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LAURENT BADO A PROPOS DES 100 JOURS DU NOUVEAU REGIME : « Roch sait que s’il échoue, il sera mangé vivant »


Le Parti de la renaissance nationale (PAREN) a tenu son premier point de presse de l’année 2016, à la Maison du retraité Antoine Nanga à Ouagadougou. Animée par Laurent Bado, cette rencontre avec les hommes de médias a notamment porté sur la situation nationale, l’évolution de l’Afrique et du monde. Le PAREN a également donné les raisons pour lesquelles il soutient le gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré. C’était le 19 avril 2016.

 

« Le gouvernement travaille. (…) mais la forme n’y est pas. Il ne sait pas comment avoir l’attrait du peuple, amener l’opinion à comprendre sa lutte » ; c’est l’appréciation de Laurent Bado  quant aux 100 jours de gestion du pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré. Il l’a fait savoir le 19 avril dernier, lors d’une conférence de presse du Parti de la renaissance nationale (PAREN).

Pour lui, il faut faire plus, car le peuple a besoin de signaux forts qui montrent que plus rien ne sera comme avant. A titre d’exemple, Laurent Bado a évoqué le cas des élèves de Nagaré qui ont brûlé les biens de leurs enseignants et le drapeau national. La preuve, selon lui, que le pays a toujours mal à son civisme ; l’autorité de l’Etat se faisant toujours attendre. Il est nécessaire que le gouvernement le comprenne et mette fin à la recréation. Pour Laurent Bado, par rapport au cas de Nagaré, le gouvernement devait réagir instantanément et apporter une réponse appropriée à l’extravagance des actes posés par les élèves.

Rappelant que la rupture entre le consensus social et le consensus politique entraîne la révolte, Laurent Bado a exhorté le gouvernement à indiquer clairement sa feuille de route. « Le peuple a beaucoup d’attentes qui seront difficiles à satisfaire dans l’immédiat ; mais l’essentiel est qu’il voie où on le conduit et que les injustices criardes prennent fin, que l’impunité soit éradiquée, que le service public soit continu, équitable et efficace », a-t-il dit.

 

Réaliser une véritable réconciliation nationale

 

Laurent Bado a, par ailleurs, fait noter la nécessité de réaliser une véritable réconciliation nationale afin d’envisager l’avenir avec sérénité. Mais « si on s’en va mettre un sparadrap sur les crimes économiques et les crimes de sang, préparez-vous à rencontrer l’enfer parce que la jeunesse ne l’acceptera pas », a prévenu Laurent Bado.

Le PAREN a également expliqué son choix de soutenir le gouvernement. A l’en croire, l’actuel gouvernement est à la fois d’union nationale et de coalition, car le pays a une crise interne et externe à gérer. De même, avec ses 55 députés à l’Assemblée nationale, le  Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) n’a pas la majorité absolue pour opérer les réformes profondes qui s’imposent, d’où la nécessité de s’unir. C’est cela, selon le PAREN, qui a guidé son choix de soutenir le gouvernement ; d’autant que ce soutien lui donne l’occasion de faire voter par l’AN les lois qu’il a proposées. Mais il ne s’agit, en aucun cas, d’une fusion entre son parti et le MPP, a tenu à préciser Laurent Bado.  « Si demain le MPP pose des actes diamétralement opposés à nos points de vue, on s’en ira », a-t-il dit.

A propos de la démission de Abdoul Karim Sango du PAREN, Laurent Bado a confié avoir félicité ce dernier. « Il n’a rien contre le PAREN. Hier (NDLR : 18 avril), il était chez moi. On continue à être des frères», a-t-il ajouté, tout en reconnaissant qu’il n’avait « pas tout dit ».

Pour ce qui est du continent africain, il est marqué selon le PAREN par la perte des valeurs africaines, le recul démocratique, l’exploitation électorale cynique des pauvres et des ignorants, etc.

L’Afrique a urgemment besoin, selon Laurent Bado, d’un Etat fédéral africain. « Si l’Afrique forme un Etat fédéral, avec toutes ses richesses, quelle puissance se moquerait encore de notre continent ?», s’est-il interrogé. Et de déplorer que les chefs d’Etat africains ne travaillent pas dans ce sens.

Concernant l’évolution du monde, Laurent Bado a estimé que l’humanité avance vers l’autodestruction et pour pallier cela, il faut d’abord réformer l’Organisation des nations unies (ONU). Pour lui, il faut des ONU africaine, américaine, asiatique, océanienne et arabique dont les représentants formeront une organisation mondiale dénuée de droit de veto , de membres  permanents et fonctionnant selon la règle de la majorité. Par ailleurs, il est nécessaire selon le PAREN, de mettre fin à la pensée unique, d’abandonner le capitalisme et le socialisme pour évoluer vers un 3e modèle de développement plus assagi. « Il faut mettre fin à la pensée unique, ou c’est la pensée unique qui mettra fin au monde », a conclu Laurent Bado.

 

 

Thierry Sami SOU

 

 


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