HomeA la uneENREGISTREMENT SONORE ENTRE UN DEPUTE ET UNE MILICIEN KAMUINA NSAPU : Cette affaire qui embarrasse au plus haut point

ENREGISTREMENT SONORE ENTRE UN DEPUTE ET UNE MILICIEN KAMUINA NSAPU : Cette affaire qui embarrasse au plus haut point


 

L’affaire fait actuellement grand bruit sur les rives du fleuve Congo. Il s’agit de l’échange téléphonique qu’aurait eu le député Clément Kanku, par ailleurs ancien ministre avec un milicien présumé Kamuina Nsapu dans les Kasaï devenus depuis peu l’épicentre  de la violence sous toutes ses formes en RD Congo. L’enregistrement audio diffusé sur les réseaux sociaux, à ce qu’on dit, a été capturé de l’ordinateur d’un des experts onusiens tués en mars dernier en la personne de Michael Sharp. Très accablant, il l’est pour Clément Kanku à qui le membre supposé du Kamuina Nsapu donne des détails sur une attaque en cours. L’intéressé, connu pour être proche du président Joseph Kabila, a beau se défendre comme un diable, cette conversation téléphonique, pour autant qu’elle soit authentique, ne manquera pas d’apporter de l’eau au moulin de tous ceux qui pensent que le chef de l’Etat congolais est impliqué dans les violences aux Kasaï ; lui qui, on le sait, fait des pieds et des mains pour conserver  son fauteuil. Ici, la stratégie toute trouvée par Kabila fils est de jouer la carte du pourrissement de sorte à prolonger son bail au Palais de marbre en retardant les échéances électorales, en l’occurrence la présidentielle prévue pour se tenir normalement en fin décembre prochain. En tout cas, on voudrait bien  absoudre le pouvoir congolais à bons comptes, si dès qu’il a été saisi de l’affaire, il avait pris des sanctions contre le député Clément Kanku. Mais là, le député indélicat a été promu au rang de ministre du Développement en décembre dernier dans le gouvernement de Samy Badibanga, qui a finalement rendu sa démission en avril dernier, conformément à l’accord politique de la Saint- Sylvestre.

En Afrique, la meilleure manière de noyer les dossiers sensibles  est d’ouvrir une enquête judiciaire nationale

Certes, après les révélations du New York Times, le procureur général de la république dit avoir ouvert une enquête afin de situer les responsabilités, mais de telles démarches, au Gondwana, n’engagent que ceux qui y croient. Car, on le sait, très souvent, cela aboutit à un non-lieu, comme pour dire à l’opinion nationale et internationale qu’il n’en est rien. C’est du déjà vu en Afrique où la meilleure manière de noyer les dossiers sensibles  est d’ouvrir une enquête judiciaire nationale. Cela dit, on attend de voir ce que Kabila et ses sbires sortiront de leurs officines ; eux qui, il faut le dire, semblent très embarrassés par cette affaire. Car, on en vient même à se poser la question suivante : le pouvoir congolais est-il derrière l’assassinat des deux experts onusiens ? Question à mille tiroirs, dans la mesure où ces deux émissaires donnaient  l’impression de détenir des documents compromettants pour les autorités de Kinshasa. Ceci pouvant expliquer cela, on comprend dès lors l’empressement du gouvernement congolais, dès le lendemain de la disparition des deux experts de l’ONU, à annoncer l’ouverture d’une enquête indépendante nationale, se refusant ainsi à toute « immixtion étrangère ».

B.O


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