EVACUATION ANNONCEE DE HAMA AMADOU EN FRANCE : Le rêve de l’opposition nigérienne brisé  

 

L’ex-président de l’Assemblée nationale du Niger, Hama Amadou, arrivé deuxième au second tour de la présidentielle du 20 mars prochain, sera évacué en France pour des soins appropriés. C’est ce qu’ont annoncé, hier, 15 mars 2016, les autorités nigériennes au cours d’une conférence de presse. Cette sortie intervient au lendemain de la décision de la Cour d’appel de Niamey, de mettre en délibéré, et ce jusqu’au 28 mars prochain, son verdict sur la nouvelle demande de liberté provisoire de Hama Amadou. C’est donc depuis son lit d’hôpital en France que l’adversaire du président Mahamadou Issoufou, devra assister à la campagne électorale pour le second tour de la présidentielle. Toute chose qui complique davantage sa situation d’autant que son rêve d’accéder à la magistrature suprême, est en train de se briser. En tout cas, c’est le président Issoufou qui doit se sentir humainement mal dans sa peau pour la simple raison qu’il va aux élections avec un challenger qui, en plus d’être un prisonnier, est souffrant. Toute chose qui devrait donner un goût d’inachevé à sa victoire qui se profile à l’horizon.

Les uns et les autres doivent savoir dépasser leur ego

Reste maintenant à savoir comment l’opposition réunie au sein de la COPA (Coalition pour l’alternance) 2016 réagira après l’évacuation annoncée de son mentor et de la décision de la Cour d’appel de renvoyer au lendemain des élections, l’examen de la nouvelle demande de liberté provisoire de celui qui était jusque-là le célèbre prisonnier de Filingué. Va-t-elle y voir une manœuvre du pouvoir, va-t-elle faire contre mauvaise fortune bon cœur ou va-t-elle mettre à exécution son mot d’ordre de boycott actif du scrutin avec tous les risques de basculement que cela comporte ? On attend de voir. Cela dit, il faut souhaiter que, dans l’intérêt supérieur du peuple nigérien, tous les acteurs politiques acceptent de mettre de l’eau dans leur vin ou dans leur thé, c’est selon, pour qu’après une campagne civilisée et un premier tour apaisé, le second tour du 20 mars n’augure pas de lendemains incertains pour le pays de Diori Hamani. Pour ce faire, les uns et les autres doivent savoir dépasser leur ego surdimensionné et éviter les calculs politiques à la petite semaine. Surtout dans ce contexte sous-régional caractérisé par des attaques terroristes tous azimuts. Et le Niger en sait déjà quelque chose ; lui qui, à maintes reprises, a été endeuillé par Aboubakar Shekau et sa bande de tueurs sans foi ni loi. Seule vaut donc, par ces temps qui courent, l’unité nationale face aux fous d’Allah !

B.O