HOTEL SILMANDE : Le personnel exige le départ du DG et du directeur du capital humain
Depuis le 29 avril 2017, le personnel de l’hôtel Silmandé observe un mouvement d’humeur et demande le départ du directeur général et du directeur du capital humain, accusés, entre autres, de « licenciements abusifs », « de gestion calamiteuse de l’hôtel », etc. Nous avons rencontré les manifestants dans la matinée du 30 avril 2017 hors de l’enceinte de l’hôtel, lesquels exigent la réintégration sans condition d’un des leurs.
Le personnel de l’hôtel Silmandé est très remonté contre le directeur général Omar Sall, et le directeur du capital humain, Ibrahim Zagré. Dans sa plateforme revendicative qui nous a été remise dans la matinée du 30 avril dernier lors de leur mouvement d’humeur entamé la veille, les manifestants ont exigé le « départ sans condition » du DG et du directeur du capital humain. Au DG, ils lui reprochent « sa gestion calamiteuse de l’hôtel qui connaît une baisse de productivité depuis sa prise de fonction, son management monarchique et esclavagiste du personnel et ses licenciements abusifs ». « La direction de l’hôtel maltraite et ne veut pas échanger avec le personnel. En un mois, nous avons enregistré 11 lettres de licenciement d’agents. Nous avons essayé de dialoguer avec elle mais elle a catégoriquement refusé et fait savoir que ces licenciements ne cesseront jamais. Il est vrai que dans toute société il y a des licenciements, mais nous déplorons les licenciements abusifs. Deux personnes ont été licenciées le même jour, accusées d’avoir falsifié des documents au niveau de l’économat. Ce qui n’est pas fondé car il a été démontré que c’est archifaux… C’est ce qui nous a révoltés depuis hier, samedi matin (NDLR : nous avons rencontré le personnel le 30 avril). Quand quelqu’un fait quelque chose, c’est directement le licenciement. Il n’y a ni lettre d’explication, ni conseil de discipline, encore moins d’avertissement. Nous estimons que c’est trop !», a martelé le délégué général du personnel de l’hôtel SOPATEL Silmandé, Armand Tapsoba. De l’avis de Salif Sawadogo, délégué à l’information, ce qui se passe dans ledit hôtel depuis l’arrivée du DG, est une « sorte de compression ».
Une rencontre prévue ce jour 2 mai
« Quand on vous dit, je suis le seul décideur, ma décision est irrévocable… cela s’appelle de la monarchie et c’est d’une autre époque. Ce qui nous a remontés, c’est qu’on licencie des subalternes et on recrute des cadres. C’est une sorte de compression, une façon d’en finir avec les subalternes », a-t-il regretté. A l’en croire, depuis l’arrivée du DG, le système de management de l’hôtel a baissé. « Ils augmentent les prix comme ils veulent, sans aucun avertissement, si fait que les clients sont mécontents et s’en vont », toute chose que le personnel ne peut accepter, a-t-il dit, étant donné que l’hôtel est devenu « un patrimoine » qu’il faut défendre coûte que coûte. Au regard de cette situation, le personnel demande le départ du « directeur général qui n’est pas un bon dirigeant ».
En plus du DG, le personnel réclame la tête du directeur du capital humain qui « ne fait pas son travail » et « travaille sur instruction du Président du conseil d’administration (PCA). « Depuis son arrivée, nous avons des problèmes administratifs non traités. Quand on prend les avancements du personnel, cela n’est pas négociable. Dans toutes les sociétés, dès que vous avez l’ancienneté et qu’il y a des évaluations, normalement, le personnel doit avancer, soit après 18 mois, soit après 24 mois. Depuis 2014 jusqu’à 2016, il n’y a eu aucun avancement. Cela n’est pas normal. Nous travaillons depuis des années, nous avons besoin d’avancement, ce qui ne se fait pas. Nous n’avons pas d’avenir dans un hôtel pareil. Mieux, le capital humain est géré par quelqu’un qui est à l’extérieur, notamment le PCA. Le directeur du capital humain travaille sur instruction du PCA qui signe les lettres de licenciement en lieu et place dudit directeur. Or, nous savons très bien qu’un PCA n’est pas habilité à faire cela », a fustigé Salif Sawadogo. A propos justement du PCA, le personnel a affirmé, dans sa plateforme revendicative, ne plus le reconnaître comme « interlocuteur à l’avenir ». Selon les manifestants, une rencontre entre celui-ci et le personnel a eu lieu samedi, mais « rien n’a été arrêté », aucun consensus n’ayant été trouvé.
En tout état de cause, le personnel « exige la réintégration sans condition du contrôleur coûts divers » licencié après 34 ans de service, « suite à un banal transfert de produits à un département consommateur », selon les propos de l’intéressé, Arouna Ilboudo. Aussi le personnel demande-t-il des « avancements pour tous les employés » et la reconversion « de tous les CDD en CDI ». En tout cas, les manifestants ont dit réaffirmer leur « attachement à cet hôtel qu’ils ont défendu au risque de leurs vies et exigent une vraie politique de promotion d’emplois et la valorisation de l’hôtellerie au Burkina Faso ». A ce titre, un appel a été lancé à « l’Etat afin qu’il ouvre l’œil sur cet hôtel ».
A noter qu’une rencontre entre le personnel et le Secrétaire général de leur syndicat, le PCA et le PDG de l’hôtel est prévue ce mardi 2 mai 2017.
Pour un souci d’équité, nous avons voulu échanger avec un des responsables. C’est en ce sens que nous avons obtenu le numéro de téléphone du directeur du capital humain. Mais nos tentatives pour le joindre ont échoué puisque le numéro en notre possession et sur lequel nous avons appelé était hors service.
Colette DRABO