FETE DES TRAVAILLEURS AU BURKINA : 4 nouveaux points dans le cahier de doléances
Conformément à la tradition, les organisations syndicales ont remis, à l’occasion de la Journée internationale du travail, leur cahier de doléances au ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané, qui les attendait au siège de la Caisse nationale de sécurité sociale à Ougadougou, le jeudi 1er mai 2014. En plus des 41 points de 2013, 4 autres points viennent s’ajouter dans le cahier de doléances de 2014.
A l’instar de tous les pays du monde, le Burkina a célébré, le jeudi 1er mai dernier, la Journée internationale du travail. Au cours de cette journée, les organisations syndicales ont remis leur cahier de doléances au ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané. Le cahier de doléances de 2014 contient, en plus des 41 points de 2013 non satisfaits, 4 autres points. Il s’agit du relèvement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) à au moins 50 000F CFA, de l’application effective de la nouvelle grille indemnitaire aux salariés des établissements publics de l’Etat et des collectivités territoriales, de la suppression de l’IUTS sur la prime et indemnité servies aux travailleurs du privé et des établissements publics de l’Etat et de la relecture consensuelle de l’arrêté conjoint n°2013-195/MEF/ MFPTSS du 30 mai 2013 portant procédures de traitement et modalités de liquidation de la retenue pour fait de grève en vue de corriger l’injustice. Partis de la Bourse du travail aux environs de 9h, les travailleurs se sont rendus au siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) où les attendait un comité d’accueil composé des ministres Vincent Zakané, Alain Dominique Zoubga de l’Action sociale et de la solidarité nationale et Amadou Diemdioda Dicko, chargé de l’Alphabétisation. Après les salutations d’usage, le président du mois des centrales syndicales, Olivier Guy Ouédraogo, a remis au ministre Vincent Zakané le cahier de doléances 2014 des travailleurs. Cet acte accompli, les travailleurs ont regagné la Bourse du travail de Ouagadougou en passant par la place du « Grand lion », la Maison du peuple, le rond-point des Nations unies, l’avenue Kwame N’Krumah et la cathédrale de Ouagadougou. De retour à la Bourse du travail, les travailleurs ont, au cours d’un meeting, dénoncé leurs conditions de vie et de travail. Ils ont analysé la situation nationale et internationale. Selon le président du mois des centrales syndicales, Olivier Guy Ouédraogo, la situation nationale est marquée par une recomposition du paysage politique et des luttes pour le changement.
Le président de la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC), Chrysogone Zougmoré, a, quant à lui, invité ses camarades à être prêts pour des actions futures contre les délestages et les coupures d’eau. Il a également appelé les populations à s’organiser, même dans les quartiers, pour des luttes. « Organisons-nous dans nos quartiers et arrondissements, au sein de la CCVC, pour exiger de l’Etat de l’eau et de l’électricité, ainsi que les réparations de dommages subis par les usagers du fait de ces coupures », a-t-il lancé à l’assistance.
Rita BANCE/OUEDRAOGO et Issa SIGUIRE
Les-à-côtés de la fête du travail
Les vendeurs ambulants ont fait de bonnes affaires
Les vendeurs d’eau, de lotus et d’éventail ont fait de bonnes affaires. Avec la chaleur qu’il y avait, la sueur coulait sur tous les fronts et le long des corps des travailleurs comme s’ils venaient de prendre des douches. Ceux qui avaient empoché du lotus ou des pochettes pouvaient s’essuyer le front aisément, tandis que ceux qui n’y avaient pas pensé étaient obligés d’en acheter ou de se servir de leurs mains pour diminuer la sueur. Du début jusqu’à la fin de la marche, les vendeuses ont été aux côtés des marcheurs qui ne cessaient de dire : donnez-moi un sachet d’eau. Les éventails se vendaient à 100 et à 200 F CFA.
Une mobilisation exceptionnelle
La mobilisation était de taille, à la Bourse du travail, à telle enseigne qu’il n’y avait même plus de place pour s’arrêter. Certains travailleurs étaient obligés de s’arrêter dehors. Heureusement que la sonorisation était de bonne qualité. Notons également que malgré la fatigue et la chaleur, l’on sentait une détermination des travailleurs à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Banderoles en main, motivés et engagés, les travailleurs dénonçaient leurs mauvaises conditions de vie et de travail.
La fête s’est terminée dans des maquis
Après la marche et le meeting à la Bourse du travail, d’autres travailleurs se sont immédiatement rendus dans les maquis aux abords de la Bourse du travail pour se désaltérer et se distraire. Le foyer des sapeurs-pompiers et le jardin du 8-Mars ont refusé du monde à l’occasion de la commémoration de la fête du travail, tant il y avait du monde ; les serveurs dans les maquis et les bouchers étaient débordés. Au regard du manque de chaises, certains clients étaient obligés de s’asseoir sur des bancs pour ne pas dire des tabourets.
Issa SIGUIRE et Rita BANCE/ OUEDRAOGO
Légende :
1- Poignée de main entre le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané (à dr), et le président du mois des centrales syndicales, Olivier Guy Ouédraogo, après la réception du cahier de doléances (Ph. M. Nagabila)
2- Les travailleurs des secteurs privé et public se sont mobilisés pour prendre part à la marche, le 1er mai dernier (Ph. M. Nagabila)