EMANCIPATION DES PEUPLES AFRICAINS : L’ODJ solidaire de la lutte de la jeunesse d’Afrique
L’organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), en collaboration avec des organisations de la société civile, a tenu les 2 et 3 décembre 2016, à Ouagadougou, les journées de solidarité avec les peuples d’Afrique. Marqué par un colloque et une marche meeting, le lancement de ces journées est intervenu le 2 décembre, au palais de la culture Jean Pierre Guengané.
Unir ses forces avec les peuples en lutte pour un changement fondamental ; c’est ce à quoi aspire l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ) pour l’ensemble de la jeunesse africaine. Mais, pour que cette lutte aboutisse, il est nécessaire, selon l’ODJ, que la jeunesse arrive à identifier d’abord les différentes causes qui font obstacle à son épanouissement. C’est pourquoi, l’ODJ, en collaboration avec d’autres organisations, a initié les journées de solidarité de la lutte des peuples africains. Cela, dans le but de rassembler la jeunesse et de partager avec elle, le maximum d’informations afin qu’elle soit mieux outillée et avertie des questions qui touchent à sa vie. Le colloque ouvert à cet effet, s’est tenu le 2 décembre dernier. Selon l’ODJ, si les peuples croupissent toujours dans la misère, cela est surtout dû à la domination des pays africains grâce à des accords permettant aux puissances impérialistes d’organiser le pillage et l’exploitation de leurs ressources. « Nous pensons que la raison fondamentale de la misère dans laquelle vit la jeunesse est liée à la domination dont fait l’objet nos différents pays », a indiqué Sanou Ouiry, trésorier général de l’ODJ. Selon lui, les indépendances qu’ont connues les pays africains dans les années soixante, n’ont pas été de véritables indépendances. « Les colons blancs ont été remplacés par des colons noirs qui sont un ensemble de commis acquis et qui transmettent les ordres et les mécanismes d’exploitation à tous les niveaux », a-t-il dit. Le F CFA et la présence militaire dans bons nombres de pays au nom de la lutte contre le terrorisme, a-t-il ajouté, constituent des mécanismes qui maintiennent le continent sous le joug des occidentaux. « Sinon, comment comprendre que les européens sont présents dans nos pays pour lutter contre le terrorisme alors qu’il ne se passe pas une semaine sans que chez eux, on ne déclare que les terroristes ont frappé », s’est interrogé Ouiry Sanou. Il y a lieu donc, à l’entendre, pour la jeunesse de mieux cerner le fonctionnement de ces modes de domination afin de disposer des rudiments nécessaires pour lutter contre. « En nous réunissant ici pour partager le maximum d’informations sur les causes de la misère, nous allons poser les bases d’une solidarité agissante et d’une solide organisation pour contribuer à la lutte pour l’indépendance véritable de nos pays », a martelé le Trésorier général de l’ODJ. Pour ce faire, plusieurs activistes ont été invités pour donner des communications sur des thèmes précis. Entre autres, « La domination culturelle et scientifique », « La question du F CFA » et « La jeunesse et les luttes d’émancipation en Afrique ». En plus de ce colloque, un meeting de soutien aux luttes des peuples s’est tenu le 3 décembre, à l’espace de la mairie de l’arrondissement 5.
Adama SIGUE
Jacques Paris, représentant de l’entente internationale des travailleurs
« La France comme les gouvernements des pays européens ont une attitude absolument honteuse »
Jacques Paris fait partie des activistes qui ont été invités à intervenir lors du colloque. Pour l’occasion, il a donné son avis sur certaines questions des relations qui lient le continent africain à l’occident, notamment la France.
Sur le F CFA
« Pour nous, le F CFA, par son histoire et son fonctionnement, est une monnaie coloniale qui maintient la dépendance des pays d’Afrique par rapport à la France et à la zone Euro. C’est un obstacle fondamental à son développement et une remise en cause de leur souveraineté.
Il faut donc analyser ce qui est le F CFA et ses conséquences en termes de fuites des capitaux et de la mise en place d’une situation dans laquelle l’industrie et l’agriculture ne peuvent pas se développer.
Sur les interventions militaires
Le monde est sous une onde de choc qui a été déclenchée par la guerre en Irak et poursuivie par la guerre en Libye. Cette guerre est particulièrement sous la responsabilité des gouvernements français et britannique, appuyés par l’ONU et les Américains. Cela a déclenché une onde de choc qui déstabilise toute la région, notamment le Mali, le Niger… A partir de là, les puissances impérialistes, au nom de la guerre contre le terrorisme, s’implantent partout. Depuis quelques années, la puissance américaine est présente militairement dans 45 pays d’Afrique. De la même manière, la France a développé toute une série d’interventions militaires dans beaucoup de pays. Pourtant, la solution n’est pas dans la multiplication des interventions militaires qui amènent davantage de misère, de déstabilisation… Il y a également des conséquences en Europe, singulièrement en France. Les gouvernements des pays européens ont une attitude absolument honteuse. Parce que les guerres qu’ils ont enclenchées amènent des centaines de milliers de migrants à rejoindre l’Europe. Non seulement, ils ne font rien pour les accueillir, mais les mesures qu’ils prennent sont à la base de la mort de milliers d’individus chaque année. La solution se trouve d’abord dans le mouvement des peuples pour prendre la gestion des affaires en main, pour combattre l’ingérence, pour la maîtrise de leur destin économique et pour la satisfaction de leurs besoins élémentaires. Je ne suis pas d’accord lorsqu’on dit qu’il n’y a pas d’argent. Il y en a mais il n’est pas au bon endroit.
Propos recueillis par A.S