés.
Des déchets sur le plan offensif à vite corriger
A 1 but à 0 pour les Libyens, les choses semblent vouloir se compliquer pour les Burkinabè. Mais ils ne tardent pas à réagir et obtiennent un penalty après que Fessal Abdoul Tapsoba est fauché dans la surface adverse. Son compère Cheick Djibril Ouattara, pour se mettre en confiance, transforme le pénalty pour l’égalisation. Ces derniers sont donc en confiance et multiplient les offensives grâce à de bons déplacements de Cheick Djibril Ouattara sur le front de l’attaque, qui ont offert des opportunités à ses partenaires. Juste avant d’observer la période d’oxygénation, les Etalons aggravent la marque, suite à un coup franc venu de la gauche et bien exécuté par Gaël Cyril Tiendrébéogo qui parvient au deuxième poteau où le défenseur Gilbert Koné, derrière le latéral gauche libyen Ahmed Elhammali qui se rate sur le renvoi de la tête, rabat de la tête et permet au Burkina Faso de mener par 2 buts à 1. A la reprise, ce sont les Chevaliers de la Méditerranée qui se montrent les plus menaçants. Ils bénéficient d’un penalty à la 58e mn, transformé par Elkout Elmahdi pour l’égalisation. La suite, c’est une véritable course-poursuite entre Libyens et Burkinabè et ce sont les Etalons qui prennent l’avantage par 3 buts à 2 à la 60e mn, sur un coup franc dont la frappe du milieu de terrain, Kalifa Nikièma, transperce le mur pour se loger au fond des filets. Un avantage de courte durée, puisque les Chevaliers de la Méditerranée réagissent à la 63e mn avec le but égalisateur de Abdulmalik Abaid. A 3 buts partout, les Etalons ont leur ticket pour le dernier tour qualificatif. Malgré tout, les deux formations se défoncent et ce sont les Burkinabè qui s’offrent le plus d’occasions nettes de buts dont la palme est revenue à Cheick Djibril Ouattara qui a été à plusieurs reprises servi sur un plateau d’or sans pouvoir trouver le chemin des filets et Virgile Seydou Marquis, entré à quelques minutes de la fin en montrant de bonnes dispositions techniques, s’y est pris dans le jeu en expédiant un ballon au-dessus de la barre transversale du gardien Masoud Muad. Mais, il ne faut pas en vouloir à ces jeunes joueurs au point de les jeter en pâture par rapport aux ratés alors qu’ils ont encore besoin de vécu, d’être rassurés et remis en confiance pour davantage s’améliorer. Le score restera inchangé à 3 – 3 et il qualifie les Etalons qui avaient remporté la manche aller par 3 buts à 1, pour le dernier tour éliminatoire. A ce niveau, ils seront opposés aux Panthères du Gabon qui ont eu raison des Eléphanteaux de Côte d’Ivoire qu’ils ont dominé à Libreville par 3 buts à 0 avant de perdre à Abidjan par 2 buts à 0.
Antoine BATTIONO (depuis Sousse)
Propos d’acteurs burkinabè
A l’issue de la rencontre, l’entraîneur Séraphin Dargani et des joueurs ont accepté livrer leurs impressions
Séraphin Dargani,
sélectionneur national
« Nous sommes un peu amer »
« Nous sommes heureux pour la qualification, mais un peu amer par rapport à la fin du match, parce que nous pouvions le gagner aisément avec un minimum de trois buts d’écart. Et pourtant, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué. Il y a donc un gros travail à faire. Maintenant que nous sommes qualifiés, la balle est dans le camp de l’Administration, pour nous permettre d’avoir une meilleure préparation avant d’affronter le Gabon qui est un adversaire plus costaud. »
Gaël Cyril Tiendrébéogo, milieu de terrain des Etalons
« Il y a eu des ratés en attaque, dus à des problèmes de finition »
« Nous avons mis à exécution les consignes du coach et cela nous a permis d’obtenir la qualification. Mais pour y arriver, nous nous sommes battus et avons prouvé que nous étions des guerriers. Les Libyens ont fait tourner le ballon, mais nous avons été solidaires et compacts dans le jeu. Ce qui a fait que nous avons bien défendu. C’est vrai qu’il y a eu des ratés en attaque, mais cela est dû à un problème de finition et nous devons mettre l’accent sur cet aspect dans le travail, avant la prochaine confrontation. »
Virgile Seydou Marquis, milieu de terrain des Etalons
« J’ai trop ouvert mon pied sur l’action de but que je rate »
« Nous nous sommes bien battus et à la fin, c’est le nul qui nous permet de nous qualifier pour la dernière étape de ces éliminatoires. Malgré tout, il faut avouer que les Libyens étaient techniquement bien, avec un temps qui les favorisait. Sur l’action de but que je rate, j’ai trop ouvert mon pied et c’était l’occasion rêvée pour moi de m’offrir le premier but pour ma toute première sélection en match officiel. Cela arrive en football et je vais travailler pour mieux faire. Je pense maintenant que je suis bien intégré dans le groupe, mais je dois continuer à me battre pour continuer à avoir la confiance de l’entraîneur ».
Salifou Diarrassouba, milieu de terrain des Etalons
« Personnellement, je n’étais pas dans le match »
« Ce fut un match difficile pour moi, surtout que nous devrions défendre notre acquis de l’aller à Ouaga. Pour cela, nous avons joué en bloc pour mieux défendre et ce n’était pas facile. Personnellement, je n’étais pas dans le match. Même physiquement, je ne me sentais pas au top et le coach a dû me faire sortir. Le plus important, c’est le groupe qui a gagné et nous faisons un grand pas vers la CAN puisque nous avons maintenant un seul adversaire en face ».
Propos recueillis à Sousse par A.B
Quelques brèves
– En Tunisie, on ne blague pas avec le carême musulman. A l’heure de quitter l’hôtel pour le stade à 19h 30 heure locale, il n’y avait pas d’escorte pour l’équipe burkinabè. Après quelques minutes d’attente, le représentant de la FBF, Noufou Rabo, fait savoir que compte tenu de la rupture du jeûne, on leur a fait savoir qu’il était difficile d’avoir les personnes commises à cet effet. Et même que le chauffeur du véhicule affrété aux officiels burkinabè, était aux abonnés absents, lui qui a demandé de lui accorder un peu de temps. Finalement, les officiels ont emprunté le car de l’équipe pour se rendre au stade sans escorte et ce fut pareil pour le retour. Par contre, le chauffeur est arrivé par la suite.
– A la réunion technique du match le samedi 19 mai 2018, il avait été accordé 25 places pour les supporters du Burkina Faso. Par contre, la Libye, sous sanction, n’avait pas droit à des supporters. Malheureusement, il y a eu un petit incident entre des éléments de la sécurité et environ une vingtaine de jeunes, pour la plupart des étudiants burkinabè en Tunisie, sont venus soutenir leur équipe nationale. Alors que ces jeunes s’installaient dans les tribunes, les éléments de la sécurité tunisienne leur ont demandé de vider le stade parce que les Libyens ne voulaient pas voir de supporters burkinabè. Ce furent des échanges quelques peu difficiles mais à la fin, un terrain d’entente a été trouvé et les jeunes Burkinabè ont suivi de bout en bout le match. D’ailleurs, ils constituaient le vrai public dans un stade vide à l’image d’un match à huis clos.
– « J’ai vu quelque chose dans la boule de cristal ce matin, avant de quitter Tunis. Il ne vous reste plus qu’à la ramasser ». Ainsi s’exprimait l’ambassadeur du Burkina Faso en Tunisie, Lambert Alexandre Ouédraogo, lorsqu’il échangeait avec les Etalons, quelques heures avant le match. Aux joueurs, il a dit ne pas vouloir leur mettre la pression, mais il leur a demandé quelque chose. « Je suis venu de Tunis avec le drapeau qui flottait au-devant de la voiture et je souhaite retourner avec le drapeau dans la même position ». A la fin du match, c’est un diplomate tout heureux qui est allé féliciter les joueurs dans les vestiaires, avant de prendre la route de Tunis.