GUINEE CONAKRY : Les 248 Burkinabè expulsés de retour au bercail
Le dimanche 6 décembre 2015, aux environs de 18H20, 248 personnes toutes burkinabè ont regagné dare-dare leur pays le Burkina-Faso. De la tranche comprise entre 17 et 35 ans, ces jeunes cherchaient leur pitance quotidienne dans des sites d’orpaillages dans certains villages non loin de Conakry. Mais leur aventure a pris fin puisqu’ils ont été rapatriés dans leur pays d’origine. A leur arrivée à Bobo-Dioulasso, c’est le Gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Alfred Gouba, en compagnie du directeur de l’Action sociale, Silvère Kientéga, qui les a accueillis au stade Wobi.
Le dimanche 6 décembre 2015, le stade Wobi de Bobo-Dioulasso a servi de cadre aux autorités de la région des Hauts-Bassins pour accueillir les 248 Burkinabè refoulés de la Guinée-Conakry. Ceux-ci travaillaient dans des sites d’orpaillages pour gagner leur pain quotidien. Les raisons de ce rapatriement d’urgence n’ont été évoquées, ni par les intéressés eux-mêmes, ni par les autorités. Selon Silvère Kientéga, directeur régional de l’Action sociale des Hauts-Bassins, il y avait 66 personnes des Hauts-Bassins, 02 personnes des Cascades, 01 personne de la Boucle du Mouhoun, 10 personnes dans la région du Centre, 19 du Plateau-Central, 82 du Centre-Est, 3 du Sahel et 33 de la région du Nord. Parmi elles, on pouvait dénombrer sept (7) femmes dont une portant un bébé. C’est par le Mali que le convoi de quatre cars transportant les infortunés a transité pour arriver à Bobo-Dioulasso. L’organisation de l’accueil des rapatriés a été assurée par le Comité régional de secours d’urgence et de réhabilitation (CORESUR) des Hauts-Bassins. Pendant qu’une partie de la troupe pouvait poursuivre le chemin vers leur lieu d’origine dans la nuit du 6 décembre, l’autre devait attendre le lendemain. Mais avant cela, tous ont reçu la somme de deux mille francs pour se restaurer. Selon le gouverneur des Hauts-Bassins Alfred Gouba, « tous les 248 ne sont pas venus à Bobo-Dioulasso ; certains ont dû réintégrer leur famille par leurs propres moyens ». A écouter les témoignages de certains rapatriés, leurs conditions de traitement ont été difficiles et atroces. Ce sont des militaires à bord d’une dizaine de véhicules qui ont identifié et sélectionné les Burkinabè avant de les déguerpir sous le prétexte d’effectuer un recensement. Plusieurs personnes ont pu s’échapper de leur lieu de détention et ont dû regagner le Burkina à pied. Selon Mahomed Porgo, originaire de Ouahigouya, « nous avons été séquestrés pendant au moins une dizaine de jours sans minimum de protection et d’hygiène ». « Malgré tout, nous saluons la générosité des frères Maliens car nous avons reçu des dons de la part des autorités maliennes. Un Malien nous a donné 100 000 francs CFA pour notre restauration », a-t-il ajouté. «Nous étions à Dita. Les militaires nous ont pillés, dépouillés de nos biens, motos argent, portables, etc. », a expliqué pour sa part Amadè Konfé, un autre rapatrié.
Emmanuel SOMBIE (Correspondant)