IMPOTS ET DOMAINES : Les travailleurs demandent la relocalisation de leurs services
Les agents des impôts et des domaines observent un arrêt de travail les 4 et 5 juillet 2016 sur toute l’étendue du territoire national. Sous l’égide du Syndicat des agents des impôts et des domaines (SNAID), ils ont tenu un sit-in dans la matinée du 4 juin dernier à Ouagadougou.
Les agents des impôts et des domaines revendiquent des meilleures conditions de travail et une transparence dans la gestion des avantages liés à leur corps. Pour se faire entendre, ils observent un arrêt de travail de 48 heures depuis le 4 juillet dernier, dans les 13 régions du Burkina. Selon le Secrétaire général du SNAID, Nongo Grégoire Traoré, la plateforme des agents des impôts et des domaines date de février 2016. En tant qu’agents, principalement, chargés du recouvrement des recettes pour le compte du Trésor public, ils ont estimé non seulement être lésés dans leurs droits, mais travaillent aussi dans des conditions inappropriées à leur corps de métier. « Pour l’exercice de 2016, nous avons recouvré plus de 600 milliards de F CFA. Ce qui veut dire que la direction générale des impôts est l’une des premières régies des recettes du Burkina. Mais, il se trouve que les agents n’ont pas de moyens conséquents pour pouvoir travailler. Sur la question des locaux, il y a des services, notamment à Ouagadougou, où depuis plus de 3 mois, plus de 40 agents n’ont pas de bureau pour travailler parce que les bâtiments qui les abritent, menacent de s’écrouler. A Fada, ce sont des toilettes qui ont été rénovées pour que l’agent de la caisse puisse recevoir le contribuable pour le versement de son argent. A Manga, les agents des impôts et des domaines sont dans une rizerie. A Pouytenga, ils (NDLR : agents des impôts et du domaine) sont dans une cafétéria au milieu des marchés où les fous sont permanemment installés au bord de la route », a-t-il fait remarquer.
Des affectations arbitraires
Pour M. Traoré, il n’est plus question que l’Etat continue à débloquer des fonds pour la location des bâtiments vétustes. « Alors que pendant ce temps, il y a des sommes qui sont versées à des particuliers pour les baux locatifs. La plupart sont des particuliers et on ne peut pas accepter qu’on paye l’argent du contribuable à des particuliers dont les bâtiments sont pourris et menacent la vie des agents », a-t-il soutenu. Autres points de revendications qui ont motivé les agents des impôts et des domaines à déserter leurs bureaux, c’est bien la gestion de leur plan de carrière et leurs primes. « Depuis janvier jusqu’à aujourd’hui, il y a beaucoup d’agents qui n’ont pas reçu de frais de carburant pour les sorties de terrain qu’ils effectuent. Ils travaillent sur la base de leurs propres moyens (…). Le carburant est affecté aux agents, mais ils (NDLR : la hiérarchie) prennent le carburant qu’ils gèrent à leur guise. Au lieu de donner aux agents, il y a certains qui l’utilisent pour leur famille. Cela n’est pas juste(…). Il y a aussi un plan de carrière au niveau des impôts que le Directeur des impôts n’applique pas. Il affecte les agents selon son gré. Nous ne pouvons pas accepter cet état de fait », a fustigé le SG du SNAID, N. Grégoire Traoré. Pour les manifestants, il y a un mépris des autorités vis-à-vis de leurs revendications. C’est pourquoi, ils entendent intensifier la lutte dans les jours à venir afin de se faire mieux entendre.
Mamouda TANKOANO
