GESTION DE BAGREPOLE : Des travailleurs mécontents

La gestion de BAGREPOLE est marquée par des confusions et une mauvaise gestion du personnel qui mettent en péril l’atteinte des objectifs. C’est ce qu’on peut retenir de la conférence de presse des responsables de la sous-section Bagrépôle du Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés (SYTTPBHA), le mercredi 2 mars 2016 à la Bourse du travail à Ouagadougou.

« Malgré les résultats satisfaisants dont se glorifiaient ses dirigeants au cours de la revue à mi-parcours du projet en mi-novembre 2015, notre société est menacée dans sa survie et dans l’atteinte des résultats », déclarait Serge Nassa, agent administratif. C’était lors de la conférence de presse de la sous-section Bagrépôle du Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés (SYTTPBHA) à la Bourse du travail à Ouagadougou, le 2 mars dernier. Il s’agissait d’évoquer la situation qui prévaut à Bagrépôle et qui préoccupe les travailleurs de ladite société. Selon Serge Nassa, la gestion du patrimoine de Bagrépôle est chaotique et on retiendra, affirme-t-il, des commandes de tracteurs et d’un car qui n’ont nullement profité à la société ; des études mal conduites qui ont occasionné une perte de plus de 2 milliards de F CFA qui, souligne-t-il, ont été investis dans des dédommagements d’entreprises ; un retard dans la réalisation des travaux d’aménagements ayant conduit à la multiplication des indemnisations sur trois campagnes au lieu d’une. Au sujet des ressources humaines, les syndicalistes estiment qu’il est impossible d’obtenir des résultats satisfaisants avec un personnel humilié, frustré, démotivé à la moindre occasion. Dans ses propos, Serge Nassa relève que Bagrépôle a une gestion marquée par un manque de transparence, le favoritisme et le népotisme. Des exemples pour confirmer ses dires sont entre autres, le refus catégorique du directeur général de remettre aux délégués du personnel, les documents de la société que sont le statut du personnel, l’organigramme et le règlement intérieur adoptés par le conseil d’administration le 30 mai 2013.

Répression des délégués du personnel

Il y a en plus, le refus de régler le contentieux occasionné par les erreurs enregistrées dans le reversement dans la grille salariale de Bagrépôle des ex-agents de la Maîtrise d’ouvrage de Bagré ; le blocage des avancements des travailleurs depuis la création de la société en 2012 ; le développement du népotisme et du favoritisme dans la gestion des carrières, des stages et des recrutements. Ils évoquent le cas d’un ingénieur agronome comme conseiller technique et bombardé au 17e échelon de sa catégorie et qui, selon eux, devait être classé au 4e échelon par rapport aux dispositions statutaires. La sous-section indique avoir interpellé les responsables de la société et d’autres structures sans succès. Les syndicalistes disent avoir même pris attache avec le Premier ministère dont Bagrépôle dépend et leurs responsables ont été reçus par le secrétaire général qui est en même temps le président du conseil d’administration. Mais, il n’y a eu aucune suite, affirment-t-ils. Et face à la détermination des délégués du personnel, soulignent les responsables syndicaux, le directeur général de Bagrépôle a entrepris de les réprimer. C’est dans ce sens que cela s’est fait de diverses manières comme par exemple, fait savoir Serge Nassa, des demandes d’autorisation de licenciements adressées aux directions régionales du Travail du Centre et du Centre-Est ; et suite au refus de celles-ci, la saisine de la Brigade de gendarmerie de Bagré qui convoquera les délégués pour les entendre. La troisième étape constitue des plaintes en justice contre les délégués du personnel convoqués au Palais de justice de Ouaga le lundi 7 mars 2016 à 8h. Déterminés, les travailleurs déclarent ne rien lâcher et dans ce sens, ils organisent un sit-in les jeudi 3 et vendredi 4 mars dans l’enceinte de la société à Bagré et à Ouagadougou. Ils invitent également leurs camarades à se mobiliser pour l’audience du 7 mars.

Antoine BATTIONO