HomeA la uneINFRASTRUCTURES ROUTIERES DU FASO : La Région du Sahel fait-elle partie du Burkina Faso ?

INFRASTRUCTURES ROUTIERES DU FASO : La Région du Sahel fait-elle partie du Burkina Faso ?


04«La route du développement passe par le développement de la route», dit l’adage. Mais à voir l’état des routes du Sahel burkinabè, on se demanderait si le Burkina Faso pense à son développement, ou du moins si le Sahel fait partie du Burkina Faso. En tout cas, c’est notre sentiment et ce, suite à une tournée que nous venons d’effectuer dans la province de l’Oudalan.

 

Gorom-Gorom, Oursi, Déou, Tin Akoff, Tasmakatt… Ce sont là, des noms de localités très emblématiques du Sahel burkinabè. Emblématiques et mythiques, voire même mystiques. Oursi avec, sa mare légendaire, ses dunes, sa « huobéero » (le site archéologique). Gorom-Gorom avec, sa « Tondikara » (pierre blanche) des temps immémoriaux. Tin Akoff avec, son fleuve Béli dont la renommée a traversé les frontières burkinabè. Déou, la ville aux plages de sable aux flancs des collines rocheuses. Rien ne pourrait mieux vous situer que de vivre ces réalités pour vous rendre compte des merveilles que la nature a logées là. Des sites qui méritent amplement d’être inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un détour dans le Sahel burkinabè et vous risquez de vous y établir si la possibilité vous était donnée. Mais hélas ! Mille fois hélas ! Pour visiter une localité, il faut s’y rendre d’abord. Et nous ne voyons pas comment des touristes ou des visiteurs peuvent s’y prendre pour arriver. Non pas que le Sahel soit classé «zone rouge » pour cause de terrorisme. Du point de vue du terrorisme, on se demande actuellement quelle est cette zone qui ne soit pas rouge. Les terroristes arrivent à frapper à souhait partout où ils veulent. Et malheureusement, beaucoup de localités ont pu vérifier cette assertion et peut-être que d’autres encore le vérifieront, même si cela n’est pas notre souhait. Donc, pour revenir au Sahel burkinabè, ce n’est nullement le terrorisme qui est l’ennemi numéro un. Le vrai problème, le vrai mal, le vrai danger, le véritable ennemi, c’est plutôt l’état des routes. Tenez ! Dites à quelqu’un qui connaîtrait ces routes-là de se rendre de Dori à Déou, ou de Dori à Tin Akoff ou de Dori à Tasmakatt, en passant par Gorom-Gorom. Il vous dira ou vous demandera, s’il le faut, à genoux, de lui infliger une autre punition que de lui imposer une telle corvée, un tel travail de Sisyphe. Ceux qui y vivent, font leurs voyages comme des pis-aller.

Nous nous sommes uniquement focalisés aujourd’hui sur l’Oudalan. Allez dans le Soum et vous verrez pareille situation, sinon plus. Allez dans le Yagha. Vous serez édifiés par l’état des routes.

Franchement il est temps que nous quittions le dilatoire qui a, jusque-là, plombé notre développement. A moins qu’on nous dise que le développement n’est pas une priorité pour le moment. Où du moins que le développement de cette zone du Burkina Faso n’est pas une priorité. Et cela nous ramène à notre interrogation : Le Sahel fait-il partie du Burkina Faso ? Du Burkina Faso d’en haut ? Nous disons d’en haut car les vrais travailleurs sont sur le terrain. Allez à Gandafabou, vous trouverez une école et un Centre de Santé et de Promotion Social (CSPS). Allez à Déou vous trouverez des policiers, des agents des eaux et forêts et autres. Dieu sait dans quelles conditions ces « sacrifiés » du Burkina Faso se débrouillent pour maintenir la présence symbolique mais combien martyrisant pour eux,  de l’Etat burkinabè. Ce n’est pas cet instituteur que nous avons trouvé sans logement à Massifigui qui nous contredira. Non plus ce Docteur en tournée, tout seul dans son véhicule, après Tin Akoff. Bref. Les problèmes sont connus depuis longtemps. Il suffit juste d’actionner les leviers de leur résolution. Au Burkina Faso, il nous manque une véritable volonté politique. Ici la volonté politique ne s’entend pas seulement par des déclarations démagogiques et sans suite. Sinon, le pays a beaucoup de potentialités. Le Sahel a aussi des potentialités. Le calcaire, le manganèse, l’or, le bétail, et pourquoi pas le pétrole et l’uranium ! Pour ce qui concerne le pétrole et l’uranium, nous attendons, non pas qu’on nous demande les preuves, mais plutôt qu’on nous prouve le contraire de ce que nous avançons. A défaut, qu’on nous donne les moyens et nous prouverons la véracité de nos propos. Bref. Nous avons ici, parlé uniquement du Sahel. Mais nous tenons à dire aux uns et aux autres que nous ne sommes nullement régionalistes. La preuve, nous avions déjà publié une tribune dans le journal « Le Pays » où nous attirions l’attention du Président du Faso d’antan, Yacouba Isaac Zida, actuellement Général. Nous l’avons invité à visiter le Burkina Faso suivant un itinéraire qui commence à Koundougou dans les Hauts-Bassins et s’achèvera dans la Kossi en tout en restant à l’intérieur de ses frontières. Faites quelque chose. On me demandera qu’est-ce que moi j’ai fait ou fais ? J’ai tout fait en dénonçant. Respectueuses salutations au peuple burkinabè.

 

Le Burkina Faso est un et indivisible.

 

Dieu bénisse l’humanité.

 

Hama Hamidou DICKO

(Correspondant)

 

 


Comments
  • Salut
    Effectivement une triste réalité. J’ai vécu dans cette zone pendant longtemps j’en sait quelque chose.
    Un de mes anciens patron (d’un projet) m’avait une fois dit que les politiciens gardent le Sahel tel pour justifier la main tendue au bailleur de fonds.
    J’ose croire qu’avec nos nouveaux dirigeants quelque chose sera fait pour le Sahel. Par exemple réhabilitez et valorisez le FORAGE CHRISTINE et voilà le bétail va prospérer et, avec, l’économie du pays se verra booster.

    2 avril 2016
    • Bonjour, le Sahélien retraité. Franchement il urge de faire quelque chose. Espérons que le forage Christine sera vraiment et réellement réhabilité pour le bonheur du peuple burkinabè tout entier. Tous mes respects à vous et merci de vous être intéressé de cet article. Salut, DICKO

      18 avril 2016

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