HomeA la uneGREVE AU MINEFID : Le Brassard noir annonce une marche-meeting le 3 mai

GREVE AU MINEFID : Le Brassard noir annonce une marche-meeting le 3 mai


Les premiers responsables du mouvement le Brassard noir ont animé, le 19 avril 2019 à Ouagadougou, une conférence de presse pour se prononcer sur la situation nationale, notamment la situation sécuritaire, la lutte contre le terrorisme et la réconciliation nationale. Face aux Hommes de médias, ils ont annoncé l’organisation d’une marche-meeting le 3 mai prochain, avec d’autres organisations de la société civile sœurs, pour dénoncer la situation qui prévaut depuis un certain temps au ministère de l’Economie, des finances et du développement (MINEFID) avec la grève des agents.

La grève au MINEFID ne finira pas de faire parler d’elle. Le 19 avril dernier, au cours de sa conférence de presse, le mouvement le Brassard noir a annoncé la tenue d’une marche-meeting le 3 mai prochain, pour « répondre à ces financiers ». « Le 3 mai prochain, avec d’autres OSC, nous allons marcher pour inviter nos frères financiers à reprendre le travail pour ne pas tuer l’économie… Leur mouvement n’est pas dirigé contre l’Etat ou le gouvernement, mais contre nous, les populations », a affirmé le président du Brassard noir, Boukaré Conombo, qui a exhorté les agents du MINEFID à revenir « à la raison pour qu’ensemble, l’on construise le pays ». Se prononçant sur la lettre de Blaise Compaoré à Roch Kaboré, M. Conombo et ses camarades ont estimé qu’il s’agit plus d’une manœuvre politique que d’une main tendue. « C’est maintenant que Blaise Compaoré sait que le Burkina Faso est attaqué. Cela est déjà grave. Nous ne savons pas celui qui nous parle. C’est Blaise Compaoré l’Ivoirien ou le Burkinabè ? ….Les attaques n’ont pas commencé hier ou avant-hier. Cela fait plus de 3 ans que le Burkina est attaqué et nous avons perdu plus de 300 Burkinabè… S’il voulait nous aider, il aurait dû le faire dès les premières attaques. Et c’est au moment où le rapport de force a changé en faveur de nos Forces de défense et de sécurité, que Blaise Compaoré se signale avec une fameuse lettre pour dire qu’il est disposé. Mais quand on veut aider quelqu’un, on n’a pas besoin de faire du bruit… Nous pensons plus à une manœuvre politique qu’à une main tendue », a déclaré le président du mouvement.

Un appel à la vigilance

Et d’inviter le président du Faso et l’ensemble des Burkinabè « à faire attention parce qu’on ne sait pas ce qu’il y a derrière ». « Nous pensons que cette lettre est à la limite une provocation. Il dit qu’il est disposé pour aider, mais n’est pas disposé à répondre à la Justice, c’est encore plus grave », a-t-il martelé.   Sur la question sécuritaire, le Brassard noir s’est dit heureux de constater que les lignes bougent dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, cela depuis le dernier remaniement ministériel. « La région de l’Est qui était devenue un nid de terroristes, a été sécurisée en si peu de temps et les ratissages de nos FDS contribuent  à la pacification de cette partie de notre territoire », a-t-il affirmé. De l’avis de M. Conombo,  la pacification de la zone a permis la réouverture de certaines écoles qui étaient fermées, ainsi que le retour de populations déplacées sur leurs terres. « En un mot, la vie a repris son cours normal. Les mesures prises par le gouvernement ont produit les résultats attendus pour le grand bonheur des populations », a-t-il soutenu. Tout en saluant l’opération Otapuanu qui a été une réussite, le président du mouvement a indiqué que « des foyers résistants de terroristes demeurent sur d’autres parties du territoire national », et à ce titre, il a lancé un appel aux autorités à faire appliquer une telle opération d’envergure dans le Sahel, particulièrement à Djibo et Arbinda, pour le bonheur des populations. Réagissant à la question de la réconciliation nationale, les conférenciers ont déploré le fait que certains politiciens ou certaines OSC en fassent un « fonds de commerce ». « Nous disons qu’on ne peut pas veiller à faire rentrer des gens qui se sont exilés volontairement. Les forcer à rentrer serait agir contre leur volonté. Ceux qui voulaient rentrer sont rentrés et circulent aujourd’hui librement, en attendant de répondre des faits qui leur sont reprochés devant la justice », ont-ils dit, affirmant que la « réconciliation nationale doit être l’aboutissement de la vérité et de la justice afin d’apaiser les cœurs des familles de ces nombreuses victimes ». C’est pourquoi ils en appellent à la vigilance de tous les acteurs afin que la vérité et la justice soient les préalables à cette réconciliation nationale tant souhaitée.

Colette DRABO


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