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HAUSSE DU PRIX DU CARBURANT SANS REPERCUSSION SUR LE TICKET DE TRANSPORT : Les PDG de STAF ET TSR veulent fermer boutique


La crise qui sévit depuis quelque temps suite à l’augmentation du prix des Hydrocarbures n’a pas encore fini de faire parler d’elle. Après plusieurs protestations d’acteurs de la société civile, de la population et d’acteurs politiques, c’est au tour des patrons de deux grandes compagnies de transport terrestre du Burkina (STAF et TSR), de donner de la voix parce que traversant des difficultés, suite à ce réajustement de prix. Après plusieurs négociations avec le gouvernement pour augmenter le prix des tickets de voyage sans succès, les deux compagnies arrivent à la conclusion de suspendre la desserte de toutes les localités, sauf les destinations Ouaga-Bobo-Ouaga à partir du 5 janvier 2019. Décision dont nous ont fait part les intéressés, le 20 décembre 2018, à Ouagadougou.

Le gouvernement a adopté, lors du conseil des ministres du jeudi 8 novembre 2018, une mesure de réajustement du prix des hydrocarbures à la pompe. Ainsi, le litre d’essence et de Gasoil a connu une hausse de 75 FCFA à la pompe. Décision entrée en vigueur dès le 9 novembre 2018. Quelques jours après la prise de cette décision, à travers une note, le gouvernement a pris l’engagement de prendre des dispositions pour éviter que cette augmentation n’ait un impact significatif sur les tarifs des produits. S’en sont suivies donc des concertations avec les transporteurs, pour que la population ne subisse pas cette augmentation de la part de ces derniers. Ils sont arrivés à la conclusion de maintenir l’augmentation des 75 F CFA sans une hausse de prix des services. Cependant, cette décision n’a pas l’air de satisfaire tous les acteurs du domaine des transports, particulièrement la Société de transport Aorèma et frère (STAF) et Transport Sana Rasmané (TSR). « Depuis l’augmentation du prix du carburant, il faut le dire, on ne s’en sort plus du tout », nous ont-ils confié. En effet, selon les explications de ces dernier,s depuis que le prix du carburant a été vu à la hausse, leurs deux compagnies perdent énormément d’argent dans les voyages dans les villes à l’intérieur du pays. « Depuis l’augmentation du prix du carburant, ces destinations déjà déficitaires deviennent un gouffre financier intenable, entraînant une perte sèche de plus de 20 millions de F CFA par semaines et par société » ont-ils laissé entendre, avant de poursuivre : « On a eu des concertations avec le gouvernement, qui n’ont abouti à rien. Nous avons, dans un premier temps, rencontré le ministre des transports, puis celui du commerce. Ils nous ont fait savoir qu’il n’y a pas de solution et nous ont référé au Premier ministre. Lui également nous a dit qu’il devait en parler avec le président». « Nous sommes arrivé à la conclusion donc qu’il était plus que nécessaire de suspendre les voyages dans les villes du Burkina», ont-ils fait savoir. Ils ont cependant tenu à préciser que cette décision de suspension ne concerne pas les voyages internationaux ni ceux de Bobo-Ouaga et Ouaga-Bobo. Ils ont également précisé que cette suspension sera levée si et seulement si le gouvernement trouve une solution, dans le cas contraire la décision sera maintenue jusqu’à nouvel ordre. A les entendre, cette décision entrera en vigueur dès le 5 janvier 2019 si rien n’est fait. « Si on laisse cette situation persistée pendant deux à trois mois, nous ferons faillite » ont-ils précisé. La solution, selon eux c’est de fermer boutique sans plus tarder. « Moi, par exemple, je consomme 310.000 litres de carburant par semaine, au prix de 545 F CFA le litre que mon distributeur me donne à cause de la grande quantité de carburant que je prends. Quand on prend 545 F CFA multiplié par 310.000 litres, on arrive à 168 950 000 F CFA par semaine, avec une recette que je fais présentement de 164 310 000 par semaine. Voyez vous-même que si nous continuons ainsi, dans deux à trois mois, on ne pourra même pas payer un simple pneu, ne parlons pas de l’entretien des véhicules ni du salaire des employés, ni payer d’impôts», a déclaré Boureima Ouédraogo, directeur général de la compagnie STAF. Puis Idrissa Sana, directeur général de TSR, de poursuivre : « Si l’Etat ne trouve pas une solution d’ici le 5 janvier, nous serons obligés d’arrêter le travail. Nos deux compagnies emploient plus de 3.000 personnes, n’en parlons pas de ceux qui sont aux abords des routes pour vendre leurs marchandises. Voyez vous-même, le déficit que tout cela entraîne ».Au moment où nous traçions ces lignes, nous apprenions que le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, avait répondu aux responsables de ces deux compagnies de transport en leur demandant de surseoir à leur décision dans l’espoir que les choses s’améliorent d’ici à un mois.

Frédéric TIANHOUN


Comments
  • Pourquoi la ligne Bobo -Ouaga n’est pas concernée car le carburant est pris aussi dans le pays ou parce les carsr faisant le plein de passagers , il n’y a pas de perte ? Dans ce cas, cela voudrait dire qu’en temps normal le ticket pouvait être revu à la baisse .

    21 décembre 2018

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