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FORUM NATIONAL DE LA JEUNESSE


 Du 18 au 21 septembre 2019, sous l’égide du ministère de la Jeunesse et de la promotion de l’entreprenariat, les jeunes du Burkina Faso dans toutes leurs composantes, se sont retrouvés à Bobo-Dioulasso dans le cadre annuel du Forum national de la Jeunesse. Pendant trois jours, le thème qui a mobilisé toutes les ressources intellectuelles de la jeunesse était : «  Rôle et responsabilité de la jeunesse dans l’édification d’une nation unie, prospère et émergente dans un contexte de lutte contre l’insécurité ». Dans le contexte sécuritaire actuel du Burkina Faso marqué par la recrudescence des attaques terroristes et la mutation de la géographie de cette folie meurtrière qui n’épargne plus aucune couche de la société, l’on pouvait difficilement trouver un thème plus pertinent, ce d’autant plus que la jeunesse est à la fois cible et pépinière de recrutement des groupes armés. Malgré ce climat national délétère, le Chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, n’a pas voulu rater ce rendez-vous annuel avec les jeunes du Faso qui, comme d’habitude, a été l’occasion d’échanges directs entre lui et cette couche de la population dont l’importance en terme de poids démographique, électoral de participation aux efforts de développement du pays  et d’espoirs pour l’avenir, n’est plus à démontrer. Et comme il fallait s’y attendre,  à l’occasion de ce dialogue direct entre le Président du Faso, son gouvernement et les jeunes, tout un catalogue d’engagements, à la fois de la part du gouvernement et des jeunes, a été élaboré et rendez-vous a été pris pour l’année prochaine.  Si l’on peut se féliciter de la tenue de la conférence, de la pertinence du thème et de la belle moisson en termes de recommandations, l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’impact de cette grand’messe annuelle sur les préoccupations réelles de la jeunesse. On le sait, l’une de ces plus importantes préoccupations est l’emploi. Lorsque l’on sait par exemple que sur près du million de candidats aux concours directs de la Fonction publique, seules cinq mille places ont été mises en jeu, on peut sérieusement émettre des doutes quant à l’importance que le gouvernement prétend accorder aux problèmes d’emplois des jeunes. Tout ceci donne l’impression que la jeunesse est instrumentalisée à des fins politiques et électoralistes où la misère ambiante dans le milieu jeune est utilisée comme monnaie politique. La pratique bien connue est la distribution de modiques sommes à des fins de mobilisation et une fois les besoins assouvis, ces jeunes se retrouvent à patauger à nouveau dans les égouts de la société. Il est temps que ces pratiques changent, au regard des défis actuels de notre société. Non seulement il y va de l’intérêt du gouvernement dont la stabilité et la sécurité ne peuvent être garanties face à une majorité de jeunes incapables de répondre à leurs besoins vitaux, mais aussi il y va de l’intérêt des jeunes qui se rendent chaque jour à l’évidence que les discours politiques flatteurs ne remplissent pas le ventre. Il y va enfin de l’intérêt de toute la nation qui a besoin de la force de travail et du dynamisme des jeunes pour la création de richesses et le progrès de la nation. Le changement attendu passe donc par un gouvernement qui prenne réellement à bras-le corps les attentes des jeunes et fasse preuve de plus d’initiatives et d’audace. Mais les jeunes ne doivent pas attendre dans l’immobilisme, la solution à leurs problèmes. Ils doivent savoir libérer leur trésor d’énergie pour prendre en charge leur avenir et faire pression sur les dirigeants pour qu’ils mettent en œuvre des politiques conséquentes en leur faveur. Si ces impératifs ne sont pas pris en compte, on devrait s’attendre encore à ces insoutenables images de hordes de jeunes dépenaillés errant dans le désert du Sahara ou affrontant les vagues mortelles de la Méditerranée devenue un cimetière à ciel ouvert pour migrants.

 

Sidzabda    


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