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ETAT DE LA LIBERTE DE PRESSE AU BURKINA EN 2015 : Encore des efforts à faire


L’Indice de liberté d’expression et de presse (ILP) au Burkina Faso se situe à un niveau moyen pour le compte de l’année 2015. C’est ce que révèle l’étude réalisée par le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), en collaboration avec la Deutsche Welle Akademie, sur l’état de la liberté de presse au Burkina Faso pour l’année 2015. Une étude consignée dans un rapport qui a été présenté aux Hommes de médias le 15 décembre 2015 à Ouagadougou, au sein du CNP-NZ. C’était sous la présidence du ministre de la Communication, Rémi Dandjinou

 

Pour le compte de l’année 2015, l’Indice de la liberté d’expression et de presse (ILP) est de 2,43 sur 4. Un score global subdivisé en 5 objectifs notés chacun sur 4, à savoir celui de la liberté d’expression et de parole qui est de 2,61, celui du journalisme professionnel qui est 2,45, tout comme l’objectif en rapport avec la diversité des médias et la pluralité de l’information. Les 2 autres objectifs que sont la gestion des entreprises de presse et l’objectif relatif aux institutions et organisations professionnelles de soutien, affichent respectivement des moyennes de 2,02 et 2,6. Il est à noter que le score des objectifs résulte de la moyenne des indicateurs de ceux-ci. Ainsi, pour ce qui est de la liberté d’expression et de parole,  la note de 2,61 est la somme des moyennes de 9 indicateurs dont celui de l’application de la législation protégeant la liberté de presse et d’expression.

Des chiffres qui, selon Koffi Amétépé, l’un des consultants chargé de l’étude, permettent d’affirmer qu’en 2015, la liberté d’expression et de presse n’a pas régressé au Burkina Faso, malgré les soubresauts de la vie nationale tels le putsch du 16 septembre 2015.

Cependant, il a fait noter que malgré l’environnement favorable en matière de liberté de presse dont le Burkina Faso jouit, des défis tels la professionnalisation des journalistes et la gestion des entreprises de presse demeurent. En présentant le rapport, Koffi Amétépé a également relevé que des formes et actes de violation à l’encontre du monde des médias persistent. Ce sont notamment les demandes d’amendes pécuniaires ruineuses, les saisines et auto saisines du Conseil supérieur de la communication (CSC), les violences enregistrées lors du coup d’Etat de septembre 2015. D’où les recommandations faites dans le rapport afin de garantir davantage la liberté de presse au Burkina Faso. En effet, à l’endroit de l’Etat, le rapport préconise, entre autres, la relecture des lois sur la dépénalisation des délits de presse et l’adoption de mesures fiscales durables et transparentes de soutien aux entreprises de presse. Quant aux organisations professionnelles de soutien aux médias, il leur est notamment demandé de poursuivre la sensibilisation des citoyens sur le fonctionnement des médias et le rôle de la liberté de presse dans une démocratie. Les professionnels des médias, eux, sont invités à veiller à la mise en œuvre de la Convention collective afin de revaloriser les traitements salariaux.

« La mort de Norbert Zongo a incontestablement amélioré la liberté de presse, mais le rapport prouve qu’il y a des efforts à faire », a relevé pour sa part Jean Claude Méda, président du comité de pilotage du CNP-NZ. Parlant d’efforts, le ministre en charge de la Communication, Rémi Dandjinou, a quant à lui insisté sur la question du professionnalisme des Hommes de médias. Avec l’avènement des nouvelles techniques de l’information et de la communication, a-t-il expliqué, des réseaux sociaux notamment, beaucoup de journalistes commettent des erreurs. D’où la nécessité, pour lui, que les professionnels des médias consentent à faire leur autocritique. Il a par ailleurs souhaité que le ministère dont il a la charge et des institutions telles le CSC, soient dorénavant associés dans les études sur la presse au Burkina.

 

Thierry Sami SOU

 

 

 

Le rapport 2015 sur la liberté de presse au Burkina Faso initié par le CNP-NZ est à sa 2e Edition. Il compte 90 pages et est subdivisé en 5 grandes parties.

L’innovation majeure pour cette année réside essentiellement, selon les consultants commis à sa rédaction, dans sa démarche participative inspirée de la méthodologie  mise en place par l’International research and exchanges board (IREX), une méthodologie qui sera utilisée pour les prochaines éditions.

 

De la gestion des entreprises de presse

 

C’est dans l’objectif « gestion des entreprises de presse » que l’indice de l’IPL, 2,02 sur 4, est le plus faible ; ce qui fait de la gestion des entreprises de presse, le maillon faible  du système médiatique selon le rapport.

 

Source : Rapport 2015 sur la liberté de presse au Burkina Faso

 


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