HomeA la uneFETE DU TRAVAIL AU BURKINA : Un chapelet de doléances pour Roch

FETE DU TRAVAIL AU BURKINA : Un chapelet de doléances pour Roch


 

Le 130e anniversaire de la lutte « héroïque » des ouvriers de Chicago a été célébré, hier, 1er mai 2016 au Burkina Faso comme partout ailleurs dans le monde. La fête du travail, parce que c’est de cela qu’il s’agit, a été marquée par une manifestation des travailleurs  au Burkina Faso, pays des             Hommes intègres sous la houlette des Centrales syndicales et des syndicats autonomes regroupés au sein de l’Unité d’action syndicale (UAS). Si cette date historique rappelle, quelque part, le rôle incommensurable que joue le  monde du travail dans l’évolution sociopolitique du Burkina Faso, elle remet, et c’es peu de le dire, au goût du jour, la question sensible des conditions existentielles des Burkinabè. Pour preuve, c’est un chapelet de 57 doléances qui a été transmis au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, à travers le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale. Parmi les principales revendications, les syndicats réclament une « augmentation des salaires de 25% pour tous les travailleurs, la réduction de l’IUTS sur toutes les tranches de salaires, la résolution durable de l’insuffisance de l’offre énergétique, le relèvement conséquent des budgets alloués aux secteurs de l’Education et de la santé, la suspension du système LMD dans les universités publiques, la vérité et la justice pour Norbert Zongo, Thomas Sankara, Boukary Bado, les martyrs de l’insurrection et du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, la suite judiciaire des différents audits et rapports sur la gestion des ministères, des institutions et sociétés sous  l’ère Blaise Compaoré et la Transition ».

C’est utopique de croire que le gouvernement peut trouver ici et maintenant des solutions magiques  à tous les 57 points de revendication

Les doléances vont  donc du pouvoir d’achat, des conditions de vie et de travail aux préoccupations des acteurs du secteur informel et des paysans en passant par l’éducation, la santé, les libertés démocratiques et syndicales, l’impunité et l’assainissement de la gestion de la chose publique. Ceci étant, les principales questions restent les suivantes : quelle suite le pouvoir en place donnera à cette kyrielle de revendications ? En aura-t-il la volonté et les moyens nécessaires ? Dans quels délais pourrait-il apporter les réponses « concrètes » aux préoccupations posées quand on sait que les syndicats n’ont de cesse de hausser le ton, allant parfois jusqu’à accuser le pouvoir de nonchalance ? Autant de questions que l’on peut se poser. En tout cas, dans ce Burkina post-insurrectionnel, il ne fait pas bon d’engager un bras de fer avec les syndicats qui, rappelons-le, ont joué un rôle déterminant dans la chute du régime de Blaise Compaoré. Cela dit, il faut savoir raison garder. Car, c’est utopique de croire que le gouvernement peut trouver ici et maintenant des solutions magiques  à tous les 57 points de revendication  des syndicats. C’est dire donc que les deux parties doivent négocier pour parvenir à  un consensus. D’ailleurs, il en a toujours été ainsi.

« Le Pays »

 


Comments
  • J’avais une grosse inquiétude en pensant que le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré risquerait de se laisser influencer négativement par les spécialistes de la pensée unique, de la haine et de la division. Car, ces gens passent subtilement par des pressions syndicales, associatives et toutes sortes d’intrigues pour créer des crises dans l’administration publique dans le but de faire des chasses à l’homme pour placer leurs hommes aux postes stratégiques. L’administration est une continuité et sa performance dépend des compétences avérées des responsables et travailleurs. Le président du Faso dans l’émission dialogue citoyen a fait savoir que les conseils de discipline dans les ministères ne sont pas fonctionnels comme il se doit. Il a précisé que tirant leçons des sanctions arbitraires sous la révolution contre des fonctionnaires et qui ont donné suite à des conséquences de droit assorties de paiements de droits et dommages, le gouvernement ne saurait faire de la précipitation pour des sanctions sans s’entourer au préalable des précautions de droit. Félicitation donc au président du Faso pour sa clairvoyance républicaine pour mettre l’administration publique et la justice à l’abri de la politisation.

    2 mai 2016

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