HYGIENE DANS LES CENTRES DE SANTE : Une affaire de tous
S’il y a bien une chose dont souffrent nos centres de santé, en dépit de tous les maux qui leur sont officiellement connus, c’est le manque d’hygiène. Oui, aussi paradoxal et même incongru que cela puisse paraître, l’hygiène n’est pas la chose la mieux partagée dans les formations sanitaires dans notre pays. Je ne comprends pas. Comment cette hygiène peut elle manquer dans ces lieux où elle est censée régner par excellence? Evidemment, il y a quelques rares exceptions qui confirment la règle, mais en général, nos hôpitaux sont des nids d’insalubrité. Ce que je dis n’est pas une vue de l’esprit. Tous ceux qui ont, un jour, mis pied dans un centre de santé, ont sans doute fait l’amer constat, et peuvent donc confirmer ce que je dis. Le mal est vraiment profond. Certains hôpitaux dégagent des odeurs nauséabondes à vous couper le souffle et même l’appétit d’un bon plat de Moui-Zeendo (riz sauce) rempli de viande. Il en existe d’autres où, lorsqu’on s’y rend pour soigner une maladie, il y a de fortes chances d’en choper une nouvelle ; tant les lieux sont sales. Tout cela à cause de pratiques totalement indignes. En vérité, je vous le dis. Il se passe des choses incroyables dans certains de nos hôpitaux, qui dépassent l’entendement. Tout dernièrement, le responsable d’un Centre hospitalier universitaire (CHU) de notre capitale a fait des révélations qui font froid dans le dos. Des eaux et urines qu’on déverse pêle-mêle au point d’en arriver à arroser le personnel soignant ; des arrières-bâtiments utilisés pour se soulager alors qu’il y a des toilettes; du caca qu’on attache dans des sachets plastiques pour jeter dans les poubelles.
Il faut une vraie conjugaison des efforts pour ne pas faire de nos hôpitaux, de hauts lieux d’insalubrité
Et là, je vous épargne certains détails troublants. Ce sont autant de comportements et pratiques rapportés par ce responsable de CHU, qui sont du fait d’accompagnants de malades, selon ses dires. En général, ce genre de situation, au sein d’un service, c’est un linge sale que les premiers responsables préfèrent laver en famille. Mais si lui, le grand patron, a été contraint de prendre l’opinion publique à témoin, c’est que la situation est vraiment préoccupante. Les pratiques ici rapportées ne sont, peut-être, que la partie visible de l’iceberg. Il y a fort à parier qu’il y a pire ailleurs ; tant il est des gens dont le niveau d’incivisme et même d’inconscience dépasse toutes les proportions imaginables. Mais à qui la faute ? C’est la question que l’on est enclin à se poser face à ce mal social qui persiste dans nos formations sanitaires. Il y a une vérité qu’il faut se dire. La question de l’hygiène dans nos centres de santé, n’incombe pas seulement aux responsables de ces lieux. C’est une affaire de tous. Parce qu’il est clair que la propreté des lieux dépend moins de la personne qui les nettoie que de celle qui les fréquente. C’est le lieu donc d’en appeler au sens de responsabilité de tous. Il faut une vraie conjugaison des efforts pour ne pas faire de nos hôpitaux, de hauts lieux d’insalubrité, mais des cadres sains où les patients peuvent être traités sans aucun risque de les exposer, avec leurs accompagnants et même le personnel soignant, à d’autres maladies.
«Le Fou»