HomeOmbre et lumièreETAT PITEUX DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES : Le « Fou » est en colère

ETAT PITEUX DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES : Le « Fou » est en colère


Mes amis, je vous le dis en vérité. Je suis très fâché. Je suis en colère depuis un certain moment. Vous savez pourquoi ? Peut-être oui et non. En fait, je constate que depuis l’installation effective de la saison des pluies, nombreuses sont les voies de la ville de Ouagadougou qui sont impraticables, si fait que des quartiers entiers se retrouvent complètement inaccessibles. L’exemple de l’Avenue des Tansoaba, connue sous le nom de « circulaire », est plus parlant ; tant elle est complètement crevassée. On y trouve des ravins, des nids-de-poule ou d’éléphants, au point qu’il est difficile d’y circuler sereinement. Car, à la moindre inattention, vous vous retrouvez couché, le nez contre le sol. La preuve, des accidents parfois mortels, on en trouve sur cette voie à vocation internationale. D’autant plus que c’est par cette voie que passent nos amis du Ghana, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Mali quand ils vont au port de Cotonou ou quand ils en reviennent. C’est dire que la circulaire présente d’énormes enjeux pour notre pays. Mais quand je regarde son état actuel, j’avoue que j’ai honte et même très honte. Car je me demande ce que tous ces gens-là pensent de mon pays quand ils empruntent cette voie. Surtout lorsque je vois que les riverains, après la pluie, sont obligés de sortir avec des seaux pour la libérer des eaux stagnantes. Avant, je voyais souvent des techniciens qui tentaient de boucher certains ravins; mais depuis un certain moment, j’ai eu l’impression que l’autorité a complètement capitulé. Peut-être que dans les jours à venir, quelque chose sera fait au grand bonheur des usagers de cette route, mais je fais le constat que, pour le moment, y circuler relève du parcours du combattant. Je reconnais que beaucoup d’efforts ont été déployés en matière d’infrastructures routières, mais étant donné que « la route du développement passe par le développement de la route », aucun sacrifice n’est de trop.

Le laxisme et la pagaille se nourrissent toujours de l’impunité

Travaillons à entretenir nos routes au Burkina. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on a instauré ce que l’on appelle la taxe routière. A défaut de refaire de nouvelles voies, on peut, à tout le moins, les remblayer d’année en année, de sorte qu’elles ne se dégradent pas. Mais comme au Burkina, tout se faisait par copinage, il était difficile d’avoir une bonne politique en matière de développement d’infrastructures routières. Car il n’y avait aucun contrôle, les marchés étant confiés à des amis ou proches. Si bien que l’on a vu des digues et des ponts céder avant même le jour de leur réception. Ah, que voulez-vous ? Ainsi allait la vie sous l’ère Blaise Compaoré. C’est ce qui explique aussi la présence de ces caniveaux sans dalles à travers la ville, qui ne sont ni plus ni moins que des tombeaux à ciel ouvert. Pourtant, je sais bien que les dalles sont toujours prévues quand on parle de bitumage de voies urbaines. A ce propos, mon oncle me

disait la dernière fois que pour couvrir les caniveaux qui passent devant sa porte, il a dû débourser près d’un million de F CFA. Oh, braves gens, où allons-nous ? Barack Obama avait sans doute raison quand il criait à qui voulait l’entendre que « la corruption a fait trop de mal à l’Afrique ». Il n’a pas menti. Le laxisme et la pagaille se nourrissent toujours de l’impunité. C’est ceci qui explique cela. J’ai même entendu dire que certains entrepreneurs bâclent expressément les ouvrages pour que quelques mois plus tard, on leur fasse encore appel pour les réfections. Et il semble qu’il y a l’argent dedans. Comprenez donc que l’on ne peut pas mieux se moquer du contribuable burkinabè.

« Le Fou »


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