HomeOmbre et lumièreETABLISSEMENTS PIRATES : Arrêtez de sacrifier l’avenir de nos enfants !

ETABLISSEMENTS PIRATES : Arrêtez de sacrifier l’avenir de nos enfants !


L’année scolaire est terminée. Chaque élève a récolté ce qu’il a semé pendant neuf mois de labeur. Ceux qui ont bien travaillé ont vu leur parcours couronné de succès. Et ceux qui ont eu moins de chance ou ont passé le temps à fainéanter sont aujourd’hui en pleurs. A ce propos, j’ai vu des élèves qui pleuraient à chaudes larmes, la semaine dernière. Renseignements pris, on m’apprend que c’étaient des candidats qui venaient d’échouer au baccalauréat. Je m’en étais moqué parce que, pour moi, il n’y a aucune raison de s’apitoyer sur le sort d’un paresseux. Mais grand fut mon étonnement lorsqu’arrivé chez ma tante Sidpayété, on m’apprend que sa fille Brigitte qui aimait beaucoup l’école avait aussi échoué à son BEPC. J’ai voulu en savoir davantage et c’est là que le mari de ma tante, qui est un inspecteur du second degré, m’a dit ceci : « Tu sais, jeune homme, certains échecs scolaires ne sont pas la seule faute des enfants ». Et de préciser qu’il y a des établissements scolaires que l’autorité devrait fermer, parce qu’ils ne respectent pas les cahiers de charges, notamment le privé. « C’est le cas de l’école où fréquentait ma fille, et dans laquelle à partir du mois de mars, les élèves ne faisaient plus cours parce que le fondateur refusait de payer le salaire des enseignants », a-t-il conclu, avec un air empreint de colère. J’avoue que j’ai été bouleversé. Car je me dis que certains établissements scolaires privés conduisent parfois nos enfants à l’abattoir. Car, non seulement ils n’achèvent pas les programmes scolaires, mais aussi ils recrutent surtout des gens qui n’ont même pas le profil requis pour enseigner. Tout cela, parce que le fondateur ne veut pas beaucoup dépenser. Conséquence : les résultats aux examens scolaires sont catastrophiques.

Il faudra sévir contre tous les établissements clandestins

Il y a aussi une chose  que je déplore dans les écoles privées : on passe le temps à donner des notes de complaisance aux enfants, chaque établissement scolaire privé voulant être perçu comme le meilleur qui fait de bons résultats. Et c’est ainsi qu’on flatte bien souvent les élèves en leur faisant croire qu’ils sont « bons », alors que la réalité est tout autre. Ce n’est pas responsable puisqu’avec cette complaisance, on ne rend pas service aux enfants. Je connais des enfants qui se sont retrouvés plus tard bloqués dans leur cursus scolaire. Ils ont passé près de quatre fois le BEPC ou le baccalauréat, en vain. Et en désespoir de cause, ils ont fini par se décourager et ont raccroché. Ce n’est pas normal. On ne peut pas laisser des établissements sacrifier l’avenir de nos enfants. Pour cela, j’en appelle à la responsabilité de l’Etat qui doit mettre un point d’honneur à combattre cette pagaille structurelle qui, au final, risque de jeter le discrédit sur notre système éducatif. Tout d’abord, il faudra sévir contre tous ces établissements clandestins qui poussent d’année en année dans les quartiers des villes et des campagnes. Ensuite, initier des contrôles inopinés dans la plupart des établissements scolaires privés, pour s’assurer que les programmes d’enseignement sont achevés.

Et enfin, il faudra s’assurer que le personnel intervenant dans les établissements privés, a le niveau et le profil requis pour enseigner telle ou telle discipline. Sinon, je vous assure que les choses iront de mal en pis dans les écoles privées au Burkina. Pourtant, je sais qu’en Occident, c’est plutôt le privé qui fait les meilleurs résultats aux examens.

Certes, je reconnais qu’il y a des établissements d’enseignement privé de la place qui font du très bon travail, tant ils forment bien les enfants. Mais comme le dit l’adage, c’est à cause d’un seul serpent que l’on cherche à tuer tous les autres. C’est pourquoi il faut travailler à distinguer le bon grain de l’ivraie. C’est à ce prix que l’on pourra assainir le milieu de l’enseignement qui regorge de marchands d’illusions.

« Le Fou »


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