HomeA la uneINONDATIONS MEURTRIERES EN AFRIQUE : Il faut que ça change !

INONDATIONS MEURTRIERES EN AFRIQUE : Il faut que ça change !


En pleine crise sécuritaire due aux actions néfastes des groupes armés qui sévissent dans la partie orientale du pays, la République démocratique du Congo (RDC) est endeuillée depuis la semaine dernière, par des pluies diluviennes dont le bilan fait état de 400 morts et de nombreux portés disparus. Les recherches de corps se poursuivaient dans les décombres. Quelques jours auparavant, c’est son voisin rwandais qui subissait la furie des eaux tombées du ciel par hallebardes, lesquelles ont surpris de nombreuses populations dans leur sommeil, faisant plus d’une centaine de victimes humaines et de nombreux dégâts matériels en termes de destruction d’infrastructures, de maisons emportées, de champs ravagés, etc.  Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces tristes spectacles de morts et de désolation qui frappent le Rwanda et la RDC, sont loin d’être une première sur le continent africain. En effet, de la Côte d’Ivoire à l’Afrique du Sud, en passant par le Tchad et le Cameroun, les inondations ont déjà fait de nombreuses victimes qui ont perdu la vie, emportées par les eaux quand elles ne sont pas restées sous les coulées de boue et autres glissements de terrains.

 

En Afrique, les saisons de pluies se suivent et se ressemblent avec leur lot de dégâts matériels et humains

 

Et avec la saison des pluies qui s’installe progressivement sur le continent suivant les zones climatiques, il y a à craindre que la liste des pays frappés par cette catastrophe devenue récurrente en Afrique, ne s’allonge dans les semaines ou mois à venir. C’est dire si en Afrique, les saisons de pluies se suivent et se ressemblent avec leur lot de dégâts matériels et humains. Une situation qui appelle d’autant plus à l’introspection que les responsabilités sont partagées entre des populations dont l’incivisme, dans le cas d’espèce, leur revient parfois à la figure comme un boomerang et des pouvoirs publics qui ne sont pas moins coupables de manquements à leurs devoirs régaliens quand ils ne font pas preuve d’un laxisme aux conséquences souvent très dommageables. En effet, on ne compte plus le nombre de fois où les populations ont été interpellées sur l’occupation anarchique de l’espace public, et sensibilisées sur la nécessité de ne pas confondre les caniveaux de drainage des eaux de pluies, avec des décharges publiques pour ordures ménagères.  Et comme si cela ne suffisait pas, certains vont même jusqu’à installer des commerces sur des dalles de caniveaux, rendant leur accès impossible en cas de nécessité de curage. Et que dire de ces citoyens-là qui, malgré les mises en garde et autres messages de sensibilisation, choisissent délibérément de s’installer dans des zones inondables, au mépris de la réglementation en vigueur et malgré les risques encourus ? Malheureusement, pour des raisons qu’ignore le citoyen lambda mais que seuls semblent connaître les politiciens, l’autorité publique qui est interpellée à faire preuve de fermeté et surtout d’anticipation, n’est pas toujours à la hauteur de ses responsabilités. Il faut que ça change !

 

Avec le réchauffement climatique les défis liés aux inondations meurtrières risquent d’être encore plus grands

 

 Et autant il appartient aux populations de changer de mentalités en adoptant les bons comportements, autant il revient à l’autorité publique de jouer son rôle en faisant preuve de rigueur à tous les niveaux. Face à l’occupation anarchique de l’espace public, par exemple, l’Etat doit user de son autorité pour rétablir l’ordre en se montrant intraitable sur la question. Au-delà, il importe d’adopter une politique d’urbanisation qui s’accompagne en amont de mesures courageuses visant à offrir aux populations, les meilleures conditions de vie, même si cela doit passer parfois par le rasage de certains quartiers précaires pour les reconstruire suivant les normes en la matière.  Il y va de l’intérêt de la communauté. Mais aussi de la sécurité voire de la vie des populations qui sont parfois exposées aux aléas de la nature qui dépassent parfois les capacités de prévention de nos Etats. C’est dire si à côté de ces causes liées principalement à l’action de l’Homme, il y en a d’autres sur lesquelles l’être humain n’a pas véritablement toujours d’emprise. Sont de celles-là les forces de la nature qui ne sont pas sans rappeler parfois à l’Homme, sa vulnérabilité et la précarité de sa situation dans l’univers. Et tout porte à croire qu’avec le réchauffement climatique et la violence des phénomènes naturels qui l’accompagne souvent, les défis liés aux inondations meurtrières risquent d’être encore plus grands. Surtout pour nos Etats qui manquent souvent de tout et ne sont pas les mieux armés pour faire face à ce genre de situations. Surtout aussi que les prévisions météorologiques prévoient, cette année encore, des précipitations moyennes à excédentaires dans de nombreuses régions du continent africain.  En tout état de cause, les experts sont formels : l’intensité et la fréquence des intempéries extrêmes que connaissent de nombreuses régions du continent noir, ne devraient pas cesser d’augmenter avec le dérèglement climatique. Tout le monde est donc prévenu.

 

«  Le Pays »

 


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