HomeA la uneGESTION DU SERVICE PAYE A LA POLICE NATIONALE : L’UNAPOL contre les « coupeurs de routes »

GESTION DU SERVICE PAYE A LA POLICE NATIONALE : L’UNAPOL contre les « coupeurs de routes »


L’Union de la police nationale (UNAPOL) a animé une conférence de presse dans l’après-midi du  20 mars 2017 à Ouagadougou. Deux points majeurs étaient au menu des échanges : la relecture  du décret portant service payé et l’état d’avancement de la plateforme revendicative du syndicat présentée au ministre de la Sécurité  courant 2016.  

 

De plus en plus, le climat devient « délétère » au sein de la Police nationale, surtout entre la base et le sommet actuel. En effet, l’Union de la police nationale (UNAPOL), syndicat propre à ce corps, était face à la presse dans l’après-midi du 20 mars dernier, pour  dénoncer ce qu’ils ont qualifié de « mutisme » des autorités vis-vis de la situation qui prévaut actuellement dans les rangs de la police nationale.  Selon le Secrétaire général (SG) de l’UNAPOL, Wakilou Senou,   depuis quelques jours, les mouvements d’humeur s’intensifient au sein de différents services de police relativement à la gestion du service payé. Il faut entendre par là, les montants des rétributions allouées aux prestations de services effectuées par les fonctionnaires de la police nationale au profit des particuliers. De l’avis de M. Senou, cette question qui fait partie intégrante de la plateforme de l’UNAPOL a, comme les autres points, été ignorée par l’autorité politique policière et la hiérarchie au mépris de la souffrance quotidienne des policiers. Et contrairement  aux mauvaises langues  qui pensent qu’il y a des « indisciplinés » dans les rangs de la police nationale, le SG de l’UNAPOL, Wakilou Senou, a fait savoir qu’il n’en était rien. « Au-delà de la question du service payé, il convient de souligner qu’il n’existe absolument pas de problème d’indiscipline au sein de la police. Il existe plutôt une crise de confiance entre la base et le sommet actuel.  Reconnaissons-le, ce sont les mêmes raisons et les mêmes personnes à quelques exceptions près, qui sont à l’origine de la mutinerie de 2011 ayant entraîné la radiation des 136 policiers à la suite de cette mascarade de « conseil de discipline vengeance » dont ils ont été victimes », a-t-il soutenu. Pour remédier à ce mouvement d’humeur qui secoue les casernes, M. Senou a fait savoir qu’il y a deux solutions qu’il faudra impérativement mettre en œuvre. « Procéder à la relecture immédiate du décret portant fixation des montants des rétributions allouées aux prestations de services effectuées par les fonctionnaires de police au profit des particuliers, la responsabilisation de personnes qui bénéficient de la confiance de la troupe », a-t-il proposé.  Outres ces mouvements d’humeur, l’UNAPOL a relevé qu’il y a bien d’autres raisons  qui nécessitent aujourd’hui la relecture du décret portant service payé à la police nationale. Cela dit, M. Senou a laissé entendre que  les textes régissant le service payé datent de 1979 et concernent des contrats complètement dépassés. Pis, a-t-il fait remarquer, ce  service est confronté à un problème d’opacité en ce qui concerne les contrats conclus.

« Certaines personnes profitent pour piller systématiquement les frais qui reviennent à leurs agents ».

A titre illustratif, il a relevé que la hiérarchie policière actuelle estime que certaines sociétés de la place comme la SGBF, sont sécurisées gratuitement et bien d’autres. Comme si, « la police est devenue une société privée dont n’importe quel quidam peut solliciter les services sans que le contrat ne soit conclu ou publié », a-t-il fustigé.  Outre cela,  les membres de l’UNAPOL  ont souligné avoir  remarqué que le service payé à la police nationale est confronté à un problème de répartition. Car, ont-ils relevé,  la quasi-totalité des maigres fonds collectés par les agents est utilisée, pour une très grande partie dit-on, « pour le fonctionnement du service ». « Il est ressorti, lors de la dernière rencontre avec le ministre de la sécurité, que sans ces fonds les services de police mettraient presque la clé sous le paillasson.  Quelle est donc la part contributive de l’Etat au fonctionnement des services de Police? Si aujourd’hui les banques ne voulaient pas de la Police comme service de sécurité, est-ce à dire que les Burkinabè devraient se passer de la sécurité? », s’est interrogé le SG de l’UNAPOL, Wakilou Senou.  A son avis, il y a bien des non-dits. « Disons-le tout net, certaines personnes, profitant de la discipline si chère à la Police, en profitent pour piller systématiquement les frais qui reviennent à leurs agents et qualifient systématiquement d’indiscipline toute tentative de dénonciation », a-t-il affirmé. Somme toute, les membres de l’UNAPOL ont estimé que si leur plateforme revendicative avait été prise en compte par les autorités, les remous constatés actuellement ne seraient pas d’actualité. A leur avis, cette plateforme porte sur 5 points qui sont, entre autres, d’ordre organisationnel, financier, infrastructurel, social.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


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