INCENDIES TOUS AZIMUTS AU BURKINA : Prendre toute la mesure du péril
Le 30 novembre dernier, un incendie d’une rare violence, s’est déclenché au marché de Paspanga dans l’arrondissement no2 de Ouagadougou. Le bilan fait état de 160 étals ravagés par des flammes en furie. Il s’agissait essentiellement de condiments que de pauvres femmes vendaient afin de pouvoir joindre les deux bouts. On peut donc aisément imaginer l’impact que cela aura sur le vécu de ces victimes, certaines, et c’est peu de le dire, ayant tout perdu, jusqu’au capital. Ce n’est pas simple de se relever d’une telle situation très éprouvante. Cela dit, parlant d’incendie, il faut rappeler que peu avant le sinistre de Paspanga, un autre a été enregistré, une semaine plutôt, soit le 24 novembre dernier, à Tanghin-Dassouri. Là, il s’agissait d’un dépôt pharmaceutique qui a été consumé partiellement. Mais la désolation était tout aussi grande, tant sur les lieux, on voyait des débris de produits et matériels littéralement calcinés. Voyez-vous ? Tout se passe comme si un drame en appelle toujours un autre. Pour l’heure, on attend les conclusions des enquêtes en cours pour connaître les causes exactes de ces drames à répétition. D’ores et déjà, pour le cas de Tanghin-Dassouri, d’aucuns évoquent la piste d’un court-circuit et ce, au regard des dégâts observés sur les installations électriques. C’est possible. Mais en la matière, il faut prendre toute la mesure du péril en évitant de devancer l’iguane dans l’eau. Il faut laisser les fins limiers aller jusqu’au bout de leurs investigations pour que les uns et les autres soient édifiés.
A cause de leur légèreté, certains sont capables de commettre le pire
En tout cas, ce n’est pas la première fois que des incendies d’une grande ampleur ont été enregistrés dans notre pays. Les exemples sont si légion que l’on ne se risquerait pas à vouloir les citer exhaustivement, au risque d’en perdre haleine. Toute chose qui doit interroger, surtout pour les cas des marchés et yaars où règnent un désordre et une pagaille indescriptibles. Parfois, on a l’impression qu’il y a des gens qui font ce qu’ils veulent et ne se soucient guère de ce que cela peut engendrer comme conséquences. A preuve, sans accuser qui que ce soit, on voit souvent des gens qui, dans les marchés et yaars, mettent du feu sur de petits tas d’immondices sans se donner la peine de circonscrire les flammes, au cas où celles-ci venaient à déborder. Pourtant, la moindre braise, par ces temps qui courent, peut dégénérer en un véritable brasier et provoquer des dégâts auxquels personne ne s’attend. Et ce n’est pas tout. Il y a aussi des gens qui, lorsqu’ils finissent de fumer, jettent leur mégot de cigarette allumé n’importe où et n’importe comment. Quant à ce qui pourrait en découler comme conséquences, ils s’en soucient comme d’une guigne. Voyez-vous ? Par leur légèreté, certains sont capables de commettre le pire, et Dieu seul sait si ces gens-là sont nombreux. D’où la nécessité de laisser les investigations en cours aller à leur terme afin de situer les responsabilités. Car, rien ne dit que ces incendies ne sont pas d’origine criminelle, c’est-à-dire perpétrés par des gens de mauvaise foi qui cherchent à saboter tout sur leur passage. Si tel est le cas, on ne peut que souhaiter que ces derniers soient identifiés et que leur soit appliquée la loi dans toute sa rigueur.
Sidzabda
