HomeA la uneENVOI ANNONCE DE SOLDATS TCHADIENS  AU MALI : Un échange de bons procédés entre putschistes ?

ENVOI ANNONCE DE SOLDATS TCHADIENS  AU MALI : Un échange de bons procédés entre putschistes ?


Trois jours après l’annonce par la France et ses partenaires européens de leur retrait militaire du Mali, le Président de la transition du Tchad, Mahamat Idriss Deby, dans une interview accordée à la radio-télévision d’Etat, a annoncé l’envoi d’un effectif de 1000 soldats supplémentaires  de son pays pour renforcer les quelques 1200  déjà présents aux côtés du contingent de la Minusma. De prime abord,  ce  geste du Président Tchadien  est à  saluer parce que la présence de cet  effectif de 1000 soldats qui vient  renforcer le contingent de la Minusma,  permettra de combler  le vide laissé par le départ de la France et de certains partenaires européens  dans ce pays sahélien en proie, depuis 2013,  aux groupes armés qui endeuillent les populations  civiles  et l’armée malienne .  « Ce n’est pas le moment de quitter le Mali. Tant que le terrorisme persiste, nous allons rester pour aider nos frères maliens », a laissé entendre le président tchadien lors d’une interview. Une telle décision devrait sans nul doute réjouir la junte malienne.  Cette décision  montre bien  que le Mali, contrairement  à ce que laissent croire ses autorités, n’est pas capable à lui seul de sécuriser l’ensemble de son territoire. Au delà  de la passion que cela suscite  du côté de la France et du Mali, il faut que les uns et les autres comprennent que la sécurisation du territoire malien ne peut se faire  dans  la passion mais  plutôt avec plus de sang froid, de compréhension et de cohésion.  Les forces tchadiennes  sous l’ère Deby père, et aujourd’hui avec le fils Mahamat Deby, ont toujours combattu  aux cotés  des pays en proie aux forces du mal.

 

Le Tchad ne répond-il pas  à la préoccupation du président Macron de sécuriser le retrait progressif des soldats de la force  Barkhane ?

 

Comme au  Mali, au Burkina Faso et même  en Centrafrique. Cependant, les bons offices de Mahamat Idriss Deby Itno  suscitent bien des interrogations. La première, c’est qu’aujourd’hui le Tchad  gère une période de transition   suite au  coup d’Etat constitutionnel perpétré par Deby fils  après la mort du père. Dans cette période de transition, les dirigeants tchadiens sont-ils en  droit d’apporter leurs bons offices au Mali,  sachant bien que ses dirigeants ne sont reconnus par aucune institution internationale ? Que cache ce bon procédé entre putschistes (Assimi Goïta et Mahamat Idriss Deby) ? Il est vrai qu’à l’annonce du retrait progressif de la force Barkhane du territoire malien (quatre à six mois),  le président Macron s’était préoccupé de   la sécurité des soldats de  Barkhane  sur le sol malien. Le Tchad, en décidant trois jours après cette annonce de retrait,  d’apporter ses bons offices  aux  autorités maliennes, ne répond-il pas  à la préoccupation du président Macron de sécuriser le retrait progressif des soldats de la force  Barkhane du territoire malien ? On le sait,  bien que  le pouvoir  de Deby  soit issu d’un coup d’Etat  constitutionnel, celui-ci a été  reçu à l’Elysée  par Emmanuel Macron. Ne serait-ce pas une manière de remercier celui qui, de façon tacite,  le reconnaît comme président ?  Celui qui le « protège » contre les sanctions de la communauté internationale ? Et pourtant, ces sanctions sont  imposées à tous ceux qui prennent le pouvoir d’Etat  par effraction, à l’aide des  armes.

 

Ben Issa TRAORE     

 

 


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