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INONDATIONS MEURTRIERES AU KENYA


 S’inscrire dans la rupture, un impératif en Afrique

Le Kenya est encore endeuillé par des inondations en l’espace d’une semaine. En effet, dans la nuit du mercredi 9 mai, la rupture du barrage de Solai dans le centre du Kenya a fait 41 morts. Ce qui porte à 112, le nombre de personnes tuées par des pluies torrentielles en deux mois, selon les autorités kenyanes, sans omettre les inondations de la nuit du jeudi dernier. Au-delà du Kenya, il faut dire que nombreux sont les pays d’Afrique de l’Est qui subissent la colère des eaux diluviennes ces temps-ci. Du Rwanda à la Tanzanie, de la Somalie à l’Ouganda, nombre de familles ont déjà été sinistrées par des pertes en vie humaine et de nombreux dégâts matériels. Certains pays d’Afrique de l’Ouest ne sont pas en reste.

Il est vrai que par ces temps de perturbations climatiques, aucun pays n’est à l’abri des inondations. Des images saisissantes de pays nantis en proie à ce phénomène, sont relayées par les médias. Certes, l’on ne peut pas forcément pointer du doigt la responsabilité des dirigeants de ces pays dans la survenue de ces sinistres. Mais dans la plupart des Etats africains, les autorités peuvent difficilement dégager leurs responsabilités. De toute évidence, lesdites autorités ne font pas toujours leur, l’adage selon lequel « gouverner, c’est prévoir ». Un autre adage qu’elles feignent aussi d’ignorer, est celui selon lequel « La vérité de demain se nourrit de l’erreur d’hier ». En effet, on a parfois la fâcheuse impression que les autorités en Afrique s’attaquent aux effets des inondations tout en oubliant royalement et criminellement, peut-on dire, leurs causes.

C’est le lieu d’interpeller tous ceux qui viennent de se hisser à la tête des exécutifs locaux

Tant que les pouvoirs publics ne vont pas intégrer celles-ci dans la recherche de solution au phénomène récurrent des inondations, toutes les actions qu’ils entreprendront pour les juguler, seront vaines.

Quelles en sont ces causes ?

Dans certains pays, on peut évoquer d’abord le manque pathologique de vision dans les opérations de lotissement, étant donné que des quartiers dans de nombreuses villes ne disposent pas de caniveaux appropriés, si fait qu’à la moindre pluie, les rues, si l’on peut les appeler ainsi, se transforment en marécages. Cet enfer, les populations le vivent à chaque saison pluvieuse. Le fait d’installer des hommes dans ces endroits non viabilisés, sans aucun confort de vie, est hautement dangereux. C’est le lieu d’interpeller tous ceux qui viennent de se battre tels des chiffonniers, pour se hisser à la tête des exécutifs locaux, par rapport à l’urgence qui se pose à eux de s’investir véritablement dans le sens de l’assainissement de leurs communes urbaines et rurales. C’est à ce niveau-là qu’ils sont attendus. Ensuite, pour d’autres pays comme il a été donné de le constater au Kenya, il s’avère tout de même suicidaire de ne pas délimiter les zones inondables au long des berges des retenues d’eau et y interdire les habitations, quand on sait que celles-ci sont généralement de fortune. En tout état de cause, il y a lieu que les dirigeants africains prennent sérieusement à bras-le-corps, la question des changements climatiques afin de trouver des meilleures conditions de résilience aux populations. Sauront-ils faire dans la rupture ? L’avenir nous apportera la réponse.

     

D.T


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