HomeOmbre et lumièreFOURNITURES SCOLAIRES : Les parents d’élèves râlent, les commerçants se frottent les mains

FOURNITURES SCOLAIRES : Les parents d’élèves râlent, les commerçants se frottent les mains


Bientôt la rentrée des classes. Entre le 15 et le 22 septembre pour les classes d’examens de façon  générale, et pour les classes intermédiaires du second cycle et le primaire, elle s’annonce pour le 1er octobre. En attendant, les parents d’élèves se démènent pour assurer les frais de scolarité dans les établissements privés, et les fournitures scolaires. Nous sommes allés à leur rencontre chez les libraires.

 

Si certains arrivent à payer toutes les fournitures scolaires de leurs enfants, d’autres par contre viennent juste se renseigner sur les prix pour,  disent-ils,  aller se préparer en conséquence.

Ce matin du 10 septembre 2014, nous avons fait un tour dans les librairies longeant le mur du lycée Phillippe Zinda Kaboré. Après les salutations d’usage, notre équipe s’est présentée à un parent d’élève qui était à la recherche des livres de 1re et de Tle. « Vous êtes des journalistes, attendez que je finisse avec le libraire avant de me prêter à vos questions», nous a-t-il lancé. Après moult tractations, le vendeur lui demande 6 000 F CFA pour le livre de Terminale comptabilité. « Merci, je repasse après », a- t-il dit au vendeur avant de nous refuser l’entretien promis. Non loin de nous, devant la librairie de El hadj Mahamadi Ouédraogo, un autre parent d’élève, Dénis Kaboré. Elève infirmier, il dit avoir en charge trois enfants. Pour lui, la rentrée se prépare difficilement. Il a déboursé 20 000 F CFA sous nos yeux pour l’achat des livres de ses enfants. « Le vendeur trouve que c’est moins cher alors que pour moi, c’est cher », dira-t-il.  Ça, c’est sans compter les cahiers à acheter.  « Sans oublier mes propres fournitures que je dois acheter. Ce n’est pas facile, il faut des sous », a-t-il relevé avant d’ajouter qu’il se trouve dans l’obligation de tout payer pour les enfants afin qu’ils puissent bien suivre les cours.  Ablassé Ouédraogo dit être venu faire des achats pour deux élèves. Pour lui, pour un même produit, les prix ne sont pas constants. Ils varient d’un libraire à un autre. « D’ailleurs, je cherche des documents que je ne trouve pas. Je suis en train de sillonner partout à la recherche de ces documents », a-t-il dit. A la question de savoir de quels documents il s’agit, il nous a tendu sa liste de fournitures. On pouvait lire : L’Anglais en Afrique et à Madagascar 6e  Hatier ; Histoire 6e l’Afrique et le monde Hatier.

 

Pas d’argent

 

Chez le libraire Sambo Nikièma, un homme vient de lui tendre une liste de fournitures. « Il m’a demandé de préparer les fournitures de ses enfants et qu’il passera après les chercher. C’est pour vous dire qu’il n’a pas l’argent », nous a confié Sambo. Devant la boutique de El hadj Mahamadi Ouédraogo, Delphine Sawadogo, élève- infirmière, est venue acheter des fournitures pour élèves. « Hier, j’ai reçu 650 000 F CFA. Présentement, il ne me reste que 35 000 F CFA. Tout est parti dans la scolarité et les fournitures scolaires », a-t-elle indiqué avant d’ajouter qu’il faut chez elle un budget d’au moins 3 millions pour gérer 4 personnes. Selon elle, la rentrée promet parce que ces personnes travaillent bien, raison pour laquelle il faut les encourager. Quand à El hadj Mahamadi Ouédraogo, il nous dit ceci : « Nous attendons de voir d’ici la rentrée des classes lorsque les parents d’’élèves auront reçu la liste de fournitures de leurs enfants». Il a laissé entendre qu’à présent, les gens commencent à venir, donc pas beaucoup d’affluence encore. Même son de cloche chez Sambo Nikièma : « A présent les gens viennent, mais ils n’ont pas l’argent. C’est en début octobre que les parents d’élèves viennent beaucoup après avoir obtenu la liste de fournitures», a relevé  le vendeur avant d’ajouter que les affaires ne marchent pas pour le moment comme il le souhaiterait. A la question de savoir sa source d’approvisionnement en fournitures, El Hadj Mahamadi Ouédraogo nous a répondu que maintenant on ne parle plus de monopole. «  Les produits viennent de partout : Dubaï, Lomé, Côte d’Ivoire, chacun se débrouille. Si c’est le monopole, ça devient cher. Nous cherchons ce qui est moins cher pour les revendre moins cher à nos clients », a-t-il   souligné. 

 

Hamadi BARO (Collaborateur)

 

ENCADRE 1

 

Sophie Ouattara, institutrice à l’inspection Manga 1

 

« Je suis une ancienne cliente de Ladji »

 

« Avec la rentrée qui s’annonce, les angoisses ont commencé. On va tenter de faire ce qu’on peut parce que ce n’est pas facile ; mais si on s’y prend un peu tôt, ça va aller. Nous avons en tout 5 enfants qu’on essaie de gérer ensemble. Comme c’est la grande famille africaine, on est obligé de s’entraider. Je suis une ancienne cliente de Ladji, car ça fait plus de 20 ans que je fais mes achats ici, depuis que moi-même j’étais élève. Ça fait que souvent quand les dépenses dépassent un peu mes moyens, il accepte de me donner le reste à crédit. C’est ainsi qu’on se débrouille pour la rentrée. »

 

Propos recueillis par HB

 

ENCADRE 2

 

Prix de quelques livres

 

Science physique 4ème (Burkina Faso)  5 000 F CFA

 

Mathématiques 4ème (Burkina Faso)  2 500 F CFA

 

Grammaire 4/3ème  (IPAM)

3 500 F CFA

 

Go for English 4ème (EDICEF) 3000 F CFA

Géologie 4ème (BORDAS)

3 000 F CFA

 

ENCADRE 3

 

Prix de quelques cahiers

 

– Petit format 100 page 1250F le paquet de  10 cahiers

– Petit format 200 page 1250F le paquet de  5 cahiers

– Grand format 100 page 4 000 F le paquet de  10 cahiers

– Grand format 200 page 3500F le paquet de  5 cahiers

 

ENCADRE 4

 

Prix de quelques romans et sacs

 

Les prix des romans africains tels que L’Enfant noir, Maïmouna, Samori, la renaissance de l’empire manding varient entre  2 500 F CFA et 3 000 F CFA. Quant aux sacs, leurs prix aussi varient en fonction de leur qualité : entre 2 000 et 12 000 F CFA.

 


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