HomeA la uneENTRAVE AU STATUT POLITICO-JURIDIQUE DE LA FORCE COMMUNE DU G5 SAHEL A L’ONU : C’est le nerf de la guerre qui fait défaut  

ENTRAVE AU STATUT POLITICO-JURIDIQUE DE LA FORCE COMMUNE DU G5 SAHEL A L’ONU : C’est le nerf de la guerre qui fait défaut  


 

A peine a-t-on officiellement annoncé sa création qu’elle se heurte déjà à un obstacle de taille. La force militaire commune virtuellement créée par les pays du G5 Sahel, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, afin de « lutter contre le terrorisme, le trafic de drogue et le trafic de personnes » se trouve confrontée à la réticence des Américains et des Britanniques. En effet, tout en reconnaissant le bien-fondé de ladite force, Washington et Londres refusent pour l’instant de lui voter une Résolution, estimant qu’une simple déclaration de soutien du Conseil de sécurité suffirait. Officieusement, les Américains et les Britanniques ne veulent pas se voir obligés de cracher au bassinet pour soutenir une force régionale « trop large, qui manque de précisions ». Du coup, les espoirs des dirigeants du G5 Sahel se trouvent douchés; eux qui, après le soutien financier de l’Union européenne à hauteur de 50 millions d’euros, pensaient pouvoir rendre le plus tôt possible opérationnelle cette force qui, depuis longtemps, se trouve dans les musettes militaires. C’est la preuve donc que la simple volonté politique ne suffit pas pour rendre opérationnelle une force multinationale, qui plus est, dans le cas d’espèce, fera usage de la force pour une large palette d’activités. Et à moins que les Américains et les Britanniques ne reviennent à de meilleurs sentiments, il y a fort à parier que le projet sera mort-né, le nerf de la guerre faisant défaut. Car, financièrement parlant, aucun des pays membres du G5 Sahel ne semble mieux logé que les autres ; tous tirant le diable par la queue. En tout cas, ce n’est pas le Mali, le Burkina, le Niger, la Mauritanie, encore moins le Tchad de Idriss Deby Itno frappé de plein fouet par une crise économique sans précédent, qui pourront supporter, tous frais payés, la charge des 10 000 hommes que comptera ladite force anti-djihadiste en instance.

Le temps est venu de compter sur nos propres forces

Tout au plus, ils peuvent compter sur le soutien politique et juridique de la France qui, face aux réticences exprimées par les uns et les autres, a dû revoir sa copie en proposant au Conseil de sécurité un nouveau texte où elle précise que les groupes armés ciblés par la force du G5 Sahel, figurent également sur la liste des groupes terroristes des Nations unies. On attend maintenant de voir la suite qui y sera donnée. Toujours est-il que le chemin paraît encore long et le Général de division malien, en la personne de Didier Dacko, promu à la tête du commandement de la force commune du G5 Sahel, doit encore faire preuve de patience. Car, comme le dit un adage bien connu de chez nous, « quand plus fort que toi retire ton bâton, tu es obligé de faire profil bas ». Les plus forts ici, sont les grandes puissances qui, comme on le sait, dictent leur loi. Ne dit-on pas d’ailleurs que « la main qui reçoit est toujours inférieure à celle qui donne » ? C’est une vérité jamais démentie. C’est le lieu donc d’en appeler à la responsabilité des dirigeants africains qui, très souvent, ont de très beaux projets et qui, malheureusement, ne comptent que sur l’Occident pour leur mise en œuvre. Le temps est venu de compter sur nos propres forces.

B.O


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