ETALONS CYCLISTES : Pourquoi ça ne va plus ?
Le cyclisme burkinabè qui naguère faisait la fierté des Burkinabè, est aujourd’hui au creux de la vague. Nos Etalons cyclistes qui, jadis, faisaient si peur ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes sur l’échiquier africain. Qu’est-ce qui justifie cette baisse de régime ? Quelques éléments de réponses.
Le cyclisme burkinabè amorce-t-il sa descente aux enfers ? La question mérite d’être posée au regard des récents déboires de nos Etalons cyclistes qui ont véritablement perdu de leur superbe. Tous les acteurs qui ont un intérêt immédiat ou lointain dans cette discipline, tentent de trouver des explications. Au-devant de toutes ces bonnes intentions, le 3e vice-président de la Fédération burkinabè de cyclisme chargé des équipes nationales, Mamoudou Sawadogo dit Bakala, se veut optimiste. « Votre préoccupation est réelle car depuis 2010, nous constatons une nette régression de nos Etalons cyclistes. Nos coureurs ne gagnent plus. Je n’ai pas de remède miracle face à cette situation, mais je pense qu’il faut qu’on reparte à zéro pour préparer la relève. Le président de la Fédération burkinabè de cyclisme, le capitaine Yasnemanegré Sawadogo, s’y attèle». Un avis qui contraste avec celui des nombreux adeptes de la petite reine dont le devoir patriotique de faire corps avec les cyclistes le dispute à l’amour et au désamour qu’on éprouve devant la cruauté des échecs. Ecartelés, déchirés entre ces deux impératifs de soutien pour tous ceux qui portent les couleurs du pays et la frustration de ne pouvoir trouver réponse aux espoirs portés sur eux, les supporters des Etalons cyclistes ont assurément un cœur qui balance face à une équipe au destin de feuille morte. Pourtant, du point de vue de l’expérience capitalisée à travers ces multiples échecs, on ne saurait invoquer la jeunesse de nos cyclistes pour justifier de tels déboires. Les Etalons cyclistes sont si souvent présents dans les compétitions africaines (2 participations au tour Amissa Bongo du Gabon, 2 participations au championnat d’Afrique, 1 fois au Tour du Togo, 1 fois au Tour du Benin qu’ils ont remporté, 1 fois au tour de la Côte d’Ivoire et bientôt au Tour du Mali du 28 février au 4 mars 2018) qu’on ne saurait aujourd’hui s’attarder sur le manque d’expérience pour justifier les contre-performances. Le président de la fédération burkinabè de cyclisme, le capitaine Yasnemanegré Sawadogo qui a la lourde charge de redorer le blason de cette discipline qui passionne tant les Burkinabè, gagnerait à dépassionner les débats et prendre le taureau par les cornes. La politique de l’autruche n’a pas droit de cité ici. En effet, interrogé sur la question, le président a botté en touche la forme approximative des Etalons cyclistes. « Je ne suis pas trop certain que nos coureurs sont si en méformes que ça. Nous n’avons perdu que le Tour du Togo. Pour le reste, on n’avait pas l’habitude de gagner» s’est-il défendu. Toutefois, on est tous mémoratifs que le Burkina a été la seule nation africaine à gagner le Tour du Cameroun. On se souvient de la belle médaille de Karim Bonkoungou remportée lors des championnats d’Afrique. On oublie que nos coureurs triomphaient au Tour du Faso. Toutes ces performances relèvent d’un passé. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire que le Burkina tenait en respect en cyclisme, a refait son retard et nous bat fréquemment ! Peut-on nier ces faits ? Le nouveau président de la fédération et ses collaborateurs doivent se regarder dans un miroir et surtout aller à une vraie réflexion en ciblant les vrais défis. Pour cela, il faut poser les vraies questions si l’on veut avoir les vraies réponses. Les exigences du professionnalisme sont telles qu’elles ne sauraient s’accommoder de tâtonnements et de tergiversations. C’est à ce prix que nous réussirons à faire de nos clubs des entités performantes. Et l’équipe nationale s’en portera certainement mieux.
Très sportivement
Seydou TRAORE