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EPREUVE DE LA DICTEE AUX EXAMENS SCOLAIRES


L’épreuve de dictée aux examens scolaires, dans sa forme actuelle, pose problème. En effet, le zéro sur vingt semble systématique sur les copies. Correcteurs de Français, présidents de jurys, s’il vous plait, dites-nous combien de copies avez-vous rencontrées lors de la présente session, des copies de dictée qui ont été sanctionnées par des notes comprises entre 14 et 20 ? Pour la dictée, les notes semblent plombées au-dessous de 10/20. Que le professeur correcteur qui a donné 20/20 à une copie de dictée, lève la main ! Il y a trois ans de cela, mon fils a obtenu 20/20 au BEPC, en physique chimie ! Pour l’épreuve de dictée, on tombe de satisfaction quand une copie s’en sort avec 02, 03, 04, 05 sur vingt. Et il en est ainsi depuis des années, depuis des décennies. Les élèves vont à l’épreuve avec la conviction de récolter zéro ; les correcteurs vont à la tâche avec la certitude de distribuer des zéros. Et le bal ainsi continue depuis des années et ce, depuis des décennies.  Pourquoi la dictée, que nous autres fils de paysans, dont la mère ni le père ne savaient ni lire ni écrire, avec les textes les plus difficiles issus des auteurs classiques comme Colette, Proust, Flaubert, … des textes comportant des pièges incroyables que les maîtres prenaient plaisir à nous tendre, et que nous prenions un malin plaisir à déjouer, déjà, dans les classes de CE2, CM1, CM2, …pourquoi, disais-je, arrivions-nous à surmonter ces difficultés ? Pourquoi n’est-ce plus le cas aujourd’hui ? Quelles peuvent en être les causes ?  Les élèves actuels sont-ils moins intelligents que nous ? Non, assurément ! Pourquoi alors ? Difficile de répondre avec certitude à ces questions. Difficile à dire ! Sûrement, un faisceau de causes lointaines et proches. Nous pouvons spéculer à volonté. Les spécialistes de l’éducation sont d’ailleurs interpellés. Nous allons néanmoins nous risquer à quelques réponses. Primo, la lecture est la chose la moins partagée. Peu d’élèves lisent, même les ouvrages au programme. Même le fameux outil numérique qu’ils ont entre les mains sous forme de téléphones portables, et par lequel ils devraient avoir accès aux livres numériques, sert à tout, sauf à accéder aux livres.  Secundo, la pratique quotidienne de la langue française, se cantonne à l’usage d’un français superbement altéré par leur besoin d’être à la page du vocabulaire à la mode, au détriment du bon usage de la langue.

 

 

L’épreuve de dictée semble n’obéir qu’à  un réflexe, juste pour faire honneur à une pratique

 

 

Tertio, la grammaire française est de moins en moins aimée des élèves. Les professeurs de français ne diront pas le contraire. Les cours de grammaire sont laborieux tant pour les apprenants que pour les enseignants.  Surtout certaines leçons dont la transmission est, disons-le clairement, un casse-tête pour l’enseignant.  Quarto, la survenue d’un langage et d’un lexique spécifiques des/aux réseaux sociaux, est venue sonner l’hallali. Les SMS et autres messages WhatsApp tels que libellés par les jeunes, sont tout, sauf du français. Seuls les sons, le plus souvent altérés, sont transcrits dans cette communication qu’eux seuls comprennent. Carrément comme si une autre langue était née. Bref, l’épreuve de dictée aux examens scolaires, nous le répétons, pose problème. Mais enfin, que cherche-t-on à évaluer, à travers l’administration de la dictée ? Quel enseignement/apprentissage avons-nous appliqué pour évaluer ? Ne peut-on pas trouver une autre formule pour effectuer cette épreuve ? Comment rendre cette épreuve moins rébarbative et moins porteuse de zéros systématiques ? Une fois de plus, les spécialistes sont interpellés. Nous allons nous risquer à quelques esquisses de réponses.

Qu’évalue-t-on à travers l’épreuve de la dictée ?

La première réponse qui nous vient comme un écho, est que c’est la connaissance que l’apprenant a de la langue, dans sa globalité, qui est évaluée. Cette épreuve dite pourtant d’orthographe, embrasse tous les aspects de la langue française (grammaire, vocabulaire, orthographe, et même expression). Il se trouve que l’épreuve de français, notamment au BEPC et ailleurs, comporte, à l’issue, d’autres épreuves spécifiques à ces sous- disciplines. N’y a-t-il donc pas une répétition, une redondance dans cette manière d’évaluer ? Juste un questionnement.

Quel enseignement/apprentissage avons-nous appliqué pour évaluer ?

Ainsi présentée, la dictée semble reprendre à son compte les épreuves contenues dans les épreuves de la langue (grammaire et vocabulaire) et de l’expression (compréhension et rédaction). Nous pouvons nous tromper. Mais aidez-nous à mieux comprendre, si ce n’est pas le cas. L’épreuve de dictée, pratiquée depuis des périodes immémoriales (pour nous en tout cas), semble n’obéir qu’à un réflexe, juste pour faire honneur à une pratique. D’où la nécessité de la repenser (enfin, de la réformer, même si ce mot provoque des éruptions cutanées chez certains !), faute de la laisser tomber carrément. Déjà, dans l’abord des années 2000, il avait été envisagé, pour cette épreuve, de soumettre aux candidats des textes à trous, à compléter. Certains enseignants le pratiquent actuellement durant l’année scolaire. Il avait été imaginé de proposer aux apprenants, des textes volontairement truffés de fautes, que le candidat doit déceler et corriger. D’autres enseignants l’expérimentent dans leurs classes. Cela constitue une autre façon de faire la dictée, de la rendre moins rébarbative et a l’avantage d’éviter la mauvaise diction et la mauvaise prononciation (oui, oui, nous vous assurons !) de certains de nos braves examinateurs chargés d’administrer le texte de la dictée.  Pourquoi les examens scolaires, jusqu’à présent, n’adoptent-ils pas ces procédés alternatifs, en attendant mieux ?  Que mesdames/messieurs les spécialistes de l’éducation nous viennent en aide avec des réponses.

 

Sidzabda

 


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