HomeA la uneINSECURITE ALIMENTAIRE AU BURKINA : Le gouvernement prépare la riposte

INSECURITE ALIMENTAIRE AU BURKINA : Le gouvernement prépare la riposte


 

 

La mauvaise pluviométrie et les attaques des ravageurs ont eu des conséquences sur la situation alimentaire et nutritionnelle au Burkina. Face à cette situation, le gouvernement burkinabè a entrepris des actions. C’est pour en parler que le ministre de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, a rencontré la presse le lundi 7 mai 2018 au sein dudit ministère à Ouagadougou.

 

Face à la situation alimentaire et nutritionnelle consécutive à la mauvaise pluviométrie et aux attaques des ravageurs enregistrées au cours de la campagne agricole écoulée, des mesures ont été prises par les premières autorités du pays. Et c’est pour donner des informations sur ces actions que Jacob Ouédraogo, ministre de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques, était face à la presse le 7 mai dernier au sein dudit ministère. C’est ainsi que pour y faire face, le gouvernement burkinabè a pris trois mesures avec, dans un premier temps, le Plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, qui a été adopté le 7 mars 2018 sur la base des résultats prévisionnels de la campagne agricole 2017 – 2018. Et le ministre Jacob Ouédraogo de rappeler que ces résultats font état d’un déficit céréalier de 72 000 tonnes. Au niveau du bilan définitif de la campagne agricole sur la situation alimentaire et nutritionnelle des 22 et 23 mars 2018, la production céréalière nationale de la saison écoulée est établie à 4 063 198 tonnes, soit une baisse de 11,03% par rapport à la campagne agricole précédente. Pendant que les productions de rente sont évaluées à 1 360 952 tonnes. Selon le premier responsable du département de l’Agriculture, le déficit céréalier se chiffre désormais à 477 000 tonnes tout en relevant que 22 provinces sont déficitaires, 8 provinces en situation d’équilibre et 15 provinces excédentaires. Alors le ministre Jacob Ouédraogo de relever que de mars à mai 2018, on a enregistré 2 462 000 personnes dans une situation alimentaire précaire et 2 671 867 personnes seront dans la même situation entre juin et août prochains. Entre juin et août 2018, ce sont 954 315 personnes qui seront dans une situation alimentaire difficile. C’est ce qui a amené le gouvernement à revoir le Plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition dont la mise en œuvre s’élève à 81 milliards de F CFA et est soutenue par les Partenaires techniques et financiers.

Des appuis pour accroître la production agricole de la campagne 2018 – 2019.

Les actions de soutien à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle concernent l’assistance alimentaire, le soutien à la production agricole, le soutien à la production animale, la prévention et la prise en charge des enfants de moins de cinq ans malnutris et l’approvisionnement en eau potable. Au niveau de l’assistance alimentaire, on retient qu’elle consiste en la remise de numéraires pour un montant total de 7,2 milliards de F CFA à 83 485 ménages, en contrepartie de l’exécution de travaux d’intérêt général. Cette assistance inclut également les opérations de remise de numéraires au profit de 130 083 ménages vulnérables et chacun bénéficiera d’un transfert monétaire mensuel de 35 000 F CFA pour l’acquisition de biens alimentaires. 18 milliards de FCFA seront donc transférés. Elle va aussi porter sur la distribution gratuite de 3 245 tonnes de vivres à 90 138 personnes vulnérables. Les autorités  prévoient la vente, à prix social, de 17 852 tonnes de céréales au profit de 59 506 ménages au prix de 5 000 F CFA le sac de 50 kg pour un coût global de 5,4 milliards de F CFA. L’action phare de l’Etat, dans le cadre du Plan, souligne le ministre de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, est la vente de céréales à prix subventionnés aux personnes vulnérables. Il s’agit de vendre, à travers la SONAGESS, 95 000 tonnes de céréales à 1 703 000 personnes à un prix subventionné de 6 000 F CFA le sac de 50 kg, soit 45% de taux de subvention. Pour ce qui est du bilan à mi-parcours de la mise en œuvre de ce Plan, le premier responsable de ce département indique que plusieurs actions ont été menées sur le terrain, avec l’ouverture des points de vente de céréales aux personnes vulnérables qu’on appelait boutiques témoins. Il a fait savoir que 7 540 tonnes de céréales ont été vendues dans 131 points de vente situés dans une trentaine de provinces et par mois, 30 tonnes de céréales sont déposées dans chaque point de vente. Pendant la période de soudure, dit-il, chaque point de vente sera approvisionné à hauteur de 40 tonnes par mois et à la période de relèvement, chaque point de vente sera approvisionné mensuellement de 23 tonnes. Parlant des perspectives, le ministre Jacob Ouédraogo a fait savoir que 8 000 tonnes de semences et plus de 15 000 tonnes d’engrais seront octroyées aux producteurs pour la présente campagne agricole. Ajoutant qu’ils recevront environ 30 000 unités d’équipement agricole et 10 500 animaux de trait et le coût global de tous ces appuis s’élève à plus de 16 milliards de F CFA. Il s’agit, souligne-t-il, d’atténuer les effets de la situation alimentaire et nutritionnelle et d’accroître la production de la campagne agricole 2018 – 2019, tout en insistant sur l’engagement du gouvernement à apporter assistance aux personnes vulnérables.

Antoine BATTIONO

 

 

 


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